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Le plaignant a souffert de «détresse physique, d'angoisse mentale, de traumatisme émotionnel et d'une appréhension accrue», selon le document de la cour.
Un Montréalais qui affirme avoir été hospitalisé à la suite d'un empoisonnement à la salmonelle après avoir mangé des cantaloups rappelés a intenté un recours collectif contre deux entreprises qui produisent et distribuent ces fruits.
La poursuite, déposée à la Cour supérieure de Montréal le 12 décembre, allègue que les cantaloups sont liés à l'éclosion de salmonellose au Canada qui a entraîné des dizaines d'hospitalisations et sept décès.
Le document judiciaire indique que le plaignant montréalais a consommé deux cantaloups au cours de la semaine du 6 novembre et a commencé à éprouver des symptômes gastro-intestinaux «graves», notamment des douleurs abdominales, de la diarrhée et des vomissements, ainsi que de la fièvre. Il a ensuite été admis à l'urgence de l'hôpital de Verdun le 12 novembre et y est resté six jours de plus pour y être traité à la section des maladies infectieuses.
La poursuite fait état de deux défendeurs: Agropecuaria Malichita, une société basée dans le nord-ouest du Mexique qui cultive les cantaloups de marque Malichita et Rudy, et Sofia Produce LLC, un exportateur de fruits et légumes à Nogales, en Arizona, qui fait des affaires sous le nom de TruFresh.
L'action en justice doit être autorisée par un juge avant de pouvoir être engagée.
L'Agence de santé publique du Canada (ASPC) a identifié les cantaloups de marque Rudy et Malichita comme étant la source probable de l'épidémie. En date du 22 décembre, l'agence fédérale a recensé 164 infections confirmées en laboratoire au Canada, dont près de 70 % (111) au Québec. À ce jour, 61 personnes ont été hospitalisées au Canada.
L'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) a rappelé en novembre certains cantaloups vendus entre le 10 octobre et le 24 novembre. Les rappels concernent les cantaloups et d'autres fruits transformés en parallèle, notamment le melon de miel, les ananas et les pastèques.
La plainte allègue que les entreprises ont fait preuve de négligence en laissant leurs produits être contaminés par la salmonelle. Elle vise à obtenir une indemnisation pour toute personne au Québec qui a acheté ou consommé les cantaloups rappelés.
«Les défendeurs avaient l'obligation de cultiver et de distribuer des cantaloups propres à la consommation. En cultivant, distribuant et/ou vendant des cantaloups contenant des salmonelles, les défendeurs n'ont pas respecté cette obligation.»
Le plaignant montréalais a souffert de «détresse physique, d'angoisse mentale, de traumatisme émotionnel et d'une appréhension accrue», selon le document de la cour.
Aucune des allégations contenues dans la proposition de recours collectif n'a été vérifiée par les tribunaux.
Le cabinet d'avocats Slater Vecchio dirige l'action en justice et a déjà été contacté par plus de 200 personnes, selon l'avocat Saro Turner, qui représente le plaignant principal.
M. Turner a déclaré mercredi qu'il pensait que le nombre de cas de maladie signalés par les autorités canadiennes était probablement beaucoup plus élevé.
«À l'heure actuelle, le ministre de la Santé décourage littéralement les gens de se rendre au service des urgences de l'hôpital en raison des débordements», a-t-il déclaré lors d'une entrevue.
«Il s'agit donc de la pointe de l'iceberg, d'après mes observations, en ce qui concerne le nombre de personnes malades - dans certains cas très, très gravement. La plupart des gens, je présume, souffrent à la maison et s'en sortent tant bien que mal.»
Selon l'ASPC, la plupart des cas confirmés d'intoxication à la salmonelle concernaient des personnes âgées de cinq ans ou moins ou de 65 ans ou plus.
L'indemnisation de chaque membre de l'action collective sera déterminée à une date ultérieure. M. Turner espère que cette action en justice permettra de responsabiliser les entreprises afin de garantir la sécurité de la chaîne d'approvisionnement alimentaire pour les consommateurs.
«Nous ne voulons pas laisser les entreprises commettre des actes répréhensibles (...) en toute impunité. Nous voulons des mesures dissuasives», a-t-il affirmé.
«Nous voulons que les entreprises qui commettent des actes répréhensibles sachent qu'elles auront accès à la justice, que des droits substantiels leur seront insufflés par le biais de l'action collective. Et cela conduira, on l'espère, à une modification des comportements.»
Agropecuaria Malichita n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire de CTV News. Trufresh n'a pas pu être joint pour un commentaire mercredi soir.