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Politique

Le «seul sondage qui compte, c'est lundi», dit Mark Carney

Il a aussi souligné les sommets atteints dans la participation au vote par anticipation.

Le chef libéral Mark Carney fait un arrêt de campagne au Seneca College de King City, en Ontario, le samedi 26 avril 2025.
Le chef libéral Mark Carney fait un arrêt de campagne au Seneca College de King City, en Ontario, le samedi 26 avril 2025.
Michel Saba
Michel Saba / La Presse canadienne

Le chef libéral Mark Carney ne craint pas que son avance dans les sondages nuise à la sortie du vote et martèle que les Canadiens doivent déterminer qui ils veulent pour représenter le Canada face au président américain Donald Trump.

Prenant la parole à deux jours du scrutin, samedi, dans un collège à King City, dans le Grand Toronto, M. Carney a déclaré qu'il s'apprête à passer son «examen final» comme de nombreux étudiants dans cet établissement.

Questionné à savoir s'il craignait que l'avance de son parti dans les sondages réduise l'urgence pour certains électeurs d'aller voter pour les libéraux, M. Carney a fait valoir qu'«il n'y a qu'un seul sondage qui compte: c'est lundi».

Il a aussi souligné les sommets atteints dans la participation au vote par anticipation comme illustration de l'«engagement élevé» des Canadiens à l'égard de ces élections.

Selon des estimations d'Élections Canada, un nombre record de 7,3 millions de personnes se sont rendues aux urnes au cours des quatre jours de vote par anticipation la fin de semaine dernière, soit environ le quart des électeurs. Au cours des élections générales qui se sont tenues dans les 20 dernières années, le taux moyen de participation a été de 63,6 %.

Le chef libéral a de nouveau martelé que la question de l'urne est de déterminer qui les Canadiens veulent pour faire face au président américain Donald Trump.

«Contrairement à Pierre Poilievre, je ne suis pas un politicien de carrière, mais j'ai géré des budgets par le passé, j'ai géré des économies par le passé, j'ai géré des crises par le passé. C'est le temps d'avoir de l'expérience, pas de faire des expériences», a-t-il plaidé.

Le chef libéral a ensuite lancé un appel à l'unité, ce qui permettra de «gagner cette guerre commerciale et de construire l'économie la plus forte du G7».

«Je vous demande de voter avec moi pour des raisons positives, peu importe le parti pour lequel vous avez voté ou appuyé dans le passé», a-t-il dit.

La force militaire contre le Canada?

M. Carney a d'abord rigolé, puis a tenté d'éviter une question à savoir s'il pense que Donald Trump quittera la présidence à la fin de son mandat, après que ce dernier a déclaré qu'il ne «blague pas» avec l'idée d'un troisième mandat – ce que la Constitution américaine interdit.

«Je crois qu'il va respecter la Constitution américaine et les limites dedans», a-t-il finalement lâché vu l'insistance des reporters.

Aussi, il ne voit «pas de scénario» dans lequel les États-Unis emploieraient la force militaire contre le Canada.

«Nous sommes encore des partenaires dans l'OTAN. Il y a l'article 5», a-t-il dit, en référence au principe voulant qu'une attaque armée contre l’un des membres de l'alliance «sera considérée comme une attaque dirigée contre toutes les parties».

M. Carney s'est fait demander quel est son plus grand regret de la campagne, mais il a simplement dit qu'il aurait aimé «parler à plus de gens à travers le pays», mais que le pays est grand et que la campagne était courte.

De même, il a refusé de donner une note à sa campagne. «De tous les tests que j'ai pris, c'est l'enseignant qui donne la note. Et les Canadiens sont les enseignants dans ces circonstances», a-t-il dit.

Concernant sa transparence à l'égard de sa conversation téléphonique du 28 mars avec Donald Trump, au cours de laquelle le président aurait remis sur la table l’idée de faire du Canada le 51e État américain, le chef libéral a dit être «à l'aise» avec ses commentaires initiaux. À l'époque, M. Carney ne mentionnait pas cet aspect de la conversation et affirmait que le président a été «respectueux» de la souveraineté canadienne.

M. Carney a intensifié le rythme de sa campagne, samedi, multipliant les arrêts et les rassemblements. L'un d'eux, en début d'après-midi, s'est déroulé dans un hangar de l'aéroport Pearson de Toronto, avec son avion en fond de scène. Plus de 2000 personnes étaient venues l'entendre.

Un autre rassemblement est prévu en début de soirée à Windsor, ville par excellence pour illustrer, avec son pont Ambassadeur, le commerce transfrontalier avec les États-Unis.

Et, dans cette dernière ligne droite de la campagne, M. Carney devrait faire une ultime visite dans l'Ouest canadien dimanche, tentant de défier les fuseaux horaires, comme le faisait son prédécesseur Justin Trudeau en 2015, 2019 et 2021, revenant vers l'ouest sur un vol de nuit.

- Avec des informations de Jean Philippe Angers pour La Presse canadienne

Michel Saba
Michel Saba / La Presse canadienne