Début du contenu principal.
Ce rassemblement survient en pleines négociations des conventions collectives du secteur public.
Des milliers de drapeaux turquoise ont flotté samedi après-midi au centre-ville de Montréal, à l'occasion de la manifestation du front commun intersyndical du secteur public, qui se dit prêt à déclencher une grève générale illimitée si le gouvernement du Québec ne lui présente pas une offre «respectable».
Cette marche s'est déroulée parallèlement aux négociations des conventions collectives des membres du syndicat avec Québec.
Les présidents des quatre syndicats qui forment le front commun, la CSQ, la FTQ, l'APTS et la CSN, se sont adressés aux médias en amont de la marche, alors que des dizaines d'autobus jaunes débarquaient des manifestants aux abords du parc Jeanne-Mance.
Le front représente 420 000 travailleurs dans les services publics, incluant les domaines de la santé, des services sociaux, de l'éducation et de l'enseignement supérieur.
«Les gens sont en colère», a résumé François Enault, vice-président de la CSN, en faisant référence à la proposition de Québec d'augmenter les salaires des travailleurs du secteur public de 9% en cinq ans. Il s'agit d'une offre insuffisante «qui ne passe pas», a indiqué M. Enault.
Éric Gingras, président de la CSQ, a aussi fait valoir le ras-le-bol des membres du syndicat.
«On nous a dit des mercis gros comme le bras, on nous a dit qu'on était des anges gardiens durant toute la pandémie. Quand c'est le temps de passer à la caisse pour avoir de bonnes conditions de travail, on ne nous écoute plus», a-t-il lancé.
Le front commun s'est également dit prêt à déclencher une grève générale illimitée si le gouvernement ne bouge pas.
«On n'espère pas se rendre-là, c'est un moyen ultime qu'on va utiliser. On se prépare pour le faire, parce que c'est long d'avoir des mandats de grève dans le secteur public, a affirmé Robert Comeau, président de l'APTS. Nos gens sont prêts.»
«Si vous regardez le nombre d'autobus scolaires qui sont ici, d'avions nolisés qui sont partis ce matin de l'Abitibi, nos gens sont prêts, parce qu'ils n'ont plus rien à perdre», a renchéri la présidente de la FTQ, Magali Picard.
Mme Picard estime que le gouvernement québécois doit se considérer comme «chanceux» que le front commun ait mis sur pied cette manifestation.
«C'est sa chance de saisir l'occasion de se présenter et d'être cette fois-ci sérieux avec des offres respectables», a-t-elle ajouté.
Des personnes venant des autres coins du Québec ont participé à la marche de samedi.
«C'est pour nos conditions, les conditions des personnes qui vont venir. Il ne faut pas reculer, il faut continuer à avancer», a affirmé Andrée Morin, qui travaille au CIUSSS du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Elle a même pris un avion pour se rendre manifester dans la métropole.
Joanie St-George, qui œuvre comme secrétaire dans une école de la région de Joliette, a plutôt dit avoir été inspirée par ses deux collègues, se tenant à ses côtés lors de la manifestation, qui travaillent depuis longtemps au centre de service scolaire.
«Moi je suis la relève, et on trouve ça important que ça continue, a dit Mme St-George. On s'en rend compte depuis quelques années. La main-d'œuvre manque, et on n'arrive pas à garder nos bons éléments, donc si on veut que ça continue de bien aller, c'est important qu'on aille des salaires qui permettent d'attirer les gens et de les garder aussi.»
Les conditions de travail et les salaires font également partie des préoccupations de Patricia Gauthier-Grégoire, qui œuvre en déficience physique dans un centre de réadaptation. Elle a souligné que des emplois dans son domaine nécessitent un baccalauréat, ou même une maîtrise, dans son cas.
«Ce sont des gens qui font des études supérieures, et qui perdent un pouvoir d'achat chaque année. Donc on perd des travailleurs, on perd des gens qui pourraient souhaiter venir travailler avec nous et qui vont aller plutôt vers des professions où les salaires sont meilleurs, les conditions sont meilleures», a-t-elle détaillé.
Les participants à la marche se sont rassemblés sur le coup de 13h au parc Jeanne-Mance et se sont dirigés jusqu'au Quartier des spectacles, où ils ont assisté à un numéro de l'humoriste Rosalie Vaillancourt, et un second du chanteur Vincent Roberge, mieux connu sous le pseudonyme de Les Louanges.