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«C'était calme. C'était procédural. C'est bizarre à dire, mais c'était collaboratif.»
Une aînée de Montréal met en garde contre une nouvelle fraude téléphonique, cette fois liée à l’afficheur.
Cassandra Schafhausen affirme avoir été contactée par sa succursale de la Banque royale du Canada (RBC) le 13 mars dernier pour signaler des achats de luxe effectués avec sa carte, pour un total de 25 000$.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
«Il a dit: "Il y a un achat de 18 000 $ et un autre de 7 000$. Ce n'est pas vous?" J'ai répondu: "Non". Et il a dit: "Nous devons vraiment agir rapidement"», a-t-elle raconté.
Ce qui a suivi, c’est un appel téléphonique de deux heures et demie. Il s’est terminé lorsqu’un faux représentant bancaire s’est présenté à son appartement pour récupérer ses cartes bancaires. Lorsqu’elle a compris qu’il s’agissait d’une arnaque, il était trop tard : à 81 ans, elle venait de perdre plus de 80 000 $. Les fraudeurs avaient vidé ses économies et utilisé ses cartes de crédit pour faire des achats chez Louis Vuitton et Mercedes.
Elle a expliqué avoir contacté la ligne anti-fraude de RBC et s’être rendue à sa succursale locale dans l’espoir de récupérer l’argent. «En gros, une fois qu'ils ont su que je leur avais donné les codes PIN et les mots de passe, pour eux, il n'y avait plus rien à dire», a-t-elle dit.
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Mme Schafhausen a dit qu’elle était dévastée, autant émotionnellement que financièrement, et qu’elle avait donné ces informations uniquement parce que le numéro qui s’affichait sur son téléphone était le même que celui de sa succursale RBC.
«C'était calme. C'était procédural. C'est bizarre à dire, mais c'était collaboratif. Et j'avais l'impression de faire ça pour atteindre l'objectif d'annuler des frais de 25 000$.»
Selon Jeff Horncastle du Centre antifraude du Canada, Mme Schafhausen n'est pas la seule à avoir été victime d'une fraude par appel masqué. Il a affirmé qu'en 2024, les Canadiens avaient perdu plus de 17,5 millions de dollars au profit de criminels se faisant passer pour des enquêteurs bancaires, bien que ce chiffre soit probablement beaucoup plus élevé, car les victimes ne signalent souvent pas les fraudes dont elles ont été victimes.
«Nous recevons même des signalements selon lesquels les fraudeurs, les criminels, disposent d'informations personnelles sur la victime avant d'appeler», a-t-il précisé, ajoutant que les informations provenant des violations de données bancaires sont vendues sur le dark web.
M. Horncastle soutient que la meilleure chose à faire dans un cas comme celui-ci est de raccrocher le téléphone et d'appeler le numéro figurant au dos de votre carte bancaire ou de crédit pour signaler ce qui se passe.
Mme Schafhausen s'est dite déçue de la manière dont la RBC a traité son dossier.
«Ils ne reconnaissent pas qu'il s'agissait d'une expérience frauduleuse, que ces personnes sont incroyablement sophistiquées et que même les plus intelligents et les plus avertis d'entre nous peuvent se faire piéger », a-t-elle déclaré.
Contactée par CTV News, RBC a répondu de ne pas pouvoir commenter ce cas particulier et a réitéré qu'elle ne demandait pas d'identification personnelle telle que des codes PIN par téléphone. En cas de doute, les clients sont invités à appeler uniquement le numéro figurant au dos de leur carte de débit ou de crédit.