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Patrouille

Un restaurant juif de Montréal est la cible de projectiles; le SPVM enquête

«L'idée est d'envoyer un message pour susciter la peur.»

Joe Lofaro
Joe Lofaro / CTV News

Le Service de police de Montréal mène une enquête après qu'un commerce appartenant à des juifs dans le quartier du Mile-End a été atteint par des projectiles.

Le propriétaire de Falafel Yoni, Yoni Amir, a expliqué que son personnel a remarqué les fenêtres endommagées mercredi matin et a appelé le 911. Il pense que son restaurant a été pris pour cible parce qu'il est juif.

Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.

«Nous avons récemment été inclus dans certaines listes de boycottage qui ont circulé sur internet, sur Instagram, sur TikTok, qui appelaient au boycottage des commerces qui "soutiennent Israël". En fait, nous n'avons jamais fait de commentaires politiques. Je ne pense pas qu'un restaurant doive être une plateforme pour la politique. Nous avons donc délibérément voulu éviter de polariser ou d'ostraciser qui que ce soit et n'avons donc jamais fait de commentaires politiques», a-t-il expliqué dans une entrevue.

«Je suis juif. Il se trouve que je suis né en Israël et malgré le fait que nous n'ayons pas fait de commentaires politiques, nous nous sommes retrouvés sur cette liste de boycottage et il semble que cela ait conduit au ciblage de l'entreprise», a-t-il ajouté.

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La porte-parole du SPVM, Sabrina Gauthier, a confirmé que les forces de l'ordre menaient une enquête après la découverte de trois projectiles dans les vitrines des magasins. Elle a ajouté que les enquêteurs ne savaient pas encore quelle arme avait été utilisée lors de l'attaque.

M. Amir soutient qu'il aurait pu s'agir d'un pistolet airsoft. «Il ne semble pas qu'il s'agisse d'une arme à feu», a-t-il précisé.

Dans les mois qui ont suivi la guerre entre Israël et le Hamas, il a indiqué que des personnes avaient apposé des autocollants Palestine libre sur ses vitres et d'autres autocollants faisant référence au «génocide», mais que c'était la première fois que quelqu'un lançait des projectiles sur son commerce.

«Le message est le même et l'intention est assez claire. Je pense que l'idée est d'envoyer un message pour susciter la peur et, faute d'un meilleur mot, répandre la terreur parmi les propriétaires d'entreprises ou d'autres entreprises similaires à la nôtre. Et par là, j'entends un commerce appartenant à des Juifs ou, dans ce cas, à un Israélien», a-t-il souligné.

«Je pense que c'est troublant, déstabilisant. Je suis contrarié que cela crée ce sentiment pour les personnes qui doivent venir travailler ici tous les jours, de voir ce genre de haine, de violence ou de tension sur leur lieu de travail, c'est vraiment malheureux, déstabilisant. C'est inacceptable.»
-Yoni Amir, propriétaire de Falafel Yoni

Les responsables politiques n'ont pas tardé à condamner l'événement.

Le conseiller municipal Sonny Moroz l'a décrite comme «un rappel des pires moments de l'humanité».

«J'appelle tous les gouvernements et la société civile à stopper cette haine. En tant que conseiller municipal à Montréal, condamnons ces attaques», a-t-il écrit dans un message publié sur les médias sociaux.

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a également condamné la violence dans un message sur X, en ajoutant qu'elle pensait que l'incident visait à «intimider la communauté juive de Montréal».

«L’antisémitisme et la violence, qu’ils s’expriment en images, en paroles ou en gestes, ne nous représentent pas et n’ont pas leur place à Montréal. J’ai pleinement confiance que le SPVM mettra toutes les ressources nécessaires pour trouver et arrêter l’auteur de ce crime», a-t-elle écrit.

Ce n'est pas la première fois qu'un bâtiment lié à la communauté juive de la ville est la cible d'actes de violence similaires.

Fin mai, une école juive a été touchée par des tirs d'armes à feu. La police avait alors déclaré avoir trouvé au moins un impact de balle sur la façade de l'école Belz, située sur le chemin Hillsdale, près de l'avenue Van Horne, dans l'arrondissement Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce. Deux autres écoles juives ont été la cible de tirs en novembre dernier.

La semaine dernière, un Québécois a également été arrêté pour impression 3D d'armes à feu et diffusion de propos haineux à l'égard des Juifs sur la plateforme de médias sociaux Telegram.

Joe Lofaro
Joe Lofaro / CTV News