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Ottawa recommande aux autres agences et ministères de suivre son exemple.
Le gouvernement fédéral a interdit l’utilisation de l'agent conversationnel de la société chinoise d’intelligence artificielle DeepSeek sur certains de ses appareils mobiles. Il recommande aux autres agences et ministères de suivre son exemple.
Une note de service du chef de l’information du Secrétariat du Conseil du Trésor, Dominic Rochon, indique que cette mesure est prise pour s'assurer «que les réseaux et les données restent saufs et protégés».
«En raison d'importantes inquiétudes concernant la confidentialité liée à la collecte et à la conservation inappropriée d'informations personnelles sensibles, et par mesure de précaution pour protéger les réseaux et les données du gouvernement, il est recommandé aux ministères et aux agences de restreindre l'utilisation de l'agent conversationnel DeepSeek sur les appareils gouvernementaux», a-t-il écrit.
Il ajoute que cette restriction est déjà appliquée aux appareils mobiles du gouvernement géré par Services partagés Canada, qui fournit des services numériques aux organisations gouvernementales.
M. Rochon recommande tout de même aux autres ministères et agences de faire de même par précaution, afin de protéger les réseaux et les données du gouvernement.
DeepSeek n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire.
L'agent conversationnel de la société chinoise a déjà été interdit sur les téléphones gouvernementaux en Australie et fait face à une législation similaire de la part de la Chambre des représentants des États-Unis.
Cet agent conversationnel n'est sorti que le mois dernier, mais suscite déjà beaucoup d'engouement, car il est réputé moins énergivore et plus abordable que les offres de ses concurrents.
Cependant, des experts en sécurité ont averti que le système d'intelligence artificielle recueille des informations sur ses utilisateurs, comme les noms, les courriels, les numéros de téléphone et les dates de naissance. Il emmagasine aussi les entrées textuelles ou audio, les requêtes, les fichiers téléversés, les commentaires et les historiques de chat.
L'application recueille également des informations sur les appareils et les connexions au réseau, notamment le modèle de téléphone ou d'ordinateur utilisé par l'utilisateur, ses habitudes de frappe au clavier, ses informations de paiement et la manière dont il utilise les services de l'entreprise.
La collecte de ces données est préoccupante, car les lois chinoises sur la sécurité nationale obligent les organisations du pays à aider l'État dans sa collecte de renseignements.
Des inquiétudes similaires ont surgi autour de l'application TikTok, dont la société mère, ByteDance, est chinoise.
TikTok a été banni des appareils mobiles par le gouvernement fédéral en février 2023 à la suite du lancement d'une enquête sur l'entreprise par les commissaires fédéraux et provinciaux à la protection de la vie privée.
En novembre dernier, le gouvernement a ordonné la dissolution de l'activité canadienne de TikTok après un examen de sécurité nationale de l'entreprise chinoise à l'origine de la plateforme. Il n'a pas été demandé à la population d'arrêter d'utiliser l'application.
TikTok conteste l'ordonnance, affirmant qu'elle supprimerait des centaines d'emplois au Canada et entraînerait la résiliation d'un quart de million de contrats qu'elle a avec des annonceurs.