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Politique

Blanchet se garde bien de parler d'éventuelles pertes de sièges pour les bloquistes

«Je sais que, pour les deux dernières élections, les 10 derniers jours de campagne ont été très bons pour nous.»

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Émilie Bergeron
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Émilie Bergeron / La Presse canadienne

Le chef bloquiste Yves-François Blanchet s'est défendu lundi d'avoir reconnu que sa formation politique pourrait perdre des sièges.

Questionné sur son affirmation de la veille voulant que le Bloc québécois pourrait être efficace s'il fait élire 25 députés, M. Blanchet a répondu qu'il sentait que sa formation politique effectuait une remontée alors que la campagne électorale entre dans sa dernière étape. 

Il a souligné qu'il ne s'était pas contenté d'évoquer 25 sièges durant son passage à l'émission «Tout le monde en parle», mais qu'il avait aussi mentionné la possibilité que le Bloc rafle jusqu'à 35 circonscriptions.

«Je me donne une belle fourchette qui peut monter. Je pense que la fourchette, elle monte comme en 2021, comme en 2019», a-t-il dit au cours d'un point de presse à Québec, faisant référence aux deux derniers scrutins, au terme desquels 32 députés bloquistes avaient été élus.

Au moment du déclenchement de la présente campagne électorale, le Bloc québécois avait 33 députés, puisque la formation politique avait remporté la récente élection partielle dans Lasalle-Émard-Verdun.

Selon les sondages publiés au cours des dernières semaines, le Bloc a subi un recul important dans les intentions de vote au Québec pendant que les libéraux, sous la gouverne de leur nouveau chef Mark Carney, sont remontés en flèche.

M. Blanchet estime que trop d'attention est portée aux coups de sonde et pas assez aux propositions que fait chaque formation politique.

Le chef bloquiste, comme il l'a fait la veille au moment de son passage à «Tout le monde en parle», a rappelé lundi que la campagne électorale n'est pas terminée. 

«Je sais que, pour les deux dernières élections, les 10 derniers jours de campagne ont été très bons pour nous. Nous avons, jusqu'à présent, livré une campagne très efficace», a-t-il dit en anglais, en répondant à une question qui lui était posée dans cette langue.

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Un peu plus tard, en mêlée de presse, il a soutenu avoir reçu de «très très bons commentaires» de la part d'électeurs quant à sa participation aux débats des chefs et son entrevue télévisée.

Selon des données partagées par le président et directeur général de la firme de sondage Abacus Data, David Coletto, M. Blanchet a laissé une impression positive chez 59 % de Québécois francophones lors de sa participation au débat des chefs en français.

Il n'en reste pas moins que le Bloc pourrait avoir à batailler fort pour conserver certains sièges, comme dans la circonscription de Beauport-Limoilou. 

M. Blanchet a accompagné lundi la députée sortante de cette circonscription et candidate bloquiste, Julie Vignola, au Grand Marché de Québec. Il y a fait quelques emplettes et parlé avec des commerçants.

Si l'on se fie aux projections de l'agrégateur de sondages Canada338, le Bloc est au troisième rang (26 %) dans Beauport-Limoilou, suivant de près les libéraux (30 %) et conservateurs (34 %).

La marge d'erreur pour les projections individuelles à chaque circonscription est toutefois élevée, se situant à environ plus ou moins 7 %.

M. Blanchet s'est aussi rendu lundi dans la circonscription de Montmorency-Charlevoix, où, toujours selon l'agrégateur Canada338, les conservateurs seraient en avance sur les bloquistes, avec 37 % d'appui projeté contre 30 %.

Quoi qu'il en soit, la députée sortante et candidate bloquiste de la région, Caroline Desbiens, s'est montrée confiante. L'étendue de sa circonscription s'est agrandie avec le récent redécoupage électoral.

«Le territoire est un peu plus grand, mon char en souffre un peu plus, mais à tous égards, j'ai une bonne réception partout», a-t-elle résumé.

À ses côtés, M. Blanchet a expliqué sa visite dans Charlevoix par son attachement à cette région lorsqu'un journaliste lui a demandé s'il considérait la circonscription comme étant à risque de passer aux mains de ses adversaires.

«Ce qui est fascinant dans nos mêlées de presse, c’est que vous faites plus de stratégie que moi», a-t-il dit, sourire en coin. Il a ajouté que Charlevoix est l'«une des régions qui en est la plus porteuse» de la fierté de l'identité québécoise.

Tous les pouvoirs réclamés en immigration

Plus tôt lundi, M. Blanchet s'était rendu à l'extérieur de l'Assemblée nationale du Québec afin de réclamer que tous les pouvoirs en immigration soient transférés au gouvernement québécois.

Selon lui, les cibles d'immigration d'Ottawa ne respectent pas la capacité d'accueil du Québec.

«C'est évident que le Québec, en termes de services publics, d'éducation, de santé, de services de garde, de logement, de reconnaissance des compétences, de régionalisation, ne peut pas réussir l'immigration de 80 000 (personnes en 2027)», a plaidé le chef bloquiste.

Le Bloc demande, en plus du transfert des pouvoirs en matière d'immigration au Québec, que la province soit consultée sur sa capacité d’accueil avant qu'Ottawa fixe des cibles d’immigration. 

Le parti exige également que le gouvernement du Canada autorise Québec à octroyer la résidence permanente conditionnelle à plusieurs critères. Le Bloc y inclut l'établissement en région ainsi que des permis sectoriels et régionaux ouverts pour les travailleurs étrangers temporaires.

Interrogé sur la meilleure façon, selon lui, de déterminer quelle est la capacité d'accueil du Québec, M. Blanchet a répondu qu'il faut d'abord établir des paramètres, comme la protection de la langue française.

«Il y aura aussi (de voir) jusqu'à quel point on réussit à avoir des emplois de qualité pour les gens qui arrivent au Québec. Quel sera le revenu de ces gens-là? Quelle sera la performance scolaire des enfants de ces gens-là?», a-t-il énuméré.

Selon M. Blanchet, il faudra plusieurs années avant d'être fixés, mais il est clair à ses yeux que les cibles fédérales sont trop élevées.

«Prenons ces quelques années-là en faisant une pause - en maintenant ou même en réduisant, s'il le faut, le nombre d'immigrants - , en mettant en place des paramètres pour mesurer le succès de l'immigration. Et on verra comment mieux travailler», a-t-il conclu.

M. Blanchet a conclu sa journée de campagne de lundi par le visionnement du match de hockey des séries éliminatoires opposant le Canadien de Montréal aux Capitals de Washington.

En prévision, le chef bloquiste s'était arrêté dans une boutique de Québec pour s'acheter un chandail aux couleurs du Canadien.

«Si le Bloc québécois peut collaborer avec Mark Carney, un fan fini des Nordiques comme moi peut mettre un chandail du Canadien», a-t-il lancé en entrant dans le commerce de la rue Saint-Jean.

M. Blanchet s'attend à ce que le prochain gouvernement soit libéral, mais il fait valoir auprès des électeurs québécois qu'il est plus judicieux qu'ils optent pour un mandat minoritaire dans lequel la balance du pouvoir reviendrait au Bloc.

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Émilie Bergeron / La Presse canadienne