Début du contenu principal.
«Ce ne sont pas des souhaits qu’on exprime, ce sont des conditions qu’on impose à la Fonderie», sans quoi il y aura des conséquences, a commenté le ministre de l'Environnement, Benoit Charrette.
Le ministre de l'Environnement, Benoit Charette, était à Rouyn-Noranda lundi pour «proposer» de nouvelles exigences environnementales à la Fonderie Horne», emboîtant en fait le pas de la santé publique en ce qui a trait à la qualité de l’air dans la région.
Cette «proposition» sera soumise à une consultation publique pour obtenir une nouvelle attestation d'assainissement et sera en fait exigée à la Fonderie Horne pour poursuivre ses activités. «Ce ne sont pas des souhaits qu’on exprime, ce sont des conditions qu’on impose à la Fonderie», sans quoi il y aura des conséquences, a commenté le ministre Charrette.
À lire également :
M. Charette a ainsi confirmé que Québec allait exiger, entre autres, une nouvelle cible intérimaire pour réduire la quantité d’arsenic dans l’air à 15 nanogrammes par mètre cube (ng/m3) à Rouyn-Noranda d’ici cinq ans, tout en préservant l’objectif ultime de 3 nanogrammes d’arsenic par mètre cube d’air dans le secteur, ce qui est en fait la norme provinciale.
«C'est la balle qu'on met en jeu, maintenant on veut savoir si la population se sent écoutée dans cette proposition», a indiqué le ministre Charette en faisant référence à la consultation publique qui se tiendra dans les prochaines semaines.
«Un régime de sanctions» s'appliquera si l'entreprise est incapable d'atteindre ce seuil.
L'objectif de 3 ng/m3 demeure l'objectif à long terme. Il y aura une consultation en ligne du 6 septembre au 20 octobre pour que la population s'exprime sur cette annonce de la norme de 15 ng/m3 d'arsenic d'ici 5 ans.
— Anaïs Elboujdaïni (@AnaisElboujda) August 15, 2022
Cette mesure du ministère de l'Environnement provoque de la consternation pour certains citoyens, en ce qui concerne le délai de cinq ans.
« Nous sommes amèrement déçues et en colère », lâche Émilie Robert, une des portes-paroles de @MeresAuFront à Rouyn-Noranda. La norme de rejet d’arsenic annoncée par le ministre de l’Environnement est encore trop élevée, et l’échéancier pour y parvenir, trop long, croit-elle. pic.twitter.com/6kIUID4NOn
— Anaïs Elboujdaïni (@AnaisElboujda) August 15, 2022
«On le réitère, si Glencore ne réussit pas à se conformer aux exigences gouvernementales, la Fonderie Horne devra fermer ses portes», a indiqué le ministre.
Actuellement, avec l'autorisation du gouvernement québécois, la Fonderie Horne peut émettre 33 fois la norme provinciale d'arsenic dans l'air ambiant de Rouyn-Noranda.
Le ministre de l'Environnement a ajouté que la fonderie devra éventuellement atteindre la norme québécoise de 3 ng/m3, en précisant qu'il «sera toutefois impossible» d'atteindre cette norme d'ici cinq ans.
Glencore, propriétaire de la Fonderie Horne, devra également respecter «des concentrations moyennes annuelles et journalières pour l'arsenic, le cadmium et le plomb».
La fonderie devra aussi réduire «progressivement ses émissions en atteignant des cibles annuelles intermédiaires à l'égard de l'arsenic, du plomb et du cadmium», et elle sera obligée de réduire «l'ampleur et la fréquence des pics de dioxyde de soufre».
Sur la recommandation de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), le Dr Luc Boileau a annoncé que la direction nationale de santé publique visait fermement cette première cible de réduction de la quantité d’arsenic dans l’air. Ceci permettra de protéger les individus les plus vulnérables, comme les enfants à naître.
La direction de la Fonderie Horne a déjà pris acte de la recommandation émise par la santé publique. Se disant toujours déterminer à minimiser son empreinte environnementale, Glencore, la firme qui opère les activités de la fonderie, indique vouloir dévoiler dans les prochains jours un plan d'action complet pour réduire ses émissions. L'entreprise ajoute que ses équipes travaillent sur un projet de transformation majeure.
Sur une période de 70 ans, entre un et 14 citoyens de Rouyn-Noranda de plus développeraient un cancer si l'entreprise Glencore ne diminue pas la concentration d'arsenic dans l'air produit par la fonderie Horne.
Le porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, et la députée de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, Émilise Lessard-Therrien, ont dévoilé le plan solidaire pour réglementer la Fonderie Horne de Rouyn-Noranda. Ils vont exiger que l’entreprise respecte la norme nationale de 3 ng/m3 d’arsenic dans un premier mandat.
«Cet après-midi, la CAQ a choisi son camp: celui de la multinationale Glencore et de ses profits mirobolants, comme les libéraux et les péquistes avant eux. Encore une fois, notre région est abandonnée», a déploré Émilise Lessard-Therrien lors d’un point de presse à Rouyn-Noranda en compagnie de Gabriel Nadeau-Dubois.
Pour assurer la sécurité des résidents du quartier Notre-Dame, la Fonderie devra entamer immédiatement une réduction de ses émissions pour atteindre une cible intermédiaire de 15 ng/m3 en un an.
«Je prends un engagement formel auprès des gens de Rouyn-Noranda: Québec solidaire sera le premier gouvernement en 40 ans à exiger que Fonderie Horne respecte la norme nationale d’arsenic. Depuis 40 ans, les gouvernements du Parti libéral, du Parti Québécois et de la CAQ ont donné des passe-droits à Glencore alors qu’ils savaient que les activités de la Fonderie Horne rendaient les gens malades. Avec Québec solidaire, c’est fini les passe-droits. La santé des gens et la qualité de l’environnement, ça doit devenir la priorité numéro un», a ajouté M. Nadeau-Dubois.
Aujourd’hui, j’ai pris au nom de @QuebecSolidaire un engagement important pour l’Abitbi-Témiscamingue: si notre équipe est portée au pouvoir le 3 octobre, Québec solidaire sera le premier gouvernement en 40 ans à exiger que la fonderie Horne respecte la norme québécoise. #polqc
— Gabriel Nadeau-Dubois (@GNadeauDubois) August 15, 2022
Aussi, Québec solidaire s’engage à installer des stations d’échantillonnage additionnelles pour prendre et rendre publiques des mesures quotidiennes de l’arsenic et des autres polluants.
Dans leurs engagements, ils prévoient de consulter les représentants des Premières Nations dans toutes les démarches entamées avec la Fonderie et développer un partenariat avec l'Université du Québec au Témiscamingue pour accompagner l'entreprise dans la recherche de solutions en technologies propres.
À VOIR | Prise de conscience climatique: chaleur, sècheresse et arsenic
Avec l'information de Samuel Deschênes pour Noovo Info et la Presse canadienne.
Note éditoriale: Ce contenu a été ajusté pour intégrer la réaction des Mères au front. Pour plus d’information, consultez les normes éditoriales de Noovo Info.