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Les réseaux sociaux sont inondés de contenu sur l'élection créé par l'IA

Le contenu généré par l'IA comprenait des mèmes et des vidéos hypertruquées de politiciens en train de parler.

Un groupe qui suit l'activité des réseaux sociaux liée aux élections affirme qu'un tsunami de contenu créé par l'intelligence artificielle (IA) a comblé le vide médiatique en ligne au Canada, faisant de cette campagne électorale fédérale la plus «dystopique» que le pays ait jamais connue. Un cellulaire montrant le blocage par Meta du contenu de nouvelles canadiennes sur leur application de médias sociaux Instagram, à Toronto, le jeudi 1er août 2024.
Un groupe qui suit l'activité des réseaux sociaux liée aux élections affirme qu'un tsunami de contenu créé par l'intelligence artificielle (IA) a comblé le vide médiatique en ligne au Canada, faisant de cette campagne électorale fédérale la plus «dystopique» que le pays ait jamais connue. Un cellulaire montrant le blocage par Meta du contenu de nouvelles canadiennes sur leur application de médias sociaux Instagram, à Toronto, le jeudi 1er août 2024.

Source

La Presse canadienne
La Presse canadienne

Un groupe qui suit l'activité des réseaux sociaux liée aux élections affirme qu'un tsunami de contenu créé par l'intelligence artificielle (IA) a comblé le vide médiatique en ligne au Canada, faisant de cette campagne électorale fédérale la plus «dystopique» que le pays ait jamais connue.

Aengus Bridgman, directeur de l'Observatoire de l'écosystème médiatique, situé en Ontario, affirme que la bonne nouvelle est qu'une grande quantité de contenu en ligne sophistiqué et faux semble avoir eu peu d'impact sur les électeurs canadiens jusqu'à présent.

«Nous n'avons encore aucune preuve que les Canadiens soient manipulés ou convaincus de faussetés», a affirmé M. Bridgman, également professeur à l'Université McGill.

«C'est absolument préoccupant, et cela pourrait se produire, mais ce n'est pas encore le cas. Nous avons seulement vu une tonne de contenu généré par l'IA.»
- Aengus Bridgman, directeur de l'Observatoire de l'écosystème médiatique

M. Bridgman a indiqué que le contenu généré par l'IA n'a guère contribué à faire évoluer les opinions, car les électeurs sont plus intelligents qu'on ne le croit.

«Les Canadiens sont beaucoup plus conscients et préoccupés qu'auparavant, par exemple, par l'ingérence étrangère, le rôle des hypertrucages et la manipulation de contenu en ligne», a-t-il expliqué.

Le contenu généré par l'IA comprenait des mèmes et des vidéos hypertruquées de politiciens en train de parler, a précisé M. Bridgman.

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L'Observatoire a également constaté une augmentation du contenu généré par l'IA se faisant passer pour des sources d'information légitimes afin de promouvoir des stratagèmes d'investissement frauduleux, impliquant souvent des cryptomonnaies.

L'IA a également réutilisé une ancienne page d'achat et de vente sur Facebook pour un groupe politique prônant le 51e État, a indiqué M. Bridgman.

«Les nouvelles ne sont pas disponibles sur cette plateforme, mais l'IA se faisait passer pour des nouvelles», a-t-il affirmé.

Il a ajouté que les chercheurs ont également constaté que davantage de Canadiens ont cliqué et consulté les sites web d'organisations de presse canadiennes légitimes pour obtenir des informations électorales cette année que lors des élections précédentes.

Des réseaux sociaux sans nouvelles

Ce vide médiatique a été créé par la Loi sur les nouvelles en ligne, entrée en vigueur le 22 juin 2023. Elle oblige les géants de la technologie comme Meta et Google à rémunérer les médias journalistiques pour le partage de leur contenu.

En août 2023, Meta a qualifié le projet de loi C-18 d'«inapplicable» et a mis fin à l'accès des Canadiens aux nouvelles sur ses plateformes.

M. Bridgman a dit que cela signifie que le 28 avril, les Canadiens devront voter aux élections fédérales après avoir été confrontés à un vide électoral en ligne sans précédent.

Il a affirmé que le contenu qui a massivement remplacé ce vide n'était pas correctement modéré par Meta.

«Il y a un côté 'Black Mirror', un côté dystopique», a dit M. Bridgman, faisant référence à la populaire série de Netflix, dont chaque épisode présente une prédiction terrifiante de la façon dont la technologie pourrait façonner l'avenir.

«Meta a en quelque sorte décidé que c'était acceptable.»

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La porte-parole de Meta, Julia Perreira, a dit dans un communiqué que l'entreprise déploie des efforts importants pour contribuer à la protection des élections en ligne.

«Chez Meta, environ 40 000 personnes travaillent sur les questions de sécurité à l'échelle mondiale, dont 15 000 modérateurs qui examinent le contenu sur Facebook, Instagram et Threads. Plus de 30 milliards $ ont été investis dans les équipes et les technologies dans ce domaine au cours de la dernière décennie», a soutenu Mme Perreira.

Elle a ajouté que Meta s'est également associé à Élections Canada cette année pour garantir aux Canadiens une information précise sur la participation aux élections.

Des différences selon les partis

M. Bridgman a indiqué qu'une autre tendance observée par les chercheurs de l'Observatoire de l'écosystème médiatique lors de cette élection était l'utilisation de nouvelles plateformes, comme Bluesky et TikTok, par les politiciens et les électeurs.

Des différences ont également été observées entre les candidats et les partisans des partis quant à la manière dont ils ont utilisé ces plateformes pour participer à l'élection actuelle.

«C'est l'un des changements les plus notables de cette élection», a fait valoir Aengus Bridgman.

Les conservateurs ont été légèrement plus nombreux que les libéraux sur X et Instagram, tandis que la quasi-totalité de l'engagement politique sur Bluesky est allée aux candidats libéraux, a précisé le professeur.

 

L'utilisation diversifiée des plateformes engendre des perceptions distinctes des enjeux clés au Canada et du déroulement des élections.

M. Bridgman a déclaré que le fossé informationnel pourrait fracturer davantage le discours politique et accroître la polarisation.

«Je suis très préoccupé par l'écosystème de l'information en ligne», a-t-il affirmé. 

L'Observatoire a été créé pendant la campagne électorale fédérale de 2019. Il est financé par le ministère du Patrimoine canadien et d'autres fondations.

M. Bridgman a indiqué que, cette année, ses chercheurs ont analysé environ 5000 comptes sur toutes les plateformes de médias sociaux dans le cadre de la campagne électorale de 2025.

Il s'agit notamment des comptes d'influenceurs, de politiciens, de baladodiffuseurs et d'organismes de presse canadiens et américains qui publient leur contenu sur diverses plateformes de médias sociaux.

Ces plateformes incluent YouTube, Facebook, Instagram, TikTok, Bluesky et Telegram.

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