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Société

De «nouveaux cours de français» à la rentrée 2025

«Il y a urgence de s’occuper du français dans nos classes», prévient le ministre de l'Éducation.

/ Noovo Info

Le gouvernement Legault s’attaque au niveau de langue française chez les jeunes Québécois avec une révision du cours de français. Bernard Drainville, ministre de l’Éducation, a annoncé lundi qu’il vise «l’implantation obligatoire de nouveaux cours de français» à la rentrée 2025.

M. Drainville juge d’importance capitale la révision des programmes scolaires en français, dont le contenu n’a pas été révisé depuis 2001 au primaire et depuis 2006 au secondaire – l’une des six mesures de valorisation du français l’école annoncée lundi.

«L’examen de français 5e secondaire, on a perdu 10 points de pourcentage entre 2019 et 2022», s’inquiète le ministre Drainville. «Le taux de réussite était de 69,8% à l’examen écrit [en 2022]. C’était 78,9% [en 2019].»

«Il y a urgence de s’occuper du français dans nos classes.»
- Bernard Drainville, ministre de l’Éducation

Parmi les mesures édictées par M. Drainville, Québec compte également ajouter des postes de conseillers pédagogiques pour aider les enseignants de français, mais aussi aider les profs des autres matières à encadrer la qualité du français des élèves.  «On peut penser à au moins un conseiller pédagogique par Centre de services scolaire» auquel les enseignants d’ autres matières que le français auront accès, calcule le ministre.

«La qualité du français [n’est pas] que l’affaire des enseignants, mais l’affaire de tous les enseignants dans toutes les matières», a déclaré le ministre, qui se dit conscient des difficultés de recrutement de la main-d’œuvre dans le milieu scolaire. Plus du quart des enseignants qui ont travaillé en 2020-2021 dans le réseau public étaient non légalement qualifiés, a rapporté la vérificatrice générale Guylaine Leclerc en mai dernier. Des 111 151 enseignants dans le réseau, 80 630 étaient qualifiés et 30 521 ne l'étaient pas.

«C’est pour ça qu’il faut envoyer un message de valorisation», a commenté M. Drainville. «On ne peut pas se permettre de regarder les résultats dégringoler.»

Les autres mesures du ministre Drainville consistent à «faire écrire plus souvent les élèves», avec des exercices quotidiens, la mise en valeur de la culture québécoise dans l’enseignement du français, et l’identification des fautes les plus fréquentes aux examens ministériels.

En réaction à l’annonce, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) a dit accueillir «favorablement l’intention du ministre de l’Éducation d’agir et de consulter son réseau pour améliorer la maîtrise du français».

«Chaque initiative visant à rehausser la maîtrise du français écrit est évidemment louable», a indiqué Éric Gingras, président de la CSQ, dans un communiqué. La CSQ veut «faire partie de la discussion, à toutes les étapes du processus».

La porte-parole de Québec solidaire (QS) en éducation, Ruba Ghazal, a également salué la volonté du ministre de revoir les programmes en français.

«Malgré ces bonnes intentions, le ministre ne doit pas oublier que si on veut améliorer l'enseignement du français dans nos classes, il faut agir contre la pénurie de personnel dans le réseau», a-t-elle déclaré.

L'application des mesures se fera au gré de consultations avec des experts du milieu, a noté le ministre Drainville.

Dans l'ombre du projet de loi 23

M. Drainville a fait cette annonce lundi tandis que son projet de loi 23 sur la réforme du réseau de l’éducation est la cible de nombreuses critiques. Vendredi dernier, des centaines d’enseignants affiliés à la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) ont démontré en grand leur désaccord avec la réforme. La FAE demande en fait le retrait pur et simple du projet de loi.

La réforme proposée par le ministre de l’Éducation est la deuxième en un peu plus de trois ans. Cette dernière donne les pleins pouvoirs au ministre, alors que les Centres de services scolaire devront désormais conclure avec lui une entente «de gestion et d’imputabilité». Le ministre pourra annuler une décision d’un centre de services et «prendre celle qui, à son avis, aurait dû être prise en premier lieu».

Du côté du Parti libéral du Québec (PLQ), on estime que le milieu de l’éducation n’a pas besoin d’une autre réforme. Marwah Rizqy, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’Éducation, trouve qu'il faut plutôt travailler à garder les enseignants légalement qualifiés en poste en améliorant notamment l'accès à la permanence.

Avec de l'information d'Alexandre Sauro et de Jennifer Gravel pour Noovo Info, et de La Presse canadienne.