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Politique

Blanchet accuse les libéraux de ne pas protéger assez les travailleurs de l'aluminium

«Il n'a pas voulu annuler ce qui fait maintenant figure de cadeaux électoraux de près de 4 milliards $ versés aux Canadiens.»

Le chef bloquiste Yves-François Blanchet a tenu un point de presse samedi à Trois-Rivières, acompagné de plusieurs candidats.
Le chef bloquiste Yves-François Blanchet a tenu un point de presse samedi à Trois-Rivières, acompagné de plusieurs candidats.
Émilie Bergeron
Émilie Bergeron / La Presse canadienne

Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, estime que les libéraux de Mark Carney délaissent les travailleurs du secteur de l'aluminium et il promet de faire pression pour des mesures d'aide à ceux-ci.

De passage au Saguenay-Lac-Saint-Jean, épicentre de la production d'aluminium canadien, M. Blanchet a, une fois de plus, accusé le premier ministre sortant de concentrer ses énergies sur la protection de l'industrie ontarienne de l'automobile.

M. Blanchet croit qu'Ottawa devrait notamment verser l'argent provenant de ses mesures de représailles imposées aux États-Unis en riposte aux droits de douane américains sur l'aluminium à cette industrie. L'acier est aussi frappé d'une surtaxe.

M. Carney a promis à maintes reprises d'utiliser les sommes provenant des mesures de rétorsion canadienne pour aider tous les travailleurs canadiens directement touchés par la guerre commerciale, dont ceux de l'aluminium.

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Le Bloc note toutefois que, dans le cas du secteur automobile, le chef libéral a promis la mise sur pied d'un fonds stratégique de 2 milliards $, sans en faire autant pour l'aluminium.

M. Blanchet a formulé cette demande à Saguenay, ville située dans la circonscription de Chicoutimi-Le Fjord, qui est présentement représentée par le conservateur Richard Martel.

Or ce sont surtout les libéraux que cible le chef bloquiste dans ses attaques, depuis plusieurs jours. Ces derniers sont vus comme les meneurs dans les intentions de vote.

Plus tôt samedi, M. Blanchet avait qualifié M. Carney d'électoraliste puisqu'il n'a pas annulé le versement de la «remise canadienne sur le carbone» au moment de mettre une croix sur une partie du prix fédéral sur la pollution.

«Il n'a pas voulu annuler ce qui fait maintenant figure de cadeaux électoraux de près de 4 milliards $ versés aux Canadiens», a lancé samedi M. Blanchet au cours d'un point de presse à Trois-Rivières.

M. Carney a annulé un volet de la tarification fédérale du carbone, celui communément appelé «taxe carbone», mais a conservé un dernier versement de la «remise canadienne sur le carbone» visant normalement à dédommager les Canadiens pour l'argent qu'ils doivent débourser.

M. Blanchet a souligné que les Québécois ne recevront pas ce chèque qui doit être versé six jours avant que les électeurs soient appelés aux urnes. En effet, la «taxe carbone» ne s'est jamais appliquée au Québec, puisque la province a été exemptée en raison de son système de bourse du carbone.

Ainsi, le chef bloquiste demande que les Québécois soient indemnisés. «On a au moins le droit de ne pas subventionner les prétentions électorales de Mark Carney au Canada avec l'argent des Québécois», a-t-il lancé.

En guise de réaction aux propos de M. Blanchet, les libéraux ont répliqué que le dernier versement de la «remise canadienne sur le carbone» vise à «assurer une transition équitable pour les particuliers et les familles qui assumaient le coût de la tarification fédérale de la pollution jusqu’au 31 mars dernier, dans les juridictions où celle-ci s’appliquait».

«Ce paiement agit comme un pont financier — une mesure transitoire — pour éviter que des millions de ménages voient leur soutien soudainement disparaître», a soutenu Guillaume Bertrand, porte-parole pour le parti.

M. Blanchet était accompagné, au cours de son point de presse, de nombreux candidats de sa formation politique venus prêter main-forte au député sortant de Trois-Rivières, René Villemure, qui sollicite un deuxième mandat. Ce dernier se remet d'une opération et doit momentanément s'absenter de la campagne électorale pour des raisons de santé.

M. Blanchet a profité de l'occasion pour aborder des enjeux éthiques, M. Villemure étant éthicien de carrière. Il a, à nouveau, invité M. Carney à déclarer publiquement quels sont ses avoirs.

Le chef libéral s'est refusé, jusqu'à présent, de fournir de tels détails. Celui qui a œuvré dans le secteur privé pendant des années, notamment en étant à la tête de Brookfield Asset Management, s'en tient à dire qu'il respecte les règles puisqu'il a placé ses avoirs dans une fiducie sans droit de regard.

La course électorale dans Trois-Rivières pourrait se diriger vers une lutte serrée entre bloquistes, libéraux et conservateurs. Aux dernières élections de 2021, M. Villemure l'avait emporté avec seulement 83 votes de différence, suivi de près par les candidats conservateur et libéral.

Questionné à ce sujet, M. Blanchet a répondu que son candidat et député sortant s'est montré très présent dans la circonscription. «Je sens que les gens ont appris à connaître René Villemure et je pense que, malgré une absence imposée par la maladie, les gens vont encore vouloir être représentés par René Villemure pour la suite des choses.»

À son avis, son travail de parlementaire et de porte-parole en matière d'éthique pour le Bloc québécois a été remarqué, de telle sorte que «René Villemure fait littéralement peur à nos adversaires politiques».

Émilie Bergeron
Émilie Bergeron / La Presse canadienne