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Économie

Achat d'une propriété: la liste des frais et dépenses à prévoir

Voici quel budget prévoir, au-delà de la mise de fonds.

Les frais liés à l'achat d'une propriété peuvent représenter jusqu'à 3 % de la valeur de celle-ci, en moyenne.
Les frais liés à l'achat d'une propriété peuvent représenter jusqu'à 3 % de la valeur de celle-ci, en moyenne.

Le processus pour acheter une propriété, que l’on soit déjà passé par la démarche ou non, peut être étourdissant avec la multitude d’étapes qu’il implique. Pour vous aider à préparer votre budget et à éviter les mauvaises surprises, Noovo Info vous a préparé cet aide-mémoire pratique.

Au-delà du prix d'achat de la propriété, il faut s'assurer de prendre en considération plusieurs frais dans l'élaboration de notre budget. La plupart des experts recommandent de prévoir une somme représentant entre 2 et 3 % de la valeur de votre propriété, pour éviter d'être pris de court.

1. Frais de déménagement

Les coûts associés à votre déménagement varieront considérablement en fonction du nombre de biens que vous possédez, de la distance entre votre ancienne résidence et votre nouvelle propriété et de votre décision de recourir ou non aux services de professionnels.

Budget à prévoir: de 250$ à plus de 2000$. 

2. Frais d'évaluation de la propriété

À moins d'être assis sur une petite fortune qui vous permettrait d'acheter votre propriété cash, vous devrez obtenir un prêt hypothécaire pour financer l'achat. La plupart des institutions financières exigeront une visite d'évaluation professionnelle afin de déterminer la véritable valeur marchande de votre propriété. Ces frais varient en fonction du type de propriété et de la région où vous vivez. Heureusement, la plupart des banques couvrent elles-mêmes cette dépense lorsqu'elles l'exigent comme condition au financement. Mais c'est important de vérifier!

Budget à prévoir: de 400$ à plus de 1000$ (si votre institution financière n'assume pas ces frais).

3. Frais d'inspection

Bien que certains acheteurs pressés décident de s'en passer pour conclure leur transaction dans un marché compétitif, l'inspection préachat est une étape incontournable pour éviter les mauvaises surprises. Depuis octobre dernier, le travail des inspecteurs en bâtiment est encadré par la Régie du bâtiment du Québec (RBQ). À partir du 1er octobre 2027, un certificat décerné par la RBQ sera obligatoire pour exercer.

Budget à prévoir: entre 500 et 850$

4. Taxe de bienvenue ou droits de mutation

Droit de mutation immobilière de son vrai nom, la taxe de bienvenue est un paiement unique qui doit être versé à votre municipalité dans les semaines ou les mois qui suivent l'acte de vente. Le montant est calculé en fonction de l'évaluation municipale ou de la valeur marchande de votre propriété, et peut représenter plusieurs milliers de dollars.

Partout au Québec, sauf à Montréal, les seuils en vigueur en 2025 sont les suivants:

  • 0,5 % sur les premiers 61 500 $;
  • 1,0 % sur la tranche de 61 500,01 $ à 307 800 $;
  • 1,5 % sur la tranche qui excède 307 800 $.

Les municipalités peuvent aussi fixer un tout supérieur sur toute tranche supérieure à 500 000$ allant jusqu'à 3%, sauf Montréal, qui peut fixer un taux supérieur.

Exemple de calcul pour une propriété dont la base d'imposition est de 350 000$ (hors Montréal):

  • 61 500 $ x 0,5 % = 308 $
  • 246 300 $ x 1,0 % = 2 463 $
  • 42 200 $ x 1,5 % = 633 $

Le montant de droit de mutation correspond à la somme des montants suivants : 308 $ + 2 463 $ + 633 $ = 3 404 $

À Montréal, les seuils utilisés depuis le 1er janvier 2025 sont les suivants:

  • 0,5 % pour la première tranche de 0 à 61 500 $ de la valeur de la maison;
  • 1,0 % pour la tranche de 61 500$ à 307 800 $;
  • 1,5 % pour la tranche de 307 800$ à 552 300 $;
  • 2 % pour la tranche de 552 300 à 1 104 700$
  • 2,5 % pour la tranche de 1 104 700 $ à 2 136 500 $;
  • 3,5 % pour la tranche de 2 136 500$ à 3 113 000 $;
  • 4% au-delà de 3 113 000$

Budget à prévoir: plusieurs milliers de dollars

5. Frais de notaire

Au Québec, il est obligatoire de passer devant un notaire pour conclure une transaction immobilière. Les honoraires exigés varient en fonction de la complexité de la transaction et de la région.

Budget à prévoir: entre 1500$ et 3000$

À ces frais, s'ajouteront des dépenses d'aménagement (peinture, décoration, rénovations), en plus des dépenses récurrentes comme les taxes foncières et scolaires, les frais de copropriété, l'assurance hypothécaire, etc.

À voir également | 6 conseils financiers dont j'aurais eu besoin à 18 ans:

 

Un budget pour avant…

L’élaboration d’un budget pour la mise de fonds est évidemment une étape cruciale avant l’achat d’une propriété.

L’analyste aux sinistres et conseiller en prévention au Fonds d’assurance responsabilité du courtage immobilier du Québec (FARCIQ) Enrico Martin rappelle l’importance de réfléchir aux sommes que l’on a de côté ainsi qu’aux frais de déménagement que l’on aura à défrayer.

M. Martin soutient également que la préapprobation de la banque est une étape cruciale, qu’il faut accomplir avant même les premières visites ou recherches sur Internet. «Je pense que l'acheteur devrait savoir combien ça va coûter. Ça va probablement lui éviter d’avoir un méga coup de cœur pour une maison, puis de se rendre compte que finalement, il ne peut pas l'acheter parce qu’il n’est pas préapprouvé», indique-t-il.

Il importe ensuite de respecter le budget que l’on s’est fixé et de ne pas succomber aux tentations, surtout pour les premiers acheteurs.

À VOIR | À quoi s'attendre du marché immobilier au Québec en 2025?

…et après l’achat

La mise de fonds n’est bien entendu pas la seule somme qu’il faudra débourser lors de l’achat de notre propriété.

En plus de ce montant, il est aussi important de penser à un budget mensuel permettant de s’acquitter sans souci des versements hypothécaires et d’autres factures récurrentes.

Une façon efficace de se confectionner un budget peut par exemple être de consulter un planificateur financier.

En gardant en tête ces conseils, on peut éviter de se placer dans des situations plus compliquées sur le long terme.

«On tombe sur un coup de cœur, on l'aime, on voit déjà nos enfants grandir dans cette maison-là et finalement, on achète au-delà de notre capacité de payer. Puis, des fois, cette maison devient un peu notre prison», illustre M. Martin.

L’analyste rappelle que l’achat d’une maison ne devrait pas nous empêcher de nous adonner à nos loisirs préférés.

«Si ça m'empêche de voyager et d'aller au restaurant, donc de faire les activités que j'aime… Pour moi, ce n'est pas un bon achat.»

Et arriver au constat que ce n’est pas le meilleur moment pour acheter n’est pas un aveu d’échec.

Quelques mises en garde

M. Martin cible certaines mises en garde à observer dans le processus d’achat d’une propriété. Parmi celles-ci, il identifie par exemple la question de la garantie légale.

«Pour rendre leur offre d'achat plus attrayante envers le vendeur, certains acheteurs peuvent être portés à enlever la garantie légale ou décider de ne pas faire inspecter», mentionne M. Martin.

Si des vices cachés sont découverts sur leur propriété, ces nouveaux propriétaires pourraient rapidement regretter leur décision.

«Ça peut faire en sorte que la journée où [ça] arrive, ça soit peut-être plus difficile pour l'acheteur de […] prendre un recours contre les vendeurs parce que ça se peut que la cour en arrive à la conclusion qu’il n’a pas agi comme un acheteur prudent», relève M. Martin.

L’analyste recommande aussi de ne pas prendre le certificat de localisation à la légère. Une bonne lecture de celui-ci permet de s’assurer que la propriété n’empiète sur aucun terrain ou qu’il n’existe pas de vice de titre. «C’est également une protection très importante pour les acheteurs», fait-il valoir.

Pour s’assurer d’avoir la conscience tranquille, M. Martin conseille de faire affaire avec un courtier immobilier.