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Les avis divergent.
Les experts semblent divisés sur les programmes des partis politiques en matière de logements.
John Pasalis, président de l'agence immobilière Realosophy, à Toronto, croit que le principal changement dans le programme libéral est le retour d'un programme mis en œuvre dans les années 1970 pour stimuler la construction d'appartements locatifs.
Les libéraux proposent de réinstaurer une déduction fiscale pour les immeubles résidentiels locatifs à logements multiples. Elle permettait aux constructeurs de réduire leur impôt sur les revenus locatifs tirés de ces immeubles dans les premières années suivant leur construction. Selon eux, cette mesure avait permis de bâtir près de 200 000 logements en sept ans de 1974 à 1981.
M. Pasalis dit que ce programme pourrait aider les constructeurs, qui doivent affronter un difficile marché de la prévente, à convertir des projets d'immeubles à condos en appartements.
«C'est un incitatif fiscal efficace pour les constructeurs afin de stimuler l'offre», lance-t-il.
Les libéraux et les conservateurs promettent d'éliminer la TPS sur les nouvelles maisons. M. Pasalis voit pourtant des différences dans les mesures promises par les deux partis.
Les conservateurs supprimeraient la TPS sur l'acquisition de logements neufs d'une valeur maximale de 1,3 million $ en ouvrant la voie aux investisseurs voulant acheter les nouvelles propriétés, selon M. Pasalis. Il croit que les libéraux portent plus leur attention sur ceux qui occuperaient ces habitations.
«Si on doit donner un congé fiscal à quelqu'un, on devrait le donner en premier lieu aux premiers acheteurs, pas aux riches investisseurs qui ont déjà exclu la prochaine génération», juge-t-il.
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Il croit que les libéraux devraient éliminer la TPS sur le premier million de dollars du prix d'achat — mais ne pas limiter la mesure aux propriétés dont la valeur ne dépasse pas ce montant. Il mentionne qu'un acheteur d'une maison coûtant 1,1 million $ ne pourrait pas profiter du programme, faisant valoir que le prix de référence d'une priorité dépassait le million de dollars à Vancouver et à Toronto, par exemple.
Kevin Lee, pdg de l'Association canadienne des constructeurs d’habitations, croit qu'au contraire, les libéraux se concentrent trop étroitement sur les premiers acheteurs.
Il souhaite que l'on construise des logements pour toutes les catégories d'acheteurs afin de permettre aux propriétaires actuels d'acquérir une résidence plus onéreuse afin de donner une chance aux premiers acheteurs d'investir dans une première propriété, habituellement moins chère.
M. Pasalis juge aussi que l'idée des conservateurs de favoriser les gains en capitaux risque de placer encore plus de propriétés entre les mains de spéculateurs.
Toutefois, M. Lee dit que le marché immobilier national a besoin de la venue de plus de capitaux. Il jette un œil favorable à des changements fiscaux qui favoriseraient des investissements dans la construction de nouvelles maisons.
«Examiner le système fiscal et trouver des façons pour inciter les gens à continuer d'investir et à construire de nouvelles maisons est une bonne chose», soutient-il.
Tout comme le NPD, M. Lee souhaite que les mauvais propriétaires soient sanctionnés, mais il ne croit pas que tous les propriétaires corporatifs doivent être placés dans le même panier.
Les grandes entreprises semblent être le principal appui financier des projets de construction d'immeubles à appartements locatifs. Tout effort visant à réduire le flux de ce capital pourrait avoir des conséquences indésirables, si on ne sélectionne pas plus étroitement les cibles, ajoute-t-il.
«En n'accueillant pas les investisseurs corporatifs au Canada, ceux-ci vont investir ailleurs, aux États-Unis par exemple, où il est plus facile de construire des immeubles à appartements locatifs», dit M. Lee.