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Politique

Campagne anti-tarifs: le Canada achète des panneaux publicitaires dans 12 États américains

«Nous devons envoyer un message au peuple américain pour qu'il comprenne ce qui est en jeu.»

Ce rendu, fourni par le bureau de la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, montre l'un des slogans figurant sur les panneaux d'affichage américains.
Ce rendu, fourni par le bureau de la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, montre l'un des slogans figurant sur les panneaux d'affichage américains.

Le Canada va ériger une série de «panneaux publicitaires géants» le long des autoroutes américaines dans le cadre d'une campagne visant à semer le mécontentement du public à l'égard des tarifs américains, a confirmé vendredi la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, à CNN.

Les panneaux d'affichage apparaîtront dans 12 «États rouges», a indiqué la ministre, incluant la Floride, le Nevada, la Géorgie, le New Hampshire, le Michigan et l'Ohio.

Ce texte est une traduction d’un article de CTV News.

«Nous devons envoyer un message au peuple américain pour qu'il comprenne ce qui est en jeu», a-t-elle expliqué, les qualifiant de «premières victimes» de la guerre tarifaire du président américain Donald Trump.

«S'il vous plaît, parlez à vos sénateurs, parlez à vos représentants à la Chambre», a-t-elle lancé.

Le Canada et les États-Unis sont en proie à une guerre commerciale, les deux pays se préparant à l'approche du front, qui arrivera le 2 avril.

Ce jour-là, Trump prévoit d'imposer des droits de douane réciproques à tous les pays, y compris le Canada. Le Canada a promis de réagir si les États-Unis ne font pas marche arrière.

Ces dernières semaines ont été marquées par une série de menaces, de décrets et de revirements.

Le 1er février, Trump a ordonné l'imposition de droits de douane de 25 % sur tous les produits canadiens importés, à l'exception de l'énergie et de la potasse, qui devaient être taxés à 10 %. Deux jours plus tard, il a reporté les droits au 4 mars. Le Canada a dévoilé des contre-mesures tarifaires qui devaient entrer en vigueur le même jour.

Le 6 mars, deux jours après l'entrée en vigueur des droits de douane, Trump a suspendu la taxe supplémentaire sur toutes les marchandises couvertes par l'Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM), également connu sous le nom d'USMCA au sud de la frontière. Cette exemption couvre plus de 98 % des importations en provenance du Canada.

Le 12 mars, les États-Unis ont imposé des droits de douane de 25 % sur les produits canadiens en acier et en aluminium. Le Canada a répliqué en imposant des droits de douane sur l'acier et l'aluminium américains.

Donald Trump a dit que les changements apportés à son régime tarifaire étaient un exemple de sa flexibilité. Le ministre Joly a indiqué que le Canada avait retardé la deuxième série de contre-tarifs par «bonne volonté», mais que le gouvernement fédéral était prêt à déclencher le 2 avril sa deuxième série de droits de douane sur 125 milliards de dollars de marchandises américaines.

Jusqu'à présent, le Canada a riposté en imposant des droits de douane sur environ 60 milliards de dollars de marchandises américaines.

Les dirigeants fédéraux et provinciaux canadiens ont lancé divers appels aux États-Unis pour qu'ils fassent marche arrière, tant à leurs dirigeants fédéraux qu'au peuple américain directement.

Outre les voyages à Washington et les réunions avec les secrétaires au Trésor et au Commerce, les hauts responsables législatifs canadiens ont fait d'innombrables apparitions sur les réseaux américains pour tenter de rallier les électeurs de Trump.

À voir également: Tarifs douaniers: les Québécois adhèrent-ils vraiment à l’achat local?

Vendredi, Mme Joly n'a pas été discrète. «Envoyez un message indiquant que vous ne voulez pas de ces droits de douane, car personne n'y gagnera», a-t-elle déclaré, s'adressant explicitement au public.

Interrogée également sur sa conviction que Trump est sérieusement disposé à utiliser la force économique pour acquérir le Canada en tant qu'État, elle a répondu par l'affirmative.

«Les gens sont en colère. Ils sont furieux. Imaginez qu'un autre pays affirme ne pas reconnaître les frontières des États-Unis», a-t-elle lancé.

«Comment réagiraient les Américains? Ils diraient: "Pas question, c'est inacceptable".»

Le premier ministre Mark Carney a mentionné qu'il soutenait des représailles à hauteur des sanctions américaines, mais a récemment admis qu'il y avait «une limite» à la réponse du Canada, en raison de la différence de taille des deux économies.

«Nous n'allons pas prendre une mesure qui, selon nous, n'aura finalement aucune influence sur les États-Unis, et certainement pas une mesure qui soit carrément préjudiciable au Canada compte tenu de l'approche globale», a indiqué M. Carney en début de semaine lors de son premier voyage en tant que premier ministre.

Avec les dossiers du bureau de presse d'Ottawa Productrice déléguée Stephanie Ha