Début du contenu principal.
La délégation québécoise de la «Flottille de la liberté» réitère sa demande d'être protégée.
De retour au pays après avoir tenté en vain une mission humanitaire vers Gaza, la délégation québécoise de la «Flottille de la liberté» demande que le Canada «offre son drapeau» et réitère sa demande d'être protégée afin d'apporter de la nourriture et des fournitures médicales aux victimes de la guerre.
L’expédition de la « Flottille de la liberté» est une mission humanitaire, «en parfait accord avec le droit international» et «on demande la protection du Canada», a revendiqué l'épidémiologiste Nimâ Machouf, lors d'une conférence de presse jeudi matin à Montréal.
Elle fait partie de la dizaine de Canadiens qui ont tenté d'acheminer de l'aide humanitaire à Gaza, mais les membres de l'expédition n'ont jamais pu prendre la mer; ils sont restés 12 jours à attendre à Istanbul, «à cause de manœuvres d'Israël et de ses alliés».
«On était censé naviguer sous le drapeau de la Guinée-Bissau», mais «Israël a mis de la pression sur le gouvernement de la Guinée-Bissau pour qu'il ne nous laisse pas naviguer sous son pavillon, alors Israël a réussi à saboter notre départ du mois d'avril», a indiqué Nimâ Machouf.
Voyez l'entrevue de Nîma Machouf avec Marie-Christine Bergeron dans la vidéo liée à l'article.
L'infirmier Jean Pierre Roy Valdebenito, également membre de l'expédition, a ajouté «qu'Israël ne réussira pas à miner notre détermination à briser son siège illégal et à atteindre la population de Gaza».
À VOIR | En route pour Gaza: des travailleurs humanitaires québécois bloqués en Turquie
M. Roy Valdebenito a expliqué que les bateaux de la mission à laquelle prennent part 500 personnes, essentiellement des humanitaires issus de près de 40 pays, transportent des denrées alimentaires comme du «lait en poudre qui manque urgemment», mais aussi des médicaments et des anesthésiants.
«On sait qu'Israël bloque aux frontières des anesthésiants parce que c'est considéré comme étant des produits qui peuvent être utilisés pour des armes. Mais il faut comprendre qu'en ce moment, on fait des chirurgies sans anesthésie, on fait des accouchements sans anesthésie. C'est inacceptable, intolérable», s'est indigné l'infirmier.
L'objectif est d'acheminer par voie maritime 5500 tonnes de matériel médical et de nourriture.
Jean Pierre Roy Valdebenito et Nimâ Machouf soutiennent qu'ils ont formulé une demande officielle de rencontre auprès de la ministre des Affaires étrangères du Canada, Mélanie Joly, mais que celle-ci reste à ce jour sans réponse.
«En tant qu'humanitaires canadiens, qui vont là-bas pour acheminer de l'aide humanitaire, on demande au Canada d'assurer notre protection», a fait valoir Mme Machouf.
«Si le Canada peut envoyer des ressources pour protéger des marchandises commerciales, le Canada est très bien capable de donner son appui à des travailleurs humanitaires», a ajouté l'épidémiologiste, en faisant référence à l'opération «Gardiens de la prospérité».
En entrevue sur les ondes de Noovo Info, Mme Machouf a d'ailleurs fait valoir qu'Israël avait fait «saboter» l'initiative.
Dans le cadre de cette opération militaire, il y a quelques mois, le Canada, les États-Unis et d’autres pays avaient protégé les navires commerciaux transitant par la mer Rouge et qui étaient fréquemment attaqués par des drones et des missiles balistiques tirés depuis les zones du Yémen contrôlées par les Houthis.
Après la conférence de presse jeudi matin, Jean Pierre Roy Valdebenito et Nimâ Machouf se sont dirigés sur le campus de l'Université McGill pour donner leur appui au campement de manifestants propalestiniens.
Vendredi dernier, le premier ministre Justin Trudeau a éludé une question de La Presse Canadienne qui lui a demandé si le Canada a des contacts avec Israël pour assurer la sécurité de la Flottille de la liberté.
M. Trudeau avait affirmé qu’Ottawa est « en train de pousser très fort sur Israël» pour que davantage d’aide humanitaire soit acheminée dans le territoire occupé qui est, a-t-il reconnu, «au bord de la famine, […] dans une situation absolument déplorable».
Plus de 34 000 Palestiniens ont été tués, selon le ministère de la Santé de la bande de Gaza dirigée par le Hamas, dont environ les deux tiers sont des enfants et des femmes.
Israël a déclenché une opération militaire à la suite d’un raid du Hamas au début octobre au cours duquel des militants de l’organisation ont tué environ 1200 personnes, pour la plupart des civils, et fait quelque 250 otages.