Une cinquantaine d'aînés s'adressent aux tribunaux pour garder leur RPA

Les 53 résidents demandent aux tribunaux une injonction pour forcer les propriétaires de la résidence de 200 logements à conserver sa vocation de RPA tel que promis dans l'acte de vente lors de l'achat de l'immeuble en décembre dernier.

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Le nouveau propriétaire, le Groupe LRM détenu par le jeune homme d'affaires Henry Zavriyev, a envoyé un avis d'éviction aux demandeurs le 31 janvier dernier pour transformer le RPA en bâtiment locatif multigénérationnel. Une soixantaine de locataires s'apprêteraient à quitter les lieux d'ici la date butoir du 31 juillet.

Indignation et bouleversements

Suzanne Loiselle, 78 ans, fait partie du comité de résidents qui se bat depuis plusieurs mois pour protéger la vocation de l'immeuble du quartier Centre-Sud. La plainte en Cour supérieure fait suite à une demande au Tribunal administratif du logement qui n'a toujours pas été entendue.

Mme Loiselle affirme vivre la situation avec un profond sentiment d'indignation. «Comment peut-on attaquer une population fragilisée pour toute sorte de raisons? Le droit à la retraite parlez moi plus de ça! Je ne sais pas ce que ça veut dire», affirme Suzanne Loiselle.

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Elle ajoute que la décision du nouveau propriétaire est selon elle « une attaque aux droits des aînés à un logement convenable qu'ils ont choisi».

Mme Loiselle affirme par ailleurs que «les deux tiers des résidents de la résidence Mont-Carmel ont plus de 75 ans».

Les résidents sur place ont présentement droit à un service d'infirmière 24h sur 24h, une réceptionniste et un bouton d'urgence incluent dans le prix de leur loyer. Ces services disparaîtront à compter du 1 er août prochain d'après la missive envoyer aux résidents.

Un modèle d'affaires?

Ce n'est pas la première fois que l'homme d'affaires Henry Zvriyev change la vocation d'une RPA pour transformer l'immeuble en logements locatifs sans service. Il aurait utilisé le même stratagème auprès des résidents du Château Beaurivage, l'automne dernier, selon Radio-Canada. Deux tours sur trois du complexe de 443 appartements seraient ainsi transformées.

Contrairement à la résidence Mont-Carmel, l’acte de vente notarié ne fait pas état d’une clause forçant l'acheteur à conserver la vocation de l'édifice comme résidence privée pour aînés certifiée.

Nous avons tenté sans succès de joindre l'homme d'affaires Henry Zvriyev pour avoir sa version des faits. Il n'a toujours par répondu à notre appel.