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«Ça nous empêche d'avoir accès à des gens avec énormément de compétences», a déploré Mme Joly.
La candidate libérale Mélanie Joly a invité le milieu des affaires à faire pression sur Québec pour la reconnaissance des diplômes des immigrants, lors d’un débat économique à Montréal, mercredi. Les candidats conservateur et bloquiste ont promis de donner plus de pouvoir à la province en matière d’immigration.
Le rôle du Québec en matière d’immigration s’est invité dans un débat organisé par le Conseil du patronat du Québec (CPQ) et la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ).
Questionnée sur la pénurie de main-d’œuvre, Mme Joly a dit espérer que le milieu des affaires fasse pression sur le gouvernement du Québec pour que les ordres professionnels reconnaissent davantage les diplômes des immigrants.
«Parce que ça fait trop longtemps qu'on dit que c'est un problème, mais jamais on n’arrive avec une solution, et c’est extrêmement frustrant», a déploré la ministre sortante des Affaires étrangères.
Le «protectionnisme» des ordres professionnels prive les entreprises de travailleurs compétents, a précisé la candidate libérale dans Ahuntsic-Cartierville en mêlée de presse après le débat. «Ça nous empêche d'avoir accès à des gens avec énormément de compétences, a-t-elle déploré. Puis on se retrouve à voir des gens qui sont des universitaires, qui sont des chauffeurs de taxi.»
Le candidat et député sortant du Bloc québécois (BQ) dans Mirabel, Jean-Denis Garon, a plaidé en faveur d’un rapatriement des pouvoirs en immigration au Québec. Il a également accusé le précédent gouvernement libéral d’avoir créé de l’incertitude pour les entreprises en modifiant les cibles d’immigration.
«C'est anormal de modifier des cibles et modifier des quotas à très courte échéance quand on sait que faire venir un travailleur étranger ou faire venir des travailleurs étrangers temporaires, c'est une démarche d'un an, deux ans, trois ans parfois, a dénoncé M. Garon. Alors, il faut de la prévisibilité.»
Le candidat conservateur et député sortant dans Mégantic-L'Érable-Lotbinière, Luc Berthold, a souligné que son parti voulait céder à Québec les pouvoirs en matière d’immigration temporaire. «On va collaborer avec le Québec pour faire en sorte de répondre aux besoins spécifiques des entreprises.»
Il a accusé le gouvernement fédéral d’être inefficace avec les programmes d’immigration. «C'est le chaos total dans le système d'immigration au Canada, a dénoncé le conservateur. Ça prend des mois avant qu'on soit capable de faire approuver une demande. (…) C'est absolument horrible à travers quoi on fait passer les entrepreneurs.»
Au Nouveau Parti démocratique (NPD), Alexandre Boulerice a dénoncé, sans les nommer, ceux qui «cassent du sucre» sur le dos des immigrants. «Si ces travailleurs, nos entreprises les demandent, c'est qu'il y a un besoin, a insisté le député sortant dans Rosemont–La Petite-Patrie. Si on réduit le nombre de travailleurs migrants temporaires, on les enlève d'où? On les enlève de nos fermes, on les enlève dans nos abattoirs, on les enlève de nos hôpitaux.»
Pour sa part, le Parti vert du Canada propose d’«éliminer progressivement l'idée d'avoir des travailleurs temporaires pour les transitionner vers une voie d'accès à l'immigration permanente», a expliqué la candidate dans LaSalle–Émard–Verdun, Bisma Ansari.