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Dans un communiqué, les manifestants expliquent qu'ils ont agi dans le cadre de l’appel à l’action #Escalate4Rafah.
Plus d'une centaine d'étudiants et de manifestants propalestiniens se sont barricadés jeudi dans le pavillon administratif James de l'Université McGill, à quelques mètres du campement principal installé depuis fin avril. Au terme de l'intervention des forces de l'ordre, quinze d'entre eux ont été arrêtés.
Une clôture métallique a été érigée devant l’entrée du bâtiment, où des manifestants se sont tenus debout devant des banderoles, dont l’une disait «génocide commis par McGill». D'autres banderoles ont été accrochées à une fenêtre du troisième étage de l'édifice.
Dans un communiqué, les manifestants expliquent qu'ils ont agi dans le cadre de l’appel à l’action #Escalate4Rafah. Alors que les violences s'intensifient à Gaza, et plus particulièrement dans la ville de Rafah, ils réitèrent leur demande que l'université coupe tous ses liens avec Israël.
L'université a fait appel aux forces de l'ordre afin de faire cesser l'occupation.
Peu de temps après le début de la manifestation, des policiers sont entrés dans le bâtiment et l'un d'eux a retiré l'une des banderoles.
Des policiers portant des casques se sont tenus de chaque côté du pavillon, surveillant les manifestants qui scandaient des slogans. Des agents se tenaient également devant plusieurs autres entrées du campus du centre-ville, empêchant les gens d'entrer.
Vers 21h, les manifestants à l'intérieur du bâtiment ont publié sur les réseaux sociaux une vidéo montrant des agents du SPVM procéder à l'arrestation d'une étudiante.
Environ deux heures après le début de la manifestation, à droite du bâtiment administratif, une vingtaine de policiers ont affronté les manifestants, dont la plupart criaient en chœur: «honte, honte».
La police s'en est ensuite prise à certains membres de la foule et a lancé des produits chimiques irritants pour les disperser. Plusieurs sont partis en courant, se couvrant la bouche et les yeux.
Mais peu de temps après, les manifestants se sont de nouveau regroupés face à la police en scandant: «Pourquoi portez-vous une tenue antiémeute? Il n’y a pas de violence ici.»
La police en tenue antiémeute a fait sortir de force les manifestants du bâtiment administratif, les repoussant vers le campement situé en contrebas.
Après un affrontement tendu d'environ 45 minutes, la police a lancé une deuxième salve de produits chimiques irritants et a violemment repoussé les manifestants pour les éloigner du bâtiment à l'aide de matraques et de boucliers.
Les policiers ont ensuite formé une file, bloquant l'accès au bâtiment, alors que les manifestants se rassemblaient plus loin, près des tentes installées sur le terrain inférieur depuis fin avril.
Une femme tenant un haut-parleur a déclaré à la foule d’environ 200 personnes: «Si vous êtes blessé, allez au campement, sinon sortez dans la rue».
Une représentante du groupe, Rama Al Malah, qui précise ne pas avoir participé à l'occupation du bâtiment administratif, a soutenu que l'action menée par les manifestants avait pour but de dénoncer la «complicité de McGill» dans le génocide en cours à Gaza.
«Nous avons vu nos étudiants (être) brutalisés et arrêtés à l'intérieur et les étudiants ont essentiellement refusé de partir», a relaté Mme Al Malah.
«La police a réagi en utilisant des gaz lacrymogènes et en jetant les gens au sol, ce qui a également entraîné des agressions physiques.»
L'intervention du Service de police de la ville de Montréal (SPVM) s'est terminée vers 22h30 jeudi.
En fin de soirée, la porte-parole du SPVM Véronique Dubuc a indiqué que 13 personnes avaient été arrêtées pour introduction par effraction et deux pour entraves au travail des policiers.
«En ce qui concerne les manifestations qui ont eu lieu à l'extérieur, dans les rues et sur le terrain de l'Université McGill, plusieurs infractions criminelles ont été commises, dont des agressions envers les policiers», indique Mme Dubuc.
«Divers objets ont été lancés en leur direction, il est notamment question de pièces pyrotechniques, de roches et de coups de bâton.»
Le service de police rapporte aussi des méfaits tels que du saccage et des graffiti. Aucun policier ou citoyen n'a toutefois été blessé, selon le SVPM.