Des pays européens s'engagent à envoyer plus de soutien à l'Ukraine

Après avoir présidé une réunion des bailleurs de fonds occidentaux de l'Ukraine à Bruxelles, le secrétaire britannique à la Défense, John Healey, a déclaré que les nouvelles promesses d'aide militaire totalisaient plus de 21 milliards d'euros (24 milliards $ US).

Selon lui, il s'agit d'une «augmentation record du financement militaire pour l'Ukraine». «Nous renforçons également ce soutien aux combats en première ligne», a-t-il ajouté. 

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M. Healey n'a pas détaillé ce chiffre, et l'Ukraine s'est plainte par le passé que certains pays réitèrent d'anciennes offres lors de ces conférences d'annonces de contributions ou ne livrent pas d'armes et de munitions réelles à la hauteur des sommes promises.

Le secrétaire général de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN), Mark Rutte, a déclaré la semaine dernière que les bailleurs de fonds de l'Ukraine avaient fourni environ 21 milliards $ US à ce jour au cours des trois premiers mois de l'année. La haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères, Kaja Kallas, a affirmé vendredi que plus de 26 milliards $ US avaient été engagés.

À Moscou, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a dit que l'envoyé du président américain Donald Trump, Steve Witkoff, était de retour en Russie, mais n'a pas confirmé s'il rencontrerait le président Vladimir Poutine.

M. Witkoff, qui fait pression sur le Kremlin pour qu'il accepte une trêve, a rencontré l'envoyé du président Poutine, Kirill Dmitriev, à Saint-Pétersbourg, selon des images diffusées par les médias russes.

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Avant la réunion du Groupe de contact sur l’Ukraine au siège de l'OTAN, le ministre ukrainien de la Défense, Rustem Umerov, a déclaré que le renforcement des défenses aériennes de son pays constituait un enjeu clé.

Présent aux côtés de M. Healey à l'issue de la réunion, M. Umerov a qualifié la rencontre de «productive, efficace et efficiente» et a soutenu qu'elle avait débouché sur «l'une des aides les plus importantes» jamais reçues par l'Ukraine. «Nous sommes reconnaissants à chaque pays qui a apporté ce soutien», a-t-il affirmé.

Le Royaume-Uni a annoncé que, dans le cadre d'un effort conjoint avec la Norvège, un peu plus de 580 millions $ US seraient consacrés à la fourniture de centaines de milliers de drones militaires, de systèmes radars et de mines antichars, ainsi qu'à des contrats de réparation et de maintenance pour conserver les véhicules blindés ukrainiens sur le champ de bataille.

Le président Volodymyr Zelensky a renouvelé ses appels à davantage de systèmes Patriot depuis que 20 personnes ont été tuées il y a une semaine, dont neuf enfants, lorsqu'un missile russe a démoli des immeubles et détruit une aire de jeux dans sa ville natale.

M. Zelensky a participé à la réunion de vendredi par visioconférence. 

La Russie tarde à accepter un cessez-le-feu

Les forces russes ont l'avantage en Ukraine, alors que la guerre entre dans sa quatrième année. L'Ukraine a approuvé une proposition de cessez-le-feu américaine, mais la Russie l'a bloquée de facto en imposant des conditions très strictes.

Le retard de la Russie à accepter la proposition de Washington a frustré M. Trump et alimenté les doutes quant à la volonté réelle du président Poutine d'arrêter les combats alors que son armée, plus nombreuse, est en pleine expansion sur le champ de bataille.

«La Russie continue d'utiliser les négociations bilatérales avec les États-Unis pour retarder les négociations sur la guerre en Ukraine, suggérant que le Kremlin ne souhaite pas de négociations de paix sérieuses pour mettre fin à la guerre», a affirmé l'Institute for the Study of War, un groupe de réflexion de Washington, dans une évaluation publiée jeudi soir.

Washington reste déterminé à conclure un accord de paix, même si quatre semaines se sont écoulées depuis ses propositions de cessez-le-feu, a dit la porte-parole du département d'État, Tammy Bruce.

«C'est une dynamique qui ne trouvera pas de solution militaire», a affirmé Mme Bruce jeudi à propos de la guerre, ajoutant que «rien d'autre ne peut être discuté… tant que les tirs et les tueries ne cesseront pas».

Une nouvelle offensive russe attendue

Des responsables et des analystes militaires ukrainiens estiment que la Russie se prépare à lancer une nouvelle offensive militaire dans les prochaines semaines afin d'accroître la pression et de renforcer la position du Kremlin dans les négociations.

Le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a déclaré que son pays fournirait à l'Ukraine quatre systèmes de missiles IRIS-T de courte et moyenne portée, ainsi que 30 missiles destinés aux batteries Patriot. Les Pays-Bas prévoient de fournir un système de défense aérienne Hawkeye, un avion d'alerte avancée aéroporté.

Le ministre estonien de la Défense, Hanno Pevkur, a indiqué que son pays surveillait le marché mondial de l'armement et voyait des opportunités pour les bailleurs de fonds de l'Ukraine d'acheter davantage d'armes et de munitions.

M. Pevkur a dit penser que M. Poutine pourrait tenter de parvenir à un accord avec l'Ukraine d'ici le 9 mai, jour où la Russie commémorera sa victoire après la Seconde Guerre mondiale, ce qui rend d'autant plus crucial le renforcement de la position de Kyiv. 

«C'est pourquoi nous devons accélérer les livraisons au plus vite», a-t-il soutenu.

Le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, était absent du forum créé et dirigé par les États-Unis pendant plusieurs années, bien qu'il se soit exprimé par visioconférence. 

Lors de la dernière réunion du Groupe de contact en février, M. Hegseth a averti les bailleurs de fonds européens de l'Ukraine que les États-Unis avaient désormais des priorités ailleurs – en Asie et à leurs propres frontières – et qu'ils devraient désormais veiller à leur propre sécurité et à celle de l'Ukraine.