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«Si quelqu’un n’avait pas gelé un taux pour emprunter sur un futur achat, dans les prochaines semaines, il va se retrouver avec une mensualité de 215$ de plus par mois, c’est assez énorme», affirme la courtière immobilière Mélanie Bergeron.
La décision de la Banque du Canada de relever son taux d’intérêt directeur de 100 points de base, lui imposant ainsi sa plus forte hausse depuis celle d’août 1998, aura des impacts sur le budget de certains foyers.
Sabrina Rivet a discuté de la situation mercredi au bulletin Noovo Le Fil 22 avec Mélanie Bergeron, courtière immobilière.
L’impact de la hausse des taux d’intérêt fait mal à une certaine catégorie d’acheteurs.
«Tout le monde est touché, mais ce sont les premiers acheteurs qui n’ont pas nécessairement un grand budget qui sont les plus touchés», souligne Mélanie Bergeron.
Elle précise qu’il y a quelques années, un budget de 500 000$ pour l’achat d’une maison était un gros budget, mais qu’aujourd’hui, ce montant représente le budget moyen pour acheter une maison.
«Avec la hausse de taux d’aujourd’hui, on parle d’une hausse de 215$ par mois pour le taux variable. Si quelqu’un n’avait pas gelé un taux pour emprunter sur un futur achat, dans les prochaines semaines, il va se retrouver avec une mensualité de 215$ de plus par mois, c’est assez énorme», affirme Mme Bergeron.
Elle estime que les gens avec un budget un peu plus grand auront moins d’impact puisqu’ils possèdent probablement déjà une propriété et qu’ils ont déjà du capital.
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Est-ce que la hausse des taux d’intérêt pourrait avoir un impact sur le prix des maisons et sur la surenchère que l’on vit depuis le début de la pandémie? Pas tellement, estime Mme Bergeron.
«Tant qu’il n’y aura pas plus d’offres sur le marché, le prix des maisons va rester assez élevé. Si on voit qu’il y a beaucoup moins d’acheteurs sur le marché, pour toutes sortes de raisons, et un peu plus d’offres, c’est clair que les prix vont se stabiliser. On sent déjà un certain ralentissement depuis la première hausse de taux il y a quelques semaines», explique Mélanie Bergeron.
Mme Bergeron croit par ailleurs que les propriétaires de maison risquent de ressentir les hausses du taux d’intérêt dans les prochaines années et que c’est à ce moment que le risque de devoir vendre leur maison pourrait apparaître.
«Quand les gens vont renouveler leur hypothèque, s’ils ont plus le budget pour le faire, peut-être que ça pourrait arriver», explique-t-elle.
Mélanie Bergeron souligne toutefois que les acheteurs ont une certaine protection : «Quand le prêteur hypothécaire vous accorde un prêt, il vous préapprouve en fait pour 2% supplémentaire que le taux qu’il vous offre. Donc, si vous négociez à un taux de 5%, il va étudier votre dossier à 7% pour être certain que vous avez les moyens d’acheter votre maison», précise-t-elle.
Certains propriétaires ou futurs propriétaires devront néanmoins refaire leur calcul afin de respecter leur budget devant les différentes hausses du coût de la vie…