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«Un seul incendie à plus d'un million d'hectares, c'est la première fois.»
Des régions situées dans le sud de la province, dont le Grand Montréal et Québec, ont été grandement affectées par une succession d’évènements météorologiques au cours des derniers jours. Pannes de courant, inondations, orages, pluies diluviennes et alertes de tornade ont perturbé le quotidien de bien des citoyens.
Pendant ce temps, le plus grand incendie de forêt rapporté par la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU) fait rage dans le nord du Québec, et ce, sans réellement faire de bruit.
L’incendie 218 - situé au nord du 49e parallèle à l’est de la baie James - a fait l’objet d’un dossier publié par La Presse, samedi. Il serait d’une grandeur de plus de 1 million d’hectares (1 041 760), soit à peine plus petit que le Liban. Du jamais vu au Québec, a révélé la porte-parole de la SOPFEU, Mélanie Morin.
«Je ne vois aucune autre année où on a eu un incendie à plus d’un million d’hectares», a-t-elle confirmé au Noovo.Info, dimanche. Mme Morin nuance toutefois que la SOPFEU a commencé à recueillir les données des feux de forêt depuis 1984.
Au total, 2,8 millions d'hectares ont brûlé dans les territoires nordiques lors de la période estivale. En 1989, des chiffres similaires ont été recueillis par la SOPFEU, alors que 2,1 millions d’hectares de forêt ont brûlé.
«En 2013, on parle de 1,8 million d'hectares qui ont brûlé dans la zone nordique. Donc, on a déjà connu de très grosses saisons. Mais un seul incendie à plus d'un million d'hectares, c'est la première fois.»
Questionnée quant aux conséquences de cet imposant brasier, la porte-parole de la SOPFEU a expliqué que l’incendie 218 n’est pas considéré comme un feu très actif par les autorités. Il ne constitue pas une menace pour des vies humaines. Bien que les autorités ne combattent pas directement les incendies situés en zone nordique, la SOPOFEU dit avoir réalisé des «travaux aux abords des infrastructures hydroélectriques».
«Ce n'était pas des interventions pour nécessairement limiter la grosseur d'incendie, c'était pour limiter les dommages que l’incendie pourrait avoir vers ces installations.»
Selon la SOPFEU, seul le côté ouest de l’incendie affiche des points chauds. «Dans tous les autres secteurs, l’activité est très basse», souligne Mme Morin.
D’autres feux dans les territoires nordiques seraient davantage préoccupants que l’incendie 218, comme les incendies à proximité de routes d’accès vers les communautés et vers Radisson, mentionne l’organisme. Les citoyens de la municipalité du Nord-du-Québec ont d’ailleurs été dans l’obligation de quitter leur résidence vendredi en raison de la mauvaise qualité de l’air.
Le météorologue prévisionniste chez Environnement Canada, Frédéric Dubuis, a expliqué que la région à l’est de la baie James reçoit habituellement en moyenne de 70 à 80 mm de pluie lors de cette période de l’année. Or, le secteur aurait eu droit entre 0 à 20 mm de précipitations.
«On a vraiment des endroits où il n’y a eu aucune pluie. La végétation et les sols étaient plus secs. Il n’y a pas eu d’apport d’humidité. Les incendies peuvent donc démarrer plus facilement.»
M. Dubuis ajoute que de la pluie est toutefois attendue dans le secteur lors de la nuit de lundi à mardi.
«Mais ce n’est pas assez pour vraiment diminuer le feu de manière conséquente. On ne voit pas de gros systèmes qui pourraient franchement diminuer les feux», a-t-il avancé.
De son côté, la SOPFEU dit continuer de surveiller la progression de l’incendie 218 et affirme être prête à intervenir afin que les flammes ne deviennent pas une menace.
«Si on ne fait rien, ça ne veut pas dire que l'incendie continuera à brûler le Québec en entier, ce n’est pas quelque chose qui va arriver. C'est un incendie qui demeure en vigie, donc on fait des survols», a conclu Mme Morin.