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«On ne sent pas qu'on est capables d'assurer l'environnement propice à la tenue de cet événement.»
Le directeur général de la Commission du débat des chefs, Michel Cormier, annonce qu'il annule les points de presse avec les chefs de parti après le deuxième et dernier débat de la campagne électorale.
«On ne sent pas qu'on est capables d'assurer l'environnement propice à la tenue de cet événement», a-t-il dit pour justifier cette décision.
Suivant cette décision, le chef néo-démocrate Jagmeet Singh a tout de même décidé de s'adresser aux journalistes, lors d'un point de presse improvisé.
Il a reconnu ne pas avoir assez de détails sur les raisons qui ont motivé la commission à annuler la période de questions-réponses qui devait suivre le débat en anglais.
M. Singh a rappelé que son parti avait par le passé soulevé des craintes quant aux «organismes qui font la promotion de désinformation».
«Ça continue d'être une inquiétude, c'est pourquoi je ne réponds pas aux questions (de ces) organismes», a expliqué M. Singh.
Rebel News et d'autres médias de droite ont dominé les séances de questions avec les chefs des partis fédéraux après le débat des chefs en français de mercredi.
Rebel News a indiqué mercredi sur son site internet qu'il avait exercé des pressions juridiques sur la commission pour obtenir un meilleur accès aux débats et que cette dernière avait permis à cinq journalistes de poser des questions.
D'autres médias, dont La Presse Canadienne, n'ont été autorisés à n'avoir qu'un seul journaliste à la fois pour poser des questions aux chefs après le débat de mercredi.
Michel Cormier, directeur général de la Commission des débats des chefs, a affirmé jeudi à l'émission «Power & Politics» de CBC News Network qu'il «ignorait» que Rebel News s'était officiellement enregistré comme tiers parti.
«Il y a des limites à ce que nous pouvons faire pour contrôler la liberté d'expression», a-t-il déclaré.
M. Cormier a souligné que Rebel News avait obtenu des injonctions judiciaires en 2019 et 2021 l'autorisant à participer aux débats.
Il a déclaré à CBC que la commission n'avait pas réussi à convaincre les tribunaux que Rebel News n'était pas un média journalistique, malgré la démonstration que le groupe menait des actions de plaidoyer politique.
Le groupe est affilié à ForCanada, une organisation qui amasse des fonds pour faire circuler des camions affichant des publicités que certains jugent complotistes sur le chef libéral Mark Carney.
Le Parti vert, que la commission a exclu des débats mercredi, a indiqué sur les réseaux sociaux que quelque chose «ne colle pas», car les Verts ont été réduits au silence tandis que Rebel News et True North ont obtenu des accréditations de presse.
La commission a déclaré avoir retiré le parti des débats parce qu'il avait pris la décision stratégique de ne pas présenter de candidats dans toutes les circonscriptions après avoir initialement annoncé qu'il le ferait.
M. Cormier a déclaré à CBC que le Parti vert avait fait de la manipulation en annonçant à la commission son intention de présenter des candidats dans la grande majorité des circonscriptions, tout en précisant aux médias qu'il avait choisi de ne pas présenter de candidats dans certaines circonscriptions pour éviter de diviser le vote.
Le directeur général a soutenu que le débat de mercredi avait été «très fructueux» et que la commission «fera le point sur toutes ces questions» et formulera des recommandations.
L'Association canadienne des journalistes et la Fédération professionnelle des journalistes du Québec ont déclaré que la commission ne les avait pas consultées sur les règles d'accès aux médias cette année, malgré leur demande d'aide pour définir les critères.
En septembre dernier, un juge de la Cour fédérale a confirmé la décision d'Ottawa de refuser les crédits d'impôt pour journalisme à Rebel News, car l'organisme ne produit pas suffisamment de contenu d'information original.