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«S'il y a des tarifs qui sont imposés, ça vient changer la nature de la compétitivité des entreprises au Québec.»
La hausse anticipée des tarifs d’électricité des entreprises québécoises les place «dans une position précaire», selon une association regroupant plusieurs consommateurs industriels.
Ces hausses nuiraient à la compétitivité du Québec au moment où l’administration Trump menace de frapper le Canada de tarifs douaniers, a plaidé l’Alliance pour la compétitivité énergétique du Québec (ACEQ), en conférence de presse, lundi, à Montréal.
Voyez le compte-rendu de Marika Simard dans la vidéo ci-haut.
Le regroupement estime que les conditions du projet de loi 69 pourraient entraîner une hausse du tarif d’électricité de 60 % en dix ans. «C'est un coup dur additionnel pour nos usines qui sont souvent le poumon économique de bien des régions (...) du Québec, a déclaré Jocelyn Allard, président de l'Association québécoise des consommateurs industriels d'électricité (AQCIE). Pour les entreprises québécoises, ces pressions sont insoutenables.»
Les membres de l’ACEQ demandent au gouvernement Legault de réviser ses plans d’augmentation anticipée du tarif d’électricité des entreprises dans le cadre du projet de loi 69.
«Ce n’est pas que le Québec doit entreprendre une course vers le bas, mais le Québec doit s’assurer d’utiliser des leviers comme celui de l’énergie pour pouvoir maintenir un niveau de compétitivité tout en maintenant nos valeurs pour lesquelles on est reconnues», a souligné Jean Simard, président et chef de la direction de l’Association de l’aluminium du Canada
«Notre monde est vraiment en train de basculer et il ne faudrait pas être naïf devant ça», a-t-il ajouté
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En plus de la menace de tarifs, l’administration Trump promet d’importants assouplissements qui vont réduire le coût de faire des affaires au sud de la frontière.
«Les États-Unis vont devenir de plus en plus compétitifs et le Québec doit s’assurer de maintenir sa compétitivité à défaut de pouvoir l’améliorer», prévient M. Simard.
L’ACEQ compte l’Association québécoise des consommateurs industriels d’électricité, le Conseil du patronat du Québec, Manufacturiers et Exportateurs du Québec, l’Association de l’aluminium du Canada, le Conseil de l’industrie forestière du Québec et l’Association canadienne de l’industrie de la chimie dans ses rangs.
Les craintes du milieu semblent avoir l’oreille de la ministre de l’Économie et de l’Énergie, Christine Fréchette, qui avait dit surveiller ce que ferait l’administration Trump en décembre dernier.
«S'il y a des tarifs qui sont imposés, ça vient changer la nature de la compétitivité des entreprises au Québec et, par conséquent, on veut voir un peu comment les choses vont se placer avant d'aller de l'avant, car il y a notamment la question de la tarification dans le projet de loi», avait expliqué la ministre Fréchette en mêlée de presse au début du mois de décembre.
Le projet de loi 69 vise à modifier l’encadrement du secteur énergétique afin de répondre à la hausse de la demande exigée pour la décarbonation de l’économie. Hydro-Québec prévoit investir jusqu’à 185 milliards $ d’ici 2035 afin de doubler sa production.
Il modifie aussi la manière dont les tarifs d’électricité seront fixés. Malgré l'augmentation de la production qui sera nécessaire, le gouvernement Legault assure que les tarifs résidentiels seront plafonnés à 3 %. Ce sera plutôt aux entreprises de payer pour la transition énergétique.