Début du contenu principal.
Les deux pays ont fait des déclarations contradictoires.
Les hauts diplomates russes et ukrainiens ont profité samedi d'une conférence en Turquie pour s'accuser à nouveau mutuellement de violation d'un accord provisoire négocié par les États-Unis visant à suspendre les frappes sur les infrastructures énergétiques, soulignant les difficultés de négocier la fin d'un conflit qui dure depuis trois ans.
Les deux ministres des Affaires étrangères se sont exprimés lors d'événements distincts du Forum diplomatique annuel d'Antalya, au lendemain de la rencontre de l'envoyé américain Steve Witkoff avec le président russe Vladimir Poutine pour discuter des perspectives de paix. Les alliés européens de l'Ukraine ont promis vendredi des milliards de dollars pour aider Kyiv à poursuivre sa lutte contre l'invasion russe.
Si Moscou et Kyiv ont tous deux convenu de principe le mois dernier d'un cessez-le-feu limité à 30 jours, ils ont publié des déclarations contradictoires peu après leurs entretiens séparés avec des responsables américains en Arabie saoudite. Leurs avis divergeaient sur la date de début de l'arrêt des frappes et sur des violations présumées quasi immédiates de l'autre partie. «Les Ukrainiens nous attaquent depuis le début, jour après jour, à deux ou trois exceptions près», a affirmé le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, ajoutant que Moscou fournirait aux États-Unis, à la Turquie et aux organismes internationaux une liste des attaques perpétrées par Kyiv au cours des trois dernières semaines.
Un représentant du ministère russe des Affaires étrangères a indiqué samedi aux médias d'État que Moscou partageait des renseignements avec les États-Unis concernant plus de 60 violations présumées de l'accord par Kyiv.
M. Lavrov a insisté samedi sur le respect par la Russie des termes de l'accord.
Son homologue ukrainien, Andrii Sybiha, a vivement contesté cette affirmation, affirmant que la Russie avait lancé «près de 70 missiles, plus de 2200 drones (explosifs) et plus de 6000 bombes aériennes guidées sur l'Ukraine, principalement sur des civils», depuis qu'elle a accepté la pause limitée des frappes.
«Cela montre clairement au monde qui veut la paix et qui veut la guerre», a-t-il soutenu. Les forces russes détiennent l'avantage en Ukraine, et Kyiv a averti que Moscou prévoyait une nouvelle offensive printanière pour faire pression et améliorer sa position de négociation.
À VOIR ÉGALEMENT | «Très difficile»: des réfugiées ukrainiennes parlent français, mais peinent toujours à s'intégrer au Québec
L'Ukraine a donné le feu vert à une proposition de cessez-le-feu plus large des États-Unis, mais la Russie l'a bloquée d'emblée en imposant d'importantes conditions. Les gouvernements européens ont accusé M. Poutine de traîner les pieds.
«La Russie doit s'activer» pour mettre fin à la guerre, a déclaré vendredi le président américain Donald Trump sur les réseaux sociaux. Il a qualifié la guerre de «terrible et insensée».
M. Lavrov a réitéré samedi qu'un éventuel accord soutenu par les États-Unis visant à garantir la sécurité de la navigation commerciale en mer Noire ne pourrait être mis en œuvre tant que les restrictions à l'accès de la Russie aux assurances maritimes, aux ports d'accostage et aux systèmes de paiement internationaux ne seraient pas levées.
Les détails de cet accord n'ont pas été divulgués, mais il semble marquer une nouvelle tentative de garantir la sécurité du transport maritime en mer Noire, après un accord de 2022 négocié par l'ONU et la Turquie, mais interrompu par la Russie l'année suivante.
L'armée de l'air ukrainienne a annoncé la perte d'un deuxième avion de chasse F-16 fourni par des alliés occidentaux et la mort de son pilote, Pavlo Ivanov, âgé de 26 ans.
L'état-major ukrainien a indiqué que le F-16 s'est écrasé alors qu'il repoussait une frappe de missile russe. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a présenté samedi ses condoléances à la famille de M. Ivanov, déclarant: «Nous sommes fiers de nos soldats. Nous apporterons une réponse forte et appropriée.»
L'Ukraine a indiqué que le premier F-16 avait été abattu en août dernier, après avoir intercepté trois missiles russes et un drone.
Depuis juillet dernier, l'Ukraine a reçu plusieurs lots d'avions de chasse du Danemark et des Pays-Bas avec l'approbation des États-Unis. Leur nombre total n'a pas été divulgué.
Par ailleurs, des drones russes ont tué au moins deux civils samedi dans la région de Kherson, dans le sud de l'Ukraine, selon le gouverneur local Oleksandr Prokudine.