Triple meurtre à Brossard: début des délibérations lors du procès de Mohamad Al Ballouz

Le juge Éric Downs de la Cour supérieure a précédemment donné ses directives finales aux jurés.

«Vous devez faire tous les efforts raisonnables pour arriver à une décision unanime», a lancé le juge Downs au jury.

La mère et grand-mère des victimes Sylvie Guertin, qui a assisté à presque toutes les audiences depuis le début, était présente dans la salle d'audience.

Devant les médias, Mme Guertin dit espérer que le jury délibère le plus rapidement possile «pour qu’on puisse commencer à faire notre deuil».

Mme Guertin, qui arborait une photo de sa famille, a également confié qu'elle ne fera de décorations de Noël en vue du temps des Fêtes.

«Ce n’est pas un moment de réjouissance. Ce sera un moment de soulagement», a-t-elle ajouté.

Les jurés devront donc déterminer si l’accusée, qui s’identifie maintenant comme une femme sous le nom de Levana Ballouz, est coupable ou non coupable des meurtres de sa conjointe Synthia Bussières et de leurs deux fils Zac et Éliam, âgés de 2 et 5 ans.

Ballouz, 38 ans, fait face à quatre chefs d’accusation; soit meurtre non prémédité de sa conjointe, meurtres prémédités des enfants et incendie criminel, le 25 septembre 2022.

«Pour prendre votre décision, vous devez examiner attentivement et avec l’esprit ouvert tous les éléments présentés durant le procès», a précisé le juge Downs au jury.

Selon la Couronne, le père de famille a poignardé sa conjointe à 23 reprises, puis a tué ses deux fils en les étouffant avec un oreiller. Il aurait nettoyé l’appartement et a déclenché un incendie pour brûler la preuve. Il aurait finalement tenté de s’enlever la vie en ingurgitant du lave-glace.

Ballouz, avance plutôt que sa conjointe aurait tué ses fils pendant les dix minutes où elle serait partie chercher de la bière. C’est à ce moment où une caméra de surveillance a filmé le père de famille faire un clin d’œil avant de se diriger dans le logement où la famille résidait.

La cause des décès des deux garçons n’a toutefois pas été déterminée. Leurs petits corps ne portaient pas de marques de violence. Le pathologiste a indiqué durant le procès qu’il s’agissait d’autopsies blanches. Aucune trace de fumée n’a été décelée dans leurs poumons, ni de trace de monoxyde de carbone dans leur sang. Le pathologiste a affirmé que l’absence de suie dans leurs voies respiratoires laisse croire que les enfants ne respiraient pas au moment de l’incendie dans le condo.

Rappelons que l’accusée a choisi de se représenter seule. Elle n’a présenté aucune défense et n’a pas fait entendre de témoins durant le procès. Elle s’est toutefois adressée directement aux jurés mercredi pour les convaincre de l’acquitter. Cet exercice est habituellement fait par l’avocat de la défense.

Mme Guertin a également montré du doigt les longs délais des procédures judiciaires.

«En espérant que les lois changent et que ça ne soit pas aussi long.»

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Le juge a averti les jurés qu’ils doivent fonder leur décision sur l’ensemble de la preuve présentée en salle d’audience, sans se laisser influencer par «leurs opinions, partis pris et préjugés». Il a résumé les points les plus importants des témoignages entendus au cours des dernières semaines.

Le magistrat a aussi rappelé que le jury doit être convaincu «hors de tout doute raisonnable» de la culpabilité de l’accusée.

«Même si vous croyez que Mohamad Al Ballouz est probablement coupable ou vraisemblablement coupable, cela n’est pas suffisant. Dans ces circonstances, vous devez accorder à Mohamad Al Ballouz le bénéfice du doute raisonnable et le déclarer non-coupable, parce que le poursuivant n’a pas réussi à vous convaincre de sa culpabilité hors de tout doute raisonnable».

Les jurés ont le devoir d’arriver à un verdict unanime, pour chacun des quatre chefs d’accusation.

Les directives devraient être terminées en après-midi samedi. Le jury amorcera ensuite ses délibérations.