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Économie

Un sénateur du Vermont défend le Canada et dénonce l'impact des droits de douane

L'événement rassemblera principalement des entreprises du Québec et du Vermont afin de discuter des impacts des tarifs.

Le sénateur démocrate du Vermont, Peter Welch, le vendredi 14 mars 2025 à Washington. L'événement organisé mardi par M. Welch rassemblait des entreprises pour discuter des droits de douane. L'ASSOCIATED PRESS/Ben Curtis
Le sénateur démocrate du Vermont, Peter Welch, le vendredi 14 mars 2025 à Washington. L'événement organisé mardi par M. Welch rassemblait des entreprises pour discuter des droits de douane. L'ASSOCIATED PRESS/Ben Curtis

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La Presse canadienne
La Presse canadienne

Les menaces du président Donald Trump de faire du Canada un 51e État américain sont «inacceptables», a affirmé mardi un sénateur du Vermont, alors que des gens d'affaires des deux côtés de la frontière se sont rassemblés pour dénoncer les menaces de droits de douane sur les produits canadiens. 

Dans un restaurant surplombant le lac Memphrémagog gelé – qui s'étend sur les deux pays –, le sénateur démocrate Peter Welch s'est également dit «absolument horrifié» par ces droits de douane sur les produits canadiens, qu'il a qualifiés de destructeurs pour les populations des deux côtés de la frontière.

 

«Je suis consterné par les propos de notre président sur le Canada en référence à un 51e État, a-t-il assuré. Il n'y a pas de place pour cela. Nous sommes voisins et alliés, nous sommes amis et je veux que cela reste ainsi.»

M. Welch était accompagné de la députée libérale Marie-Claude Bibeau lors d'une table ronde organisée dans la ville frontalière de Newport, au Vermont, réunissant des entreprises installées principalement au Québec et dans l'État hôte afin d'échanger au sujet des conséquences de la bataille tarifaire sur leurs activités.

Mme Bibeau est d'avis que la menace des États-Unis va au-delà des droits de douane et touche désormais à la souveraineté du Canada. «C'était une plaisanterie durant les 24 premières heures, ce n'est plus une plaisanterie», a-t-elle affirmé à propos des propos de Trump sur l'annexion du Canada. «Nous prenons cela très au sérieux.» 

Une vingtaine de représentants d'entreprises de secteurs, tels que la fabrication, l'agriculture et le tourisme ont souligné les liens économiques et culturels étroits entre les Vermontois et les Québécois et ont décrit les droits de douane comme une menace majeure.

Du côté américain, un brasseur du Vermont a indiqué que la baisse du nombre de visiteurs canadiens nuisait aux revenus, tandis que les droits de douane menaçaient d'augmenter les coûts de production.

Bob Montgomery a raconté que la brasserie Hill Farmstead était si attachée à ses voisins du nord qu'elle avait organisé une «Journée du Québec» spéciale en 2021 pour célébrer la réouverture de la frontière après la pandémie de COVID-19. Maintenant, ces clients font demi-tour, a-t-il ajouté.

«En fin de compte, ces tarifs rendent les affaires plus coûteuses, réduisent les dépenses et la fidélité de nos clients et exposent les petites entreprises du Vermont à des risques considérables», enchérit-il.

Une autre productrice d'alcool, une distillatrice, a raconté avoir vu tous ses produits retirés des rayons des magasins du Québec après avoir consacré des efforts et des dépenses à collaborer avec la Régie des alcools de la province pour créer de nouvelles étiquettes conformes aux lois sur le français.

Des droits à plusieurs étapes de la production

Denis Larue, qui dirige un fabricant de souffleuses à neige industrielles au Québec, a laissé entendre que les droits de douane nuiraient à son entreprise, car les composants des machines traversent souvent la frontière plusieurs fois au cours de la production.

Il a expliqué que son entreprise, J.A. Larue, fabrique des machines dont les moteurs proviennent des États-Unis et dont les pièces sont parfois fabriquées au Mexique. Le produit final est ensuite souvent revendu aux États-Unis, ce qui signifie que l'entreprise pourrait être contrainte de payer des droits de douane à plusieurs étapes de la production. 

«Pouvez-vous imaginer l'ampleur de la hausse des prix ? a-t-il demandé. Cela va tuer notre industrie et exercer une pression énorme sur les contribuables américains... car tout ce qu'ils achètent chez nous, ils devront le payer plus cher.»

Mme Bibeau, dont la circonscription de Compton-Stanstead partage une frontière avec le Vermont, a affirmé lors de la réunion que le Canada ne se laisserait pas «intimider» par les États-Unis, mais elle espère que les Québécois et les Vermontois pourront bientôt renouer leurs relations traditionnelles d'amitié, de voisinage et d'alliés.

«Nous vous aimons toujours, a-t-elle reconnu. Nous voulons vous visiter, mais cela fait très mal.»

Des États américains se mobilisent contre les droits

Certains États américains commencent à réagir aux politiques commerciales agressives de l'administration du président Donald Trump.

Le gouverneur du Colorado, Jared Polis, a partagé dimanche un message sur les réseaux sociaux pour vanter les avantages de la relation de son État avec le Canada.

La guerre commerciale déclenchée par M. Trump s'est intensifiée la semaine dernière, lorsque les États-Unis ont imposé des droits de douane de 25 % sur toutes leurs importations d'acier et d'aluminium, ce qui a incité le Canada à accroître ses droits de douane de rétorsion sur les produits américains. Le président a également menacé d'imposer des droits de douane de 25 % sur d'autres marchandises en provenance du Canada, qui entreraient en vigueur le mois prochain.

M. Welch a soutenu que son objectif en convoquant cette réunion était de «faire connaître les dommages considérables causés par ces droits de douane à nos relations économiques et culturelles», soulignant que le Canada est le principal partenaire commercial de 34 États. «Trump doit se ressaisir», a-t-il déclaré.

La députée Bibeau et plusieurs participants à la réunion ont déclaré que les liens étroits entre le Québec et le Vermont vont au-delà des affaires, et que de nombreuses personnes ont des amis proches et de la famille des deux côtés.

Mike Desmarais, double citoyen et propriétaire de Track Inc., un fournisseur d'équipements basé au Vermont, a déclaré que les droits de douane pourraient menacer l'approvisionnement profond et les relations commerciales. M. Desmarais croit qu'il est anormal que des voisins proches aient des barrières commerciales.

«Que va-t-il se passer… si nous ne pouvons pas vendre les produits canadiens et européens aux États-Unis et que nous ne pouvons pas vendre nos produits américains au Canada ?» a-t-il demandé. «Ce n'est tout simplement pas comme ça que ça devrait être.» Il a exhorté les législateurs canadiens à poursuivre leur collaboration avec leurs homologues américains afin de garantir un environnement commercial solide. «Travaillons ensemble, ne détruisons pas les ponts», a-t-il plaidé.

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