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Le Bloc réclame aussi que les dirigeants de sociétés de la Couronne comme VIA Rail soient tenus de maîtriser la langue de Molière.
Le chef bloquiste Yves-François Blanchet voit le refus du chef libéral Mark Carney d'accorder plus de pouvoirs au Québec dans la nomination des juges de cours supérieures comme un argument de plus pour que les électeurs accordent la «balance du pouvoir» au Bloc québécois.
«Donnez-nous la balance du pouvoir et vous allez voir si on en a du pouvoir au Québec pour protéger les intérêts du Québec», a-t-il lancé mercredi au cours d'un point de presse à Montréal.
M. Blanchet était appelé à réagir au fait que les libéraux ont fermé la porte à la demande du gouvernement québécois de François Legault de permettre au Québec de participer davantage à la sélection des juges de la Cour d'appel et de la Cour supérieure.
Un porte-parole de la campagne libérale a fait valoir, mardi, que «le Québec dispose déjà d'un représentant désigné au sein des comités qui évaluent les candidats à la Cour supérieure du Québec, à la Cour d'appel du Québec et aux cours fédérales». «Tous les autres membres proviennent également du Québec, y compris un nommé par le Barreau du Québec», a déclaré Guillaume Bertrand.
Mercredi, M. Carney a semblé vouloir se montrer plus réceptif. «Nous avons un système avec la participation du Québec et surtout des Québécois (qui) fonctionne, mais je suis ouvert à des conversations si je reçois une demande du premier ministre», a-t-il dit depuis Calgary, en Alberta.
Aux yeux de M. Blanchet, il est clair que le chef libéral accorde bien peu d'importance au Québec. «Lorsqu'on demande des moyens pour assurer la préservation des prérogatives du Parlement québécois, de l'Assemblée nationale du Québec, M. Carney dit candidement: ''Je pense que je suis tellement en avance dans mes élections au Canada que je peux me sacrer du Québec''», a commenté le chef bloquiste.
Il en a rajouté une couche au cours d'un passage à Longueuil, soutenant que le chef libéral a refusé de participer au débat «Face-à-Face» de TVA «parce qu'il n'aurait pas voulu répondre aux questions qui viennent du Québec».
M. Blanchet reproche notamment à M. Carney de croire qu'Ottawa, avec sa Loi sur les langues officielles, aide à protéger la langue de Molière au Québec. «Mais le français recule avec les outils d'Ottawa», a dit le chef bloquiste.
M. Blanchet a fait de la protection du français le thème principal de sa 18e journée de campagne électorale, mettant notamment de l'avant sa proposition que la Loi sur les langues officielles du gouvernement fédéral ne s'applique pas en sol québécois. Le Bloc milite pour que seule la Charte québécoise de la langue française s'applique dans la province afin que le français soit l'unique langue à protéger.
Questionné sur le sujet, M. Carney a rappelé que le Bloc québécois a voté en faveur de la Loi sur les langues officielles, lorsqu'elle a été modernisée en 2023.
«Apparemment, ils ont essayé de changer leur opinion, mais la loi protège la langue française, renforce la langue française au Québec et à travers le pays», a-t-il dit en point de presse.
Selon M. Blanchet, cette réponse de M. Carney est «troublante» et témoigne soit d'une ignorance, soit d'une malhonnêteté de sa part. «Le Bloc a voté pour la Loi sur les langues officielles en 2023 après avoir obtenu des demandes que les francophones hors Québec nous avaient demandé de porter, par amitié et solidarité, et j'avais dès lors indiqué qu'elle ne devrait pas s'appliquer au Québec», a répliqué le chef bloquiste sur «X».
Les bloquistes déplorent que la Loi sur les langues officielles mette sur le même pied d'égalité la protection du français et de l'anglais - dans le cas de la minorité linguistique du Québec. Selon eux, la promotion de l'anglais n'a pas besoin d'être financée par Ottawa et cet argent devrait plutôt être réservé à des initiatives visant à assurer la vitalité de la langue française.
«Je ne sens nulle part un affaiblissement ou une quelconque forme de menace pour l'anglais au Québec», a d'ailleurs dit M. Blanchet en s'adressant aux médias devant l'une des universités anglophones de Montréal, McGill.
Le chef bloquiste a également défendu l'idée que la maîtrise du français devrait être exigée dès l'embauche pour différents postes de fonctionnaires fédéraux.
La formation politique cible, plus particulièrement, les fonctionnaires fédéraux travaillant au Québec et les postes de la haute fonction publique partout au Canada.
M. Blanchet a aussi, durant son passage à Longueuil, fait valoir qu'une connaissance suffisante du français devrait être exigée des immigrants résidant au Québec qui cherchent à obtenir la citoyenneté canadienne. Il promet que le Bloc déposera un projet de loi à cet effet après l'élection du 28 avril.
Le chef bloquiste s'est également rendu, pour une deuxième fois depuis le début de sa campagne, dans sa circonscription de Beloeil–Chambly où il se représente.
Selon les projections de l'agrégateur de sondages Canada 338, M. Blanchet est en voie d'être réélu, bien qu'il soit suivi de près, dans les intentions de vote, par le candidat libéral Nicholas Malouin. L'agrégateur note toutefois que la marge d'erreur pour cette projection serait de plus ou moins 7 %, ce qui est plus élevé qu'à l'habitude.
M. Blanchet a réfuté toute idée voulant qu'il ait décidé de passer du temps dans sa circonscription à la lumière de telles projections.
«Quelqu'un qui suggère qu'il y a des difficultés pour moi dans mon comté, c'est de l'humour qui ne remplirait pas des salles», a-t-il dit.
Le chef bloquiste a répété, au fil des arrêts qu'il a faits dans sa circonscription, qu'il aimerait pouvoir y être plus présent, mais que son rôle de chef de parti l'amène à faire tournée dans tout le Québec.
M. Blanchet a visité le personnel de sa circonscription, a rencontré les propriétaires d'une pâtisserie et s'est entretenu avec les aînés d'une résidence pour personnes âgées de Mont-Saint-Hilaire.
De son côté, le député sortant de Lasalle-Émard-Verdun et candidat bloquiste, Louis-Philippe Sauvé, a reconnu que la lutte sera «serrée» dans sa circonscription.
Il a été élu au cours d'une élection partielle, l'automne dernier, avec une mince avance sur ses rivaux. Il a laissé entendre que son expérience saurait lui servir pour la campagne électorale actuelle. «Je suis au département des miracles», a-t-il lancé aux journalistes.
«Je pense que chaque porte compte, chaque électeur qu'on rencontre fait une différence et, moi, je crois au travail et à l'huile de bras comme militant», a-t-il conclu.
- Avec des informations de Michel Saba, à Calgary
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