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Mais il se dit «ouvert» à examiner cet enjeu éventuellement.
Le chef libéral Mark Carney affirme que la réforme du mode de scrutin n'est pas une priorité, mais il se dit «ouvert» à examiner cet enjeu éventuellement.
Le prédécesseur de M. Carney, Justin Trudeau, avait promis en 2015 de réformer le mode de scrutin, mais finalement son gouvernement avait abandonné le projet, jugeant qu'il n'y avait pas de consensus sur le sujet.
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Actuellement, les Canadiens ont un mode de scrutin uninominal majoritaire à un tour, qui provoque parfois des distorsions entre le vote populaire et les sièges recueillis par les partis. Certains réclament depuis longtemps un système électoral plus représentatif de la population.
Interrogé sur cette question dans une aciérie à Sault-Sainte-Marie, en Ontario, M. Carney a dit que son parti avait dû choisir parmi les priorités, et que le mode de scrutin n'en était pas une pour l'instant.
Il a toutefois dit qu'il était «ouvert» à en débattre, lorsque la crise avec les États-Unis sera réglée et que la situation économique du Canada sera plus solide.
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«Je suis ouvert à ces questions, mais selon moi, c'est pas le moment de s'engager dans ce processus», a-t-il soutenu.
Il a cependant déjà précisé qu'à son avis, un premier ministre ne devrait pas être impliqué dans de telles démarches.
«Un premier ministre devrait rester neutre sur ces enjeux, pour que si un processus est développé, son objectif ne soit pas perçu comme étant de faire pencher la balance d'un bord ou de l'autre», a-t-il expliqué.
M. Carney ne s'est pas arrêté là, jugeant que c'est «probablement» la cause de l'échec de la promesse de son prédécesseur.
Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a semblé peu étonné par la réponse de son rival libéral.
«Il n'y a pas grand-chose qu'on peut faire, pour M. Carney, parce qu'on est en crise. (...) Sauf qu'il va falloir gérer d'autres choses. Il va falloir qu'il soit capable de marcher et mâcher de la gomme en même temps, comme le dit l'expression consacrée», a commenté M. Blanchet en point de presse à Victoriaville.
Néanmoins, le bloquiste doute que les libéraux s'avancent sur le terrain de cette réforme. Selon lui, le système actuel sera le même à la prochaine élection générale, car «ça sert les libéraux dans un contexte de morcellement de l'électorat».
Le chef libéral a aussi été appelé à préciser ce que lui a dit le président Donald Trump lors de leur appel – le seul qu'ils ont eu – à la fin mars, lorsqu'il a abordé l'idée de faire du Canada le 51e État américain, une information qu'il n'a révélée que jeudi.
«Ce n'est pas correct d'avoir une conversation et de dire tous les détails de la conservation, selon moi. Ce qui est important c'est les résultats, a-t-il affirmé. Et le résultat, c'était du respect pour le Canada comme un pays souverain.»
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M. Carney a noté deux autres «résultats». D'une part, les deux hommes ont également convenu que des négociations sur les relations économiques et sécuritaires débuteront dès que les élections seront terminées. Et, d'autre part, le premier ministre a informé M. Trump qu'il allait imposer des droits de rétorsion relatifs au secteur automobile.
Le chef libéral tenait sa conférence de presse dans une aciérie du nord de l'Ontario qui est touchée par des droits de douane américains.
La circonscription où elle se trouve est représentée par le libéral Terry Sheehan, qui tente de se faire réélire, mais les conservateurs le chauffent dans les sondages.
Entouré de centaines d'immenses rouleaux de feuilles d'acier en train de refroidir, et à quelques pas de la frontière canado-américaine, le chef libéral a déclaré que c'est là à plusieurs égards le «ground zero» («point zéro») des entreprises et des travailleurs affectés par les droits de douane.
Il a rappelé qu'il utilisera les fonds collectés par les droits de rétorsion pour aider ceux qui sont touchés par la mesure imposée par le voisin du sud et non pour essentiellement financer «des baisses d'impôts qui auront lieu dans cinq ans» comme son rival conservateur Pierre Poilievre.
Une porte-parole de l'aciérie Alcoma, Laura Devoni, venue répondre aux questions des médias, a expliqué que le conflit commercial avec les États-Unis est «très préoccupant».
Environ la moitié de la production est vendue aux États-Unis, et le reste au pays. Le fabricant absorbe les droits de douane qui est dans une fourchette d'un million $ par jour, a-t-elle indiqué.
M. Carney, qui est, à en croire les sites de projections électorales, en quête d'une majorité, passe la journée en Ontario alors que les partis sont dans cette dernière ligne droite de la campagne.
Un arrêt est prévu à Cambridge, puis il se rendra à London pour un rassemblement, deux villes situées dans les alentours de Toronto, une zone particulièrement riche en sièges.
Avec de l'information d'Émilie Bergeron.