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La frappe a fait moins 34 morts et 117 blessés.
Des responsables européens ont condamné lundi l'attaque meurtrière de missiles menée par la Russie contre Soumy, en Ukraine, qui a fait de nombreux morts et blessés. Ils ont accusé Moscou de crimes de guerre et de mépris pour les efforts déployés par Washington pour mettre fin à la guerre.
Des responsables ukrainiens ont déclaré que deux missiles balistiques ont touché dimanche matin le cœur de Soumy, une ville située à environ 30 kilomètres de la frontière ukrainienne avec la Russie, alors que la population se rassemblait pour célébrer le dimanche des Rameaux.
La frappe a fait moins 34 morts et 117 blessés. Il s'agit de la deuxième attaque de grande ampleur à faire des victimes civiles en un peu plus d'une semaine.
Le ministre polonais des Affaires étrangères, Radek Sikorski, dont le pays assure la présidence tournante de l'Union européenne (UE), a affirmé que ces récentes attaques constituaient une «réponse moqueuse de la Russie» à l'accord de Kyiv sur un cessez-le-feu proposé par l'administration américaine il y a plus d'un mois.
«J'espère que le président Trump et l'administration américaine comprendront que le dirigeant russe se moque de leur bonne volonté, et j'espère que les bonnes décisions seront prises», a déclaré M. Sikorski aux journalistes lundi à Luxembourg, où se réunissaient les ministres des Affaires étrangères de l'UE.
La ministre finlandaise des Affaires étrangères, Elina Valtonen, a souligné que l'attaque de Soumy est survenue peu après la visite de l'envoyé de M. Trump, Steve Witkoff, à Saint-Pétersbourg pour des entretiens avec le président russe Vladimir Poutine. Cela démontre que «la Russie fait preuve d'un mépris total pour le processus de paix, mais aussi qu'elle n'a aucun respect pour la vie humaine», a-t-elle soutenu.
Le ministre lituanien des Affaires étrangères, Kestutis Budrys, a déclaré que la frappe russe avait utilisé des armes à sous-munitions pour cibler des civils, ce qu'il a qualifié de «crime de guerre par définition».
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a soutenu que cette attaque démontrait que le président Poutine n'avait aucune intention d'accepter un cessez-le-feu et qu’il «faut l'y contraindre». Il a demandé à «l'Union européenne de prendre les sanctions les plus lourdes à l'encontre de la Russie pour asphyxier son économie et l'empêcher d'alimenter son effort de guerre».
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L'UE a imposé 16 séries de sanctions à la Russie et travaille sur un 17e volet de mesures, mais il devient de plus en plus difficile de s'entendre sur ces mesures, car elles impactent également les économies européennes.
Le chancelier allemand désigné, Friedrich Merz, a qualifié l'attaque de Soumy de «grave crime de guerre».
M. Merz a déclaré que, trois jours après la visite du premier ministre hongrois Viktor Orban à Moscou, la Russie avait attaqué un hôpital pour enfants à Kyiv. «De toute évidence, (Vladimir Poutine) interprète notre volonté de lui parler non pas comme une offre sérieuse de paix, mais comme une faiblesse», a-t-il affirmé, lors d'une intervention sur la chaîne de télévision ARD.
M. Merz a clairement réaffirmé sa volonté d'envoyer des missiles de croisière longue portée Taurus en Ukraine, ce que le chancelier sortant Olaf Scholz a refusé de faire. Il a dit que l'armée ukrainienne devait être capable de «prévenir la situation» et que toute livraison de missiles longue portée devait se faire en consultation avec les partenaires européens.
Deux enfants ont été tués et 15 autres blessés lors de l'attaque, selon le Service d'urgence ukrainien.
«Seuls des individus malhonnêtes peuvent agir ainsi : tuer des gens ordinaires», a dit le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, ajoutant que la première frappe avait touché des bâtiments universitaires de la ville, tandis que la seconde avait explosé au-dessus du niveau de la rue.
Le chef du bureau du président ukrainien, Andriy Yermak, a déclaré que des armes à sous-munitions avaient été utilisées pour tuer le plus de personnes possible. L'Associated Press n'a pas pu vérifier cette affirmation.
L'attaque de Soumy survient à la suite d'une frappe de missile meurtrière du 4 avril sur Kryvyï Rih, la ville natale de M. Zelensky, qui avait tué une vingtaine de personnes, dont neuf enfants.
Le président Zelensky a appelé à une réponse globale à cette attaque. «Les négociations n'ont jamais mis fin aux missiles balistiques et aux bombes aériennes. Ce qu'il faut, c'est adopter envers la Russie l'attitude qu'un terroriste mérite», a-t-il fait valoir.
Interrogé sur l'attaque, M. Trump a déclaré dimanche soir qu'il tentait de faire cesser la guerre. «Je pense que c'était terrible et on m'a dit qu'ils avaient commis une erreur, mais je pense que c'est horrible. Je pense que toute la guerre est horrible», a-t-il dit aux journalistes à bord d'Air Force One, à son retour à Washington. Il n'a pas précisé s'il affirmait que l'attaque était involontaire.