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«Nul ne peut ignorer la loi et il y a des conséquences quand on n’entretient pas des bâtiments patrimoniaux.»
La Ville de Québec a décidé de punir sévèrement les propriétaires présumés fautifs d’avoir endommagé des édifices patrimoniaux.
Deux propriétaires ont écopé d’amendes de plus de 100 000 $ en raison du Règlement sur l’occupation et l’entretien des bâtiments, en vigueur depuis 2023. La Ville dit qu’elle surveillait à la loupe les deux dossiers, et ce, depuis plusieurs mois.
«La Ville de Québec a des dents en matière de protection du patrimoine. On a deux cas où nos équipes jugent qu’il y a eu non entretien, à un point tel que ça a mené à la démolition», a déclaré la conseillère municipale responsable du patrimoine, Mélissa Coulombe-Leduc.
On reproche d’avoir détruit l’immeuble qui se trouvait au 89 rue Racine, à Loretteville. Le propriétaire actuel de la maison Racine-Trudel, construite il y a 200 ans dans le style néo-classique québécois, a écopé d’une amende de 133 700 $.
Le 2151 boulevard Père-Lelièvre est mieux connu sous le nom de maison Bégin-Létourneau. Le propriétaire du bâtiment situé dans Duberger souhaitait le démolir dans le but d’y construire un immeuble à logements; une demande refusée par la Ville.
Selon le propriétaire Alain Ouellet, une pelle mécanique aurait accidentellement abimé la maison construite au début des années 1900. La Ville aurait par la suite envoyé un constat d’infraction de 103 400$ au propriétaire. Interrogé par Noovo Info, Alain Ouellet a affirmé qu’il compte contester son amende. «Mais contester ça, ça va me coûter une fortune», a déploré M. Ouellet à Noovo Info. Il estime ses frais d'avocats à environ 25 000 $.
Cette erreur avait d'ailleurs engendré des dommages qui font qu’il n’y a d’autre choix que de détruire la bâtisse, selon le promoteur. Mais, la Ville de Québec a refusé la demande de démolition malgré le danger que représente la structure.
Alouette Construction devait initialement rénover l’édifice patrimonial acquis en automne 2023, avait porté la décision en appel, mais sans succès.
De son côté, la Ville est persuadée que ces amendes sont justifiées et veut envoyer un message fort.
«Nos équipes ont fait un travail rigoureux et la Ville de Québec n’entreprend pas des démarches comme celle-là si elle ne pense pas avoir des chances raisonnables d’avoir raison et donc gain de cause», a avancé Mme Coulombe-Leduc.
«Nul ne peut ignorer la loi et il y a des conséquences quand on n’entretient pas des bâtiments patrimoniaux.»
Au total, environ 15 000 immeubles présentent un intérêt patrimonial sur le territoire de la Ville de Québec.