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Le chef conservateur mise sur cinq points en particulier pour doter la province de mesures «plus musclées» pour un Québec «en contrôle de son immigration».
Le chef du Parti conservateur du Québec (PCQ) Éric Duhaime présentait lundi son «Plan Duhaime» pour que le Québec «soit plus autonome en matière d'immigration».
M. Duhaime déplore l’indifférence du gouvernement Trudeau concernant les demandes légitimes du Québec en matière d’immigration. Il estime qu’il est temps de passer à une approche plus «musclée».
«C’est en grande partie à cause de l’incompétence de François Legault et de l’insensibilité de Justin Trudeau envers les intérêts du Québec que nos services publics sont saturés. C’est de leur faute s’il manque 40 000 places en garderie, si nos salles d’urgence sont pleines à craquer et si le budget est déficitaire.»
Le chef conservateur mise donc sur cinq points en particulier pour doter la province de mesures «plus musclées» pour un Québec «en contrôle de son immigration».
Dans un premier temps, Éric Duhaime veut s'attaquer au gouvernement fédéral par la voix des tribunaux. Il est d'avis que le ministre de la Justice doit étudier le dépôt d’une action en justice, avec injonction, contre le gouvernement fédéral «pour récupérer l’ensemble des fonds dus au Québec sur toutes les dépenses reliées aux demandeurs d’asile».
Il croit aussi qu'une action en justice doit être entamée contre le gouvernement fédéral pour le non-respect de ses responsabilités en matière de protection des frontières.
Récemment, le gouvernement Legault a fait savoir qu'il réclame 1 milliard $ à Ottawa, arguant que c’est ce que lui a coûté l’accueil des demandeurs d’asile depuis 2021.
En réponse, le ministre fédéral Pablo Rodriguez a affirmé qu'il ne ferme pas la porte à négocier avec Québec des montants supplémentaires pour les demandeurs d'asile, mais il reproche au gouvernement Legault de manquer de sensibilité à l'égard de ceux qui demandent d'être protégés par le Canada, particulièrement les enfants, à qui, selon lui, il ne faut pas enlever l'accès aux garderies subventionnées.
Concernant les garderies subventionnées, Québec ira jusqu'en Cour suprême pour empêcher les enfants de demandeurs d'asile d'avoir accès aux Centres de la petite enfance (CPE) et garderies subventionnées de la province. Le 7 février dernier, la Cour d'appel avait jugé que les demandeurs d'asile détenant un permis de travail pouvaient bel et bien confier leurs enfants à un service de garde subventionné et ainsi bénéficier de la contribution réduite.
Par ailleurs, le chef du PCQ estime que le gouvernement du Québec doit demander la réouverture de l'accord Gagnon-Tremblay|McDougall «pour forcer une négociation immédiate avec le fédéral sur la question de l'immigration». Québec solidaire a aussi réclamé la réouverture de cet accord, soit l’accord officiel concernant les questions de l’immigration entre le gouvernement du Canada et le gouvernement du Québec.
En troisième point, Éric Duhaime croit que le gouvernement du Québec doit envoyer une demande officielle au gouvernement fédéral et aux autres provinces du Canada concernant ses ambitions de rapatrier les pouvoirs pour l’ensemble des immigrants au Québec, incluant les demandeurs d’asile.
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Ensuite, le chef conservateur est d'avis que le Québec doit tisser des alliances interprovinciales. «Avec des provinces plus autonomistes et possiblement un prochain gouvernement fédéral moins centralisateur, le contexte est propice à une plus grande autonomie du Québec. Dès maintenant, le gouvernement du Québec doit tisser des liens forts avec les autres provinces sur la question de l’immigration.»
Finalement, M. Duhaime propose que les chefs des cinq grands partis au Québec (CAQ, PLQ, PQ, QS et PCQ) se rendent à Ottawa «pour rencontrer tous les partis politiques fédéraux afin d’exiger le rapatriement complet des pouvoirs et le plein contrôle de notre immigration».