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Voici ce que vous devez savoir face aux préoccupations accrues concernant les voyages aux États-Unis.
Des rapports récents faisant état de voyageurs détenus ou interdits d'entrée aux États-Unis ont suscité l'inquiétude des Canadiens, notamment quant à l'impact des opinions politiques exprimées en ligne sur le passage des frontières.
Si certains ont suspendu ou reconsidéré leurs projets de voyage, les experts en immigration affirment que si les inquiétudes sont compréhensibles, la situation n'est peut-être pas aussi extrême qu'elle n'y paraît.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
Voici ce que vous devez savoir face aux préoccupations accrues concernant les voyages aux États-Unis.
La réponse courte: oui, les agents des douanes américaines sont habilités à fouiller les appareils électroniques des voyageurs, y compris les téléphones, les ordinateurs portables et les appareils photo, selon le Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis (CBP). Le CBP déclare sur son site web que ces occasions sont «rares», affirmant qu'elles sont utilisées pour «identifier et combattre les activités terroristes, la pornographie enfantine et le trafic de drogue».
Le CBP affirme qu'en 2024, moins de 0,01 % des voyageurs internationaux traversant la frontière ont été soumis à une fouille de leurs appareils électroniques dans un point d'entrée.
Cela signifie que sur les plus de 420 millions de voyageurs traités par le CBP aux points d'entrée, un peu plus de 47 000 voyageurs internationaux ont fait l'objet d'une fouille de leurs appareils électroniques en 2024.
«Aller aux États-Unis est un privilège, pas un droit, donc ils peuvent faire ce qu'ils veulent sur le plan fonctionnel», a déclaré Benjamin Green, associé principal du cabinet d'avocats Green and Spiegel, à CTVNews lors d'un entretien téléphonique vendredi.
Bien que les fouilles à la frontière soient légalement autorisées, M. Green note que les fouilles téléphoniques ne se produisent souvent pas de manière isolée, mais dans le cadre d'une enquête plus large sur les antécédents d'un voyageur.
«Souvent, l'entrée aux États-Unis se fait en cascade», explique-t-il. «Peut-être qu'ils ont des informations sur vous, ils vous emmènent dans un second contrôle et ça progresse à partir de là.»
Des reportages récents ont tiré la sonnette d'alarme au sujet de personnes détenues à l'entrée des États-Unis en raison de leurs activités en ligne.
Plus tôt cette semaine, l'AFP a rapporté qu'un scientifique spatial français s'était vu refuser l'entrée aux États-Unis en raison de ce que les autorités américaines ont qualifié de «messages haineux» en raison des critiques de ce dernier sur les politiques de l'administration du président américain Donald Trump.
L'entrepreneure canadienne Jasmine Mooney est revenue à Vancouver après avoir passé une douzaine de jours entre plusieurs centres de détention aux États-Unis. Mme Mooney a été arrêtée après avoir demandé un visa à la frontière américano-mexicaine le 3 mars.
M. Green affirme qu'il n'a pas constaté d'augmentation du nombre de cas où des Canadiens sont interrogés ou détenus spécifiquement en raison de leurs opinions politiques, mais que le consensus général d'inquiétude s'est fait sentir dans un contexte de contrôle plus strict aux frontières.
«Je pense qu'au cours des deux dernières semaines, nous avons certainement entendu plus d'histoires d'horreur, et nous avons senti de la part de nos clients qu'il y avait plus d'inquiétude», a-t-il indiqué.
Il souligne que lorsque des cas très médiatisés font la une des journaux, les gens prennent davantage conscience des risques.
«Dans beaucoup de ces histoires, il suffit de gratter la surface pour voir que c'est un peu plus compliqué qu'un agent qui se prend pour un dieu», dit-il. Dans de nombreux cas, M. Green affirme que d'autres facteurs – un refus de visa antérieur ou le fait d'aller au-delà du discours politique et de participer – peuvent déclencher un contrôle aux frontières.
Si les avocats spécialisés en droit de l'immigration affirment que les règles n'ont pas radicalement changé, la perception d'un renforcement des contrôles a suscité l'anxiété chez les voyageurs.
M. Green affirme que son bureau a reçu davantage d'appels de Canadiens se demandant s'ils pourraient avoir des problèmes à la frontière.
«J'ai eu des gens qui ont des cartes vertes depuis 30 ans qui me demandent s'ils auront un problème. J'ai eu des gens qui ont vécu aux États-Unis pendant 40 ans, qui se demandent s'ils devraient quitter le pays. Les gens sont inquiets», dit-il.
Parmi les personnes inquiètes, on trouve Arash Abizadeh, professeur à l'Université McGill, qui a annulé trois voyages professionnels prévus aux États-Unis, invoquant «une rupture de l'État de droit».
M. Abizadeh explique que les menaces d'annexion proférées par le président américain l'avaient déjà fait hésiter à se rendre dans le sud, et que maintenant, avec les récents rapports faisant état de la détention de voyageurs, il a annulé ces voyages.
Selon Statistique Canada, le nombre de Canadiens qui sont rentrés au Canada en provenance des États-Unis a chuté de 23 % en février par rapport à l'année précédente.
En ce qui concerne les fouilles des appareils électroniques, les voyageurs ont des options limitées.
«La seule option qui s'offre à vous est de retirer votre demande d'entrée», a expliqué M. Green. «Vous n'êtes pas obligé de le faire, mais vous n'êtes pas obligé non plus d'aller aux États-Unis. C'est une voie à double sens.»
Len Saunders, un avocat spécialisé en droit de l'immigration de l'État de Washington, a déclaré à CTVnews lors d'un entretien téléphonique vendredi que si vous ne souhaitez pas être soumis à une inspection, on vous refusera l'entrée.
«Il n'y a pas de droit à un avocat à la frontière. Vous n'êtes pas autorisé à appeler votre avocat. Vous ne bénéficiez pas des mêmes protections que quelqu'un qui se trouve aux États-Unis», a indiqué M. Saunders.
Celui-ci affirme que si vous vous inquiétez des droits que vous avez ou n'avez pas, rendez-vous au contrôle de sécurité préalable au vol dans certains aéroports canadiens. Il s'agit d'un moyen de permettre aux agents des douanes et de l'immigration du pays de destination de se trouver dans le pays d'origine afin d'autoriser ou de refuser l'entrée des voyageurs ou des marchandises dans le pays de destination.
Selon M. Saunders, ces tensions frontalières persistantes indiquent une diminution du nombre de voyageurs qui traversent la frontière.
Au poste frontalier de Peace Arch, qui relie Blaine, dans l'État de Washington, et Surrey, en Colombie-Britannique, M. Saunders affirme qu'il n'y a pas beaucoup d'activité, citant un client qui est passé par ce point d'entrée et a déclaré qu'il y avait trois voitures en file d'attente.
«C'est un effet paralysant», a déclaré M. Saunders.