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Le premier ministre a déclaré que les défis en matière du logement se sont accrus pendant «des décennies» et s'est engagé à ce que davantage de logements soient construits.
Au terme d'une retraite qui mettait l'accent sur le logement et l'augmentation du coût de la vie, le gouvernement Trudeau a promis des actions concrètes, mais n'a fait aucune annonce ni pris aucun engagement, ce qu'ont furieusement dénoncé les chefs conservateur et du Nouveau Parti démocratique, Pierre Poilievre et Jagmeet Singh.
«Après trois jours de grands photo up et beaucoup de discours, qu'est-ce qu'on a? Quelle solution a été présentée pour renverser les politiques libérales qui ont causé cette crise? Zéro. Aucun échéancier, aucun plan pour renverser la crise Trudeau dans le logement», a lancé mercredi M. Poilievre dans le foyer de la Chambre des communes.
Le chef de l'opposition officielle, qui crie sur tous les toits que de jeunes adultes n'ont d'autre choix que de vivre dans le sous-sol de leurs parents, a amplifié sa formule pour décrire ce qu'il voit poindre comme une «crise humanitaire».
«C'est maintenant le jeune de 35 ans et sa mère qui ont peur de perdre leur maison et de devoir vivre dans une tente, a-t-il dit. C'est du jamais vu, au moins depuis la grande dépression des années 30.»
Et depuis Burnaby, en Colombie-Britannique, le chef néo-démocrate a jugé que les libéraux ont «manqué leur coup» en n'ayant «rien» à annoncer après trois jours de discussions sur le sujet et que la seule idée qu'ils ont dit envisager est de plafonner le nombre de visas octroyés à des étudiants étrangers.
Appelé à expliquer cette absence d'engagement, le ministre des Affaires intergouvernementales, Dominic LeBlanc, a assuré que le gouvernement a un «focus, réel, profond, détaillé» sur les enjeux de logement.
Il s'est dit «enthousiaste» d'avoir pu discuter des «meilleures solutions qui vont le plus vite possible aller au fond des problèmes et régler la situation».
En conférence de presse à Charlottetown, la capitale de l'Île-du-Prince-Édouard, le premier ministre Justin Trudeau a reproché au chef conservateur d'attiser la colère.
«Les choix au niveau du leadership, c'est ou bien on amplifie cette anxiété, cette colère, comme le font les conservateurs, ou bien on met de l'avant des solutions, on se retrousse les manches, on se met au travail, on continue de travailler pour résoudre ces défis-là», a-t-il affirmé.
Le premier ministre a déclaré que les défis en matière du logement se sont accrus pendant «des décennies» et il s'est engagé à ce que davantage de logements soient construits.
À cela, M. Poilievre réplique que c'est le premier ministre «qui est à blâmer et non pas les Canadiens» et qu'il offre «de l'espoir».
Pour le chef néo-démocrate, conservateurs ou libéraux, c'est du pareil au même. Si Justin Trudeau «essaie de blâmer les autres, essaie de dire que ce n'est pas sa responsabilité», Pierre Poilievre «essaie de blâmer les municipalités au lieu de proposer des solutions», a déclaré Jagmeet Singh.
Le chef du NPD affirme que sa formation entend, elle, «faire le travail», pour encourager la construction de logements abordables, alors que le bilan des libéraux et des conservateurs en la matière se résume à «rien».
Quant au Bloc québécois, il estime que les libéraux «improvisent et ratent la cible» face à la crise du logement et ne digère pas qu'ils envisagent de s'ingérer dans un champ de compétence du Québec.
«L'éducation est la compétence exclusive du Québec; ce n'est pas à Ottawa à venir imposer sa vision et de surcroît, s'attaquer à nos universités, nos cégeps et nos régions», a écrit le porte-parole bloquiste en matière d'immigration, Alexis Brunelle-Duceppe, dans un communiqué.
L'abordabilité du logement est devenue un problème majeur pour les Canadiens au cours des derniers mois, avec une tempête parfaite de hausse des taux d'intérêt, de flambée des loyers et de croissance démographique dépassant l'offre de logements disponibles.
Lundi matin, M. Trudeau avait indiqué que la «priorité numéro un» de la réunion de trois jours devait être le coût de la vie et des experts en logement qu'il a invités ont présenté mardi les conclusions d'un rapport qu'ils considèrent comme une feuille de route pour le gouvernement fédéral.
Leur rapport présenté au cabinet suggère notamment de réduire la taxe de vente fédérale sur les nouveaux logements locatifs et verser une nouvelle prestation fédérale à ceux qui risquent de se trouver à la rue.
Au chapitre des solutions, les conservateurs suggèrent de réduire l'augmentation des dépenses gouvernementales pour calmer l'inflation, couper dans «la bureaucratie» pour accélérer la construction de logements, punir les municipalités si elles ne délivrent pas assez rapidement des permis, et couper les taxes et les impôts.
Un nouveau sondage Léger conclut que 40% des Canadiens pensent que le gouvernement du Canada est responsable de la crise du logement qui sévit au pays.
Depuis des mois, les libéraux ont été la cible des conservateurs à Ottawa sur ce sujet et sur l'augmentation du coût de la vie en général, si bien qu'ils tirent considérablement de l'arrière dans les sondages d'intentions de vote.