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Elle est d'avis qu'Ottawa devrait immédiatement publier une consultation sur un plan de représailles détaillé.
La candidate à la direction du Parti libéral du Canada Chrystia Freeland soutient qu'elle sait comment éviter des tarifs douaniers punitifs sur les produits canadiens: effrayer suffisamment les Américains pour que l'idée soit abandonnée.
Mme Freeland affirme dans une déclaration écrite que le Canada devrait publier une liste de représailles totalisant 200 milliards $ contre les menaces de tarifs de 25 % du président américain Donald Trump.
«Donald Trump utilise l'incertitude pour déstabiliser les Canadiennes et Canadiens. Nous devons faire de même, a-t-elle indiqué dans une déclaration envoyée par courriel à ses partisans. Les exportateurs américains doivent s'inquiéter de savoir si leurs entreprises seront celles qui seront visées.»
Elle est d'avis qu'Ottawa devrait immédiatement publier une consultation sur un plan de représailles détaillé, dollar pour dollar, qui inclurait les oranges de Floride, les produits laitiers du Wisconsin et les lave-vaisselle du Michigan sur sa liste.
L’idée est d’exercer suffisamment de pression sur les groupes politiquement connectés des États clés pour les convaincre d’appeler le président à abandonner la menace tarifaire.
«Notre liste de consultation doit être plus importante que nos représailles prévues, a soutenu Mme Freeland dans sa déclaration. Notre riposte doit être dollar pour dollar. De plus, elle doit être précise et minutieusement ciblée.»
Mme Freeland, qui cherche à se présenter dans la course à la direction du Parti libéral comme la candidate la mieux placée pour faire face à M. Trump, appelle également à un plan «Achetez Canadien» au cas où Donald Trump irait de l'avant avec les tarifs, menaçant de couper les États-Unis des marchés publics canadiens, à l'exception de la défense.
L’avocat commercial Mark Warner du cabinet MAAW, qui a déjà été affilié aux conservateurs et aux libéraux, a soutenu que le plan de Mme Freeland fonctionnait mieux comme stratégie politique que comme tactique de négociation pour faire face à une économie américaine beaucoup plus imposante.
«Je peux comprendre pourquoi cela convient à des fins électorales, a-t-il déclaré. Elle va tenir tête à l’intimidateur et il y aura probablement des tonnes de gens qui seront d’accord pour voter pour cela.»
«Mais sur le fond, c’est tout simplement extraordinairement stupide et cela entraînera une réponse très vive de M. Trump si nous devions faire quelque chose comme ça», a-t-il ajouté.
La tactique de négociation commerciale de Mme Freeland représenterait également un virage à 180 degrés par rapport à l'approche actuelle du gouvernement libéral.
La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a mentionné qu'elle prévoyait de tenir les négociations sur les tarifs à huis clos.
«Pour nous, ce qui est important, c'est de faire le travail dans les coulisses au niveau diplomatique pour assurer qu'il n'y ait pas de tarifs. Nous pensons que c'est la meilleure façon de le faire. La diplomatie, des fois, a un plus grand impact lorsqu'elle est privée et discrète», a-t-elle déclaré aux journalistes lundi sur la colline du Parlement.
«Notre objectif est de passer les messages sans nécessairement négocier sur la place publique», a ajouté la ministre.
Le candidat rival Mark Carney a déclaré dans une entrevue à Radio-Canada ce week-end que couper les exportations d'électricité du Québec vers les États-Unis devrait rester une option sur la table dans une bataille commerciale avec Donald Trump — bien que ce ne soit pas la première carte qu’il jouerait.
Les affrontements à savoir quel candidat à la direction du Parti libéral serait la meilleure personne pour diriger le front commercial ont eu lieu quelques heures avant la date limite de lundi pour que les candidats obtiennent les signatures de membres du parti qui peuvent voter dans la course.
Le co-chef du Parti vert, Jonathan Pedneault, a critiqué certains candidats à la direction du Parti libéral et des députés pour avoir reculé par rapport à la politique de tarification du carbone de leur propre gouvernement. Il a déclaré que cela montre qu'on ne peut pas leur faire confiance pour tenir tête à Donald Trump.
«Ça, c'est des gens qui veulent nous faire croire qu'ils vont se tenir debout devant le président Trump? Quand ils ne sont même pas capables de se tenir droits dans leurs bottes pour défendre leur propre politique et leur propre projet? Je pense qu'on a une question de leadership ici», a-t-il avancé.
Le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Marc Miller, a décidé de soutenir lundi Mark Carney dans sa course à la chefferie du parti.
«Je pense qu’il nous donne les meilleures chances de battre Pierre Poilievre. C’est un gars que je veux appuyer. Je vais tout faire pour m’assurer qu’il soit le prochain chef du Parti libéral, mais aussi le premier ministre pour les quatre prochaines années», a-t-il indiqué en entrevue à La Presse.
M. Miller est un appui québécois de plus pour l'ancien gouverneur de la Banque du Canada, qui pouvait déjà compter sur le soutien des ministres François-Philippe Champagne, Mélanie Joly et Steven Guilbeault.
Les députés libéraux Karina Gould et Jaime Battiste et les anciens députés Frank Baylis et Ruby Dhalla affirment tous être dans la course pour remplacer Justin Trudeau. Le parti lui-même a affirmé qu'il n'annoncera pas la liste officielle des candidats à la direction avant qu'Élections Canada n'ait confirmé leur inscription.
Ruby Dhalla a publié sur les médias sociaux lundi qu'elle expulserait «tous les immigrants illégaux vivant au Canada» si elle devenait première ministre.
Le député libéral Chandra Arya a déclaré dimanche que le parti lui avait refusé la permission de se présenter à la direction, bien que le parti n'ait pas fourni de raison précise pour sa disqualification.
Les candidats à la direction doivent payer jeudi au parti des frais d'inscription non remboursables de 50 000 $ pour rester dans la course dans le cadre d'un plan de paiement échelonné pour faire face à un droit d'inscription total élevé de 350 000 $, dû d'ici le 17 février.
Avec des informations de Dylan Robertson et Émilie Bergeron à Ottawa