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Société
Chronique |

Mères avec pouvoir: la force du nombre

Comme on dit: j’ai trouvé ma cause.

Depuis 2018, je suis ambassadeur pour un organisme qui s’appelle Mères avec pouvoir. Comme on dit: j’ai trouvé ma cause. En gros, on aide les femmes qui sont cheffes de familles monoparentales et qui ont un revenu modeste à être autonomes dans leur vie sociale et aussi professionnelle.

Par exemple, ça pourrait être accomplir un retour aux études ou terminer des études déjà entamées. Et pendant qu’elles travaillent sur ce projet de vie qui vise à améliorer leur qualité de vie et celles de leurs enfants, on leur offre un logement à prix modique, un soutien communautaire et individuel et une place dans un CPE pour leurs enfants. Et tout ça au même endroit, soit dans un gros édifice à logements. Des petits nids où des mamans ont décidé qu’elles allaient de l’avant pour briser leur propre plafond de verre.

Mardi soir, c’était une soirée importante. C’était notre grande levée de fonds. Un souper festif qui vise à faire connaître notre organisme et à ramasser le plus d’argent possible. Parce que, oh surprise, sans les dons de généreux donateurs, on ne pourrait pas y arriver.

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Mais mardi, c’était une soirée importante, surtout parce que chaque année, durant cet événement, on souligne l’excellence de deux de ces mamans. Soit parce qu’elles ont terminé leur projet et qu’elles quittent notre petite oasis. Soit parce qu’elles se sont démarquées durant l’année pour une raison précise.

J’anime la soirée depuis mon arrivée dans l’organisme et chaque fois, je vois monter des mamans sur scène avec les yeux remplis de fierté d’avoir braver la tempête et d’avoir réussi.

Des femmes gênées parce qu’elles ne sont pas habituées à recevoir un tonnerre d’applaudissements. Des femmes qui se tiennent droites parce qu’elles ont trouvé leur place dans la société. Des femmes qui se dépassent et qui atteignent des sommets qui semblaient beaucoup trop hauts pour elles.

Chez Mères avec pouvoir, on ne fait pas de miracle, mais notre «taux» de réussite est excellent. Je suis un spécialiste de rien, mais je crois sincèrement que ce qui fait la différence, c’est la force du nombre. Il y a cette mère au cœur de tout ça et ceux qui l’entourent.

Bien sûr que le parcours est laborieux par moment. C’est souvent une suite de montagnes russes de beaux et de pas très beaux. Mais l’entourage fait toute la différence. Ça commence par un : je crois en toi, viens nous rejoindre et on va te souffler dans le dos pour que tu prennes ton envol.

Une équipe de professionnels aux grands cœurs qui aident, guident et soutiennent. Un filet de sécurité avec les mailles bien serrées. Mais aussi d’autres mamans qui sont toutes sur le même parcours du combattant. Elles s’entraident.

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Ça se métamorphose en gardienne, ça se prête des vêtements quand vient le temps d’aller passer une entrevue pour un boulot, ça popotte de la bouffe pour plusieurs, ça se refile des jouets et des vêtements d’enfant, ça se remonte le moral, ça se félicite, ça se botte le cul, ça s’encourage et ça pleure sur une épaule au besoin.

Elle est là la grande différence : savoir qu’on n’est pas seule. L’entourage ne fait pas nécessairement disparaître la bouette dans laquelle on patauge par moment, mais c’est plus facile de naviguer dans sa bouette lorsque des paires de bras nous aident à garder la tête hors du marais.

Mères avec pouvoir, c’est un simple levier, mais crucial et indispensable en même temps. L’allumeur et le système de guidage d’une fusée qui veut prendre son envol.

À petite échelle, je pense qu’on peut faire la même chose. On peut être ce levier autour de nous. Parfois, juste une phrase, avoir le sentiment d’être appuyé, une tape dans le dos, un moment de répit ou un câlin réconfortant. Tout ça peut propulser quelqu’un. On est tous connecté à grande échelle, mais on perd de vue le sens du communautaire.

Revenons-y un ti peu.

En terminant, je prêche pour ma paroisse. Si tu as envie de donner un coup de pouce à la prochaine technicienne juridique, hygiéniste dentaire, esthéticienne, architecte, policière ou mairesse, on prend les dons. : P 

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