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Un geste symbolique qui vient clore un mois et demi de débats sur le serment au roi.
La nervosité était palpable ce matin à l’Assemblée nationale. Trois députés, la plus petite députation du Parti québécois (PQ) depuis sa première élection en 1970, attendaient patiemment la prise de parole de la présidente de l’Assemblée, Mme Nathalie Roy, pour se diriger vers un salon bleu où ils savaient qu’ils se feraient refuser l’entrée.
Un geste symbolique qui vient clore un mois et demi de débats sur le serment au roi.
Depuis que Paul Saint-Pierre Plamondon a annoncé qu’il refuserait de prêter serment au roi, le 11 octobre dernier, le PQ a bénéficié d’une visibilité impressionnante et a pris le contrôle du narratif autour de la nouvelle législature. De plus, cela respecte des principes antimonarchiques chers au PQ, ce qui est tout à l’honneur de son chef. « Les bottines suivent les babines » dans le cas de PSPP et il fait une autre démonstration de son style politique très assumé et très efficace. C’est certain que la décision est plus simple à assumer à trois députés qu’à 12 élus.
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Désormais, aussi efficace que soit le geste de PSPP en termes politiques, il reste qu’il y’a une réalité juridique que la présidente s’est fait un devoir de rappeler ce matin. Rappelant l’importance de séparer le débat politique et l’état juridique, elle a remis une décision aussi étoffée que claire sur la primauté du droit, les procédures à respecter et les limites du pouvoir de l’Assemblée.
C’est important, car la position du PQ est politique, mais la décision de la présidente ne doit pas l’être.
Dans un tout autre style, Québec solidaire aura aussi réussi à tirer son épingle du jeu. Ils ont déposé, ce matin, le projet de loi 190 qui établit le serment au peuple québécois comme seul serment obligatoire. Ils l’avaient déjà fait à la dernière législature, mais les libéraux avaient empêché son adoption accélérée. Ils sont ainsi les premiers à faire ce dépôt et ainsi, ils démontrent que l’on peut aussi se positionner contre le serment tout en respectant les règles en place.
D’ailleurs, si j’étais au gouvernement, il me semble qu’il y a ici une belle occasion de faire de la politique autrement. Pourquoi, au lieu de déposer un projet de loi sur le même sujet comme il semble que ce sera le cas, le gouvernement ne ferait pas les gestes nécessaires à une adoption du projet de loi de QS avant Noël ? Ils pourraient l’amender avec consentement des partis, accélérer le processus et démontrer une collaboration concrète entre les oppositions et eux sur un sujet qui fait l’unanimité. Il me semble que ça ne change rien pour la population et que ça envoie les bons messages.
Qui aurait cru que le serment du roi serait un sujet aussi important de ce début de session ?
Pas moi en tout cas, mais il faut rendre au PQ qu’ils auront su positionner leur agenda dans l’espace public.
Maintenant, passons à autre chose svp. Les Québécoises et les Québécois ont besoin de leurs élus pour lutter contre les effets de l’inflation, pour donner un coup de barre en éducation, pour gérer la crise des urgences pédiatriques entre autres choses.
Il est temps que le rideau tombe sur ce débat monarchique.