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Société

Les électeurs conservateurs ne votent pas en fonction de Trump, selon un sondage

Les électeurs conservateurs semblent davantage motivés par un sentiment antilibéral.

Le président américain Donald Trump arrive à l'aéroport international de Miami, le 3 avril 2025.
Le président américain Donald Trump arrive à l'aéroport international de Miami, le 3 avril 2025.
Catherine Morrison
Catherine Morrison / La Presse canadienne

Un nouveau sondage suggère que plus d'une personne sur cinq prévoyant voter pour les libéraux est motivée par la conviction que le chef Mark Carney est la meilleure option pour faire face au président américain Donald Trump.

Cependant, il laisse entendre que la capacité du chef conservateur Pierre Poilievre à tenir tête à M. Trump ne motive le vote que d'un petit nombre de personnes prévoyant voter pour son parti.

Les électeurs conservateurs semblent davantage motivés par un sentiment antilibéral et un désir de changement.

Le sondage, réalisé par Léger pour l'Association d'études canadiennes, a été mené auprès de 1628 personnes entre le 29 et le 31 mars. Il demandait aux électeurs décidés de choisir une raison principale expliquant pourquoi ils votent pour leur candidat préféré.

L'organisme professionnel du secteur des sondages, le Conseil de recherche et d'intelligence marketing canadien, note que les sondages en ligne ne peuvent se voir attribuer une marge d'erreur, car ils ne sont pas échantillonnés de manière aléatoire. 

Le sondage indique que 21% des électeurs libéraux interrogés ont déclaré voter pour M. Carney parce qu'il est «la meilleure option pour résister» aux États-Unis à leurs tarifs douaniers. Les électeurs conservateurs interrogés ont répondu à 3% que c'est la capacité de M. Poilievre à tenir tête à M. Trump qui motive leur vote.

Les électeurs interrogés du Bloc se trouvent à un point derrière concernant leur chef, à 2%, alors que ce nombre tombe à 0% chez les néo-démocrates.

Plus d'une personne interrogée sur trois votant pour les conservateurs a déclaré prévoir le faire son vote était déterminé par la conviction que les libéraux et l'ancien premier ministre Justin Trudeau étaient au pouvoir depuis trop longtemps et que «les choses ne fonctionnent pas».

Parmi les électeurs libéraux interrogés, leur principale motivation était M. Carney elle-même, 27% déclarant que leur vote était motivé par le désir de le soutenir.

Un partisan conservateur sur cinq dit voter principalement pour soutenir le parti et M. Poilievre.

Une même quantité de partisans libéraux a déclaré que sa principale motivation était l'aversion pour M. Poilievre. Parmi les partisans conservateurs, 14% ont déclaré voter ainsi par aversion pour le chef libéral.

Le principal facteur de motivation des électeurs néo-démocrates est de soutenir le NPD ou le chef du parti, Jagmeet Singh, à 28%.

Pour les électeurs du Bloc, c'est le fait d'avoir les intérêts du Québec à cœur qui motive 53% des répondants.

Trump au centre de la campagne

De nombreux sondages suggèrent que M. Trump, les tarifs douaniers et les menaces à la souveraineté formulées par les États-Unis jouent un rôle majeur dans les élections fédérales et sont un enjeu majeur pour les électeurs.

Jack Jedwab, président de l'Association d'études canadiennes, s'est dit intéressé par la mesure dans laquelle les électeurs estiment que Mark Carney est la personne la mieux placée pour traiter avec Donald Trump.

«Ce n'est pas une surprise compte tenu de ce que nous avons vu jusqu'à présent, mais ce qui m'a surpris, c'est la mesure dans laquelle les gens pensent que c'est le cas», a expliqué M. Jedwab, soulignant qu'il s'agit d'un enjeu clé.

Jeudi, M. Trump a mis en œuvre ses droits de douane de 25% sur les importations d'automobiles, qui s'ajoutent aux droits de douane de 25% déjà en vigueur sur les importations d'acier et d'aluminium.

M. Carney a annoncé jeudi que le Canada riposterait aux tarifs douaniers sur les véhicules automobiles en imposant des taxes équivalentes sur les véhicules importés des États-Unis. Il a ajouté que les contre-tarifs canadiens frapperaient tous les véhicules non conformes à l'Accord Canada-États-Unis-Mexique, ainsi que tout contenu non canadien dans les véhicules conformes.

La guerre commerciale américaine a forcé tous les partis en campagne pour les élections générales à ajuster leurs messages.

MM. Poilevre et Singh ont tous deux promis de supprimer la TPS sur toutes les voitures neuves fabriquées au Canada tant que les tarifs douaniers sur les véhicules automobiles resteront en vigueur.

M. Jedwab a affirmé que Trump avait «changé le paysage politique» au Canada.

«(L'ancien premier ministre) Justin Trudeau ne fait pas partie de l'équation. Donald Trump en fait partie, et ces éléments combinés ont été très difficiles pour les conservateurs, car leur argument initial était en quelque sorte "nous devons faire un changement", ce qui est toujours le cas pour beaucoup d'entre eux».

Catherine Morrison
Catherine Morrison / La Presse canadienne