Début du contenu principal.
Traditionnellement, les syndicats sont plus enclins à voter pour le Nouveau Parti démocratique (NPD).
Un syndicat qui représente plus de 20 100 grutiers et opérateurs d'équipement lourd et d’autres travailleurs de la construction, en Ontario, demande à ses membres de voter pour les libéraux de Mark Carney aux élections fédérales du 28 avril.
Pour le souligner, le chef du Parti libéral du Canada (PLC), Mark Carney, avait choisi de faire son annonce du jour, samedi à Oakville, en Ontario, dans l'édifice de la section locale 793 de l'International Union of Operating Engineers (IUEO).
Traditionnellement, les syndicats sont plus enclins à voter pour le Nouveau Parti démocratique (NPD), mais la peur des pertes d'emplois liées à la guerre commerciale qui se dessine avec les États-Unis amène l'IUEO à appeler ses membres à voter de façon stratégique.
«Oui, on a déjà appuyé le NPD dans des circonscriptions qui avaient de bons candidats (..), mais des fois c'était les candidats libéraux. Le plus important, c'était de vaincre les conservateurs qui s'attaquaient aux syndicats», a expliqué Mike Gallagher, vice-président et gestionnaire de la section locale de ce syndicat, en mêlée de presse.
M. Gallagher a souligné que le sentiment de peur est aussi intense parmi les syndiqués que lorsque la pandémie de COVID-19 a frappé, et aussi parmi les membres du syndicat dans les secteurs industriels et miniers de l’Ontario et du Nunavut que l'IUEO représente.
Il a profité de sa tribune pour lancer un appel aux autres travailleurs à travers le pays afin de ne pas voter pour les conservateurs de Pierre Poilievre, qui pourraient être plus enclins à mettre de l'avant des législations antisyndicales, comme celles du gouvernement de Stephen Harper, selon lui.
Le chef libéral et premier ministre sortant a été appelé à rassurer aussi des travailleurs canadiens de l'automobile, qui s'inquiètent notamment face à l'intention annoncée de General Motors (GM) d'augmenter la capacité à son usine d'assemblage de Fort Wayne, en Indiana. On y assemble notamment des camionnettes Silverado de Chevrolet, le seul modèle produit à l'usine d'assemblage de GM à Oshawa, en Ontario, qui compte plus de 3000 employés.
«General Motors procédera à des ajustements opérationnels à son usine d'assemblage de Fort Wayne, y compris l’embauche d’employés temporaires», a indiqué l'entreprise dans une déclaration à CTV News.
Mark Carney a été interrogé à ce sujet en marge de son annonce samedi à Oakville en Ontario.
«La stratégie du gouvernement c’est de se battre contre les tarifs (douaniers) avec des contre-tarifs canadiens, y compris dans le secteur automobile», a-t-il indiqué.
«Deuxièmement, il faut protéger les travailleurs canadiens et les entreprises canadiennes, y compris GM au Canada, avec du financement favorable et d’autres initiatives. Il y en a plusieurs, ensemble c’est à peu près 20 milliards $», a souligné le chef libéral.
Il n'y a pas que les travailleurs de l'industrie de l'automobile qui sont inquiets. Les reculs sur les marchés boursiers peuvent aussi affecter les fonds de pension des Canadiens et autres détenteurs de fonds de placement.
«Je comprends bien que les Canadiens et les Canadiennes s’inquiètent de la situation sur la bourse et pour leur pension et moi aussi», a reconnu d'emblée Mark Carney.
«La réponse économique doit être de bâtir une économie forte, avec des investissements pour les travailleurs, comme dans les métiers spécialisés. Il faut agir avec force, la force du gouvernement fédéral, afin de capitaliser les investissements privés ici au Canada», a déclaré l'ancien gouverneur de la Banque du Canada et de la Banque d'Angleterre.
L’ancienne candidate dans la course à la chefferie libérale, Karina Gould, s’est aussi ralliée derrière son chef Mark Carney, qu’elle estime être l’homme de la situation pour apaiser les craintes des Canadiens.
«Les gens ont peur. Ils ont beaucoup d’anxiété en ce moment. Ils se sentent rassurés avec M. Carney, quelqu’un qui a de l’expérience, qui est économiste et qui sait comment faire fonctionner l’économie», a affirmé la députée franco-ontarienne qui se représente dans la circonscription fédérale de Burlington, en Ontario.
Mme Gould, qui s’est ouvertement affichée plus à gauche lors du débat des chefs du PLC, croit que M. Carney sera quand même assez progressiste dans ses décisions.
«Je crois que ça va être plus au centre, mais ça va continuer dans l’esprit libéral d’assurer que l’on prend soin des Canadiens, en même temps que l’on construit l’économie», a affirmé Karina Gould, en impromptu de presse, sur place, après l’annonce.
«Ce sont les legs des gouvernements libéraux, de M. Chrétien jusqu’à aujourd’hui avec M, Carney», a-t-elle dit.
Mme Gould a balayé du revers de la main la suggestion d’un projet de loi du chef du Bloc québécois (BQ), Yves-François Blanchet, vendredi, afin que tous les partis aux Communes puissent se prononcer sur les textes préliminaires des accords commerciaux du Canada, avant leur signature.
«On doit avoir l’opportunité d’avoir des négociations avec les autres pays», a-t-elle souligné. «Je comprends pourquoi le Bloc veut le faire, mais ce n’est pas comment que ça fonctionne», a déclaré Karina Gould.
Au 14e jour de la campagne électorale, le chef libéral Mark Carney a promis de renforcer la main-d’œuvre qualifiée, en rendant les programmes de formation plus abordables.
M. Carney avait choisi de faire son annonce en présence de syndiqués de la construction et de formateurs dans le garage de l'édifice de la section locale de ce syndicat de l'IUEO, dont il a obtenu l'appui, qui sert aussi à faire de la maintenance de grues. Ces derniers, vêtus d'un dossard aux couleurs fluo et d'un casque rouge, se trouvaient derrière M. Carney, avec deux grues et des banderoles en toile de fond à l'effigie du syndicat ou reprenant le slogan libéral «Bâtir un Canada fort».
Mark Carney a annoncé qu'un gouvernement libéral doublerait le financement du Programme pour la formation et l’innovation en milieu syndical, pour le faire passer de 25 à 50 millions $ par année.
Un gouvernement du Parti libéral du Canada (PLC) offrirait aussi une bourse pouvant atteindre 8000$ aux apprentis, mais remboursable si la personne ne complète pas sa formation dans les délais requis.
Le chef libéral s'est aussi engagé à «établir un nouveau volet de financement en capital de 20 millions $» pour que les établissements d'enseignement puissent investir dans de nouveaux espaces de formation dans les domaines ciblés.
Il a aussi proposé d’accroître la mobilité des travailleurs qualifiés entre les provinces et les territoires pour remédier aux pénuries de main-d’œuvre.
Puis, M. Carney s'est inspiré une fois de plus des engagements de son adversaire conservateur, Pierre Poilievre, en proposant d'élargir la déduction admissible pour la mobilité de la main-d'oeuvre pour les personnes qui travaillent à plus de 120 kilomètres de leur domicile.
D'autres candidats libéraux étaient aussi présents à l'annonce de M. Carney, dont la ministre Anita Anand.