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Le sort des femmes en 2025 semble avoir bel et bien passé sous le radar lors de cette joute politique.
«Cinq partis. Cinq hommes. Parmi les enjeux de cette élection: l’avortement», avait écrit la chroniqueuse Elizabeth Lemay afin de dénoncer le manque de présence féminine lors du débat en français des chefs fédéraux, diffusé mercredi sur les ondes de Radio-Canada.
Et le sort des femmes en 2025 semble avoir bel et bien passé sous le radar lors de cette joute politique, a déploré Anne-Sophie Gravel. La spécialiste en études féministes dit avoir également éprouvé un malaise de voir cinq hommes devoir discuter des droits des femmes.
L’économie et la guerre commerciale contre les États-Unis ont toutefois été le nerf de la guerre du débat, alors que les chefs s’échangeaient de nombreux jabs sur ces sujets.
Un long segment sur l’épicerie des chefs et le boycottage des produits américains a d’ailleurs marqué ce débat au détriment de l’un de ces enjeux de cette élection: avortement.
«J’ai compté. À 19h54, à environ cinq minutes de la fin du débat, le mot "fraise" avait été cité plus de fois que le mot "femme"», a dénoncé Mme Gravel lors d’un entretien sur les ondes de Noovo Info, jeudi.
L’absence de femmes au débat était-elle un hasard? Est-ce que cela démontre que les femmes aiment moins la politique?
«La recherche le démontre, réplique Mme Gravel. Il persiste des obstacles conséquents qui vont empêcher les femmes de se réaliser en vie politique ou d’envisager une carrière politique.»
D’ailleurs, une seule femme a occupé le rôle de première ministre à la fin des années 1990. «Ça commence à dater», ajoute Mme Gravel.
Selon Mme Gravel, la définition du politicien en mesure de négocier avec un homme comme Donald Trump est encore «très stéréotypée».
«Ce qui est associé à la féminité est associé à du superflu, alors que ça concerne quand même une importante proportion des électrices», a-t-elle ajouté.
La preuve, la grève dans les CPE de la province a été évitée du débat, alors qu’elle touche pourtant l’économie canadienne. Mais le fait qu’une mère ne peut pas travailler – et donc payer moins d’impôt – puisqu’elle doit garder son enfant en raison d’un manque de place dans les garderies ne semble pas préoccuper les chefs, a conclu Mme Gravel.