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«Il va sans dire que l'imagerie évoquant la violence n'est pas un outil d'expression ou de rassemblement pacifique.»
Une publication de Solidarity for Palestinian Human Rights (SPHR), groupe d’organisateurs du campement propalestinien à l’Université McGill, a suscité plusieurs réactions négatives vendredi. La publication en question, envoyée sur Instagram mercredi, invite à participer à des cours sur la «révolution» dans un «programme de camp d’été» lundi prochain.
Mais surtout, une des images de cette promotion montre des personnes avec des mitraillettes à la main.
Mis au parfum de cette publication, recteur et vice-chancelier de McGill, Deep Saini, a indiqué dans un communiqué que l’université a alerté les autorités municipales, provinciales et fédérales de sécurité publique.
«Cette situation est extrêmement alarmante», a commenté M. Saini. «Elle a attiré l'attention des médias internationaux et de nombreux membres de notre communauté ont, à juste titre, exprimé leurs vives inquiétudes - inquiétudes que je partage.»
En attendant d’éventuelles actions des autorités, l’établissement d’enseignement supérieur anglophone affirme qu’il augmentera la présence du personnel de sécurité près du campement et ailleurs sur le campus.
D’après la publication de SPHR, qui n’avait pas répondu à la demande d’information de Noovo Info au moment d’écrire ces lignes, le «programme» se veut une «réponse à l'appel étudiant transnational #Revolt4Rafah».
«Nous nous engageons à éduquer la jeunesse montréalaise et à redéfinir l'héritage institutionnel élitiste de McGill en transformant son espace en un espace d'éducation révolutionnaire», écrit-on. «L'horaire quotidien comprendra de l'activité physique, de l'enseignement de la langue arabe, de l'artisanat culturel, des discussions politiques et des leçons historiques et révolutionnaires.»
À première vue, le programme commencera la semaine prochaine et comprend des options de cours comme celui de Résistance islamique ou L’Axe de résistance, sans référence explicite à des menaces de violence, si ce n’est cette photo qui suscite aussi l’indignation de B’nai Brith Canada, une organisation juive indépendante de défense des droits de la personne du pays.
«C'est épouvantable», a mentionné Henry Topas, directeur régional pour le Québec de B'nai Brith Canada, dans un communiqué. Il accuse les manifestants de «débiter des slogans violents et antisémites». «Ensuite, ils ont […] harcelé les administrateurs de McGill à leur domicile et pénétré par effraction dans les bâtiments de l'université».
Plus d'une centaine d'étudiants et de manifestants propalestiniens se sont barricadés il y a une semaine dans le pavillon administratif James de l'Université McGill, à quelques mètres du campement principal. Au terme de l'intervention des forces de l'ordre, quinze d'entre eux ont été arrêtés. «Maintenant, nous avons un camp d'été ouvertement annoncé avec des images d'hommes masqués tenant des armes», a ajouté M. Topas, qui appelle l’Université McGill à intervenir.
«La situation à McGill est hors de contrôle depuis un certain temps», a aussi indiqué Richard Robertson, directeur de la recherche et du plaidoyer de B'nai Brith Canada. «Nous demandons à McGill et aux autorités locales de veiller à ce que la propriété de l'université ne soit pas utilisée comme forum pour inciter à la violence contre Israël et les Juifs.»
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Les militants propalestiniens qui campent depuis avril sur des terrains du campus de l'Université McGill, au centre-ville de Montréal, ont affirmé jeudi que la dernière offre de l'établissement est bien loin de ce qui serait nécessaire pour les convaincre à partir.
Plusieurs groupes impliqués dans ce campement ont publié une déclaration commune qualifiant la dernière offre de «risible» et de «réponse immatérielle» à leurs demandes.
McGill avait publié lundi une nouvelle offre comprenant une proposition visant à revoir ses investissements dans les fabricants d'armes et à accorder une amnistie aux étudiants qui participent au campement.
L'université soutenait qu'elle avait également proposé de divulguer davantage d'investissements, pour inclure cette fois des placements inférieurs à 500 000 $, et de soutenir les étudiants palestiniens déplacés par la guerre dans la bande de Gaza.
Les membres du campement affirment que l'administration de McGill continue de reporter l'adoption de mesures substantielles en matière de désinvestissement et que la dernière offre de l'université ne contient aucun plan concret visant à rompre les liens avec les institutions israéliennes.
Les militants affirment que leurs revendications sont simples, à commencer par la réaffectation immédiate des fonds provenant des investissements dans des entreprises liées à l'armée israélienne.
Avec de l'information de La Presse canadienne.