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«La décision d'aujourd'hui confirme le droit fondamental de la presse et du public à s'exprimer librement sans représailles de la part du gouvernement.»
Un juge fédéral américain a ordonné mardi à la Maison-Blanche de rétablir l'accès complet de l'Associated Press à la couverture des événements présidentiels, affirmant qu'en vertu du Premier Amendement, le gouvernement ne peut punir l'agence de presse pour sa manière de s'exprimer.
Le juge de district Trevor N. McFadden, nommé par le président Donald Trump, a statué que le gouvernement ne pouvait pas riposter à la décision de l'AP de ne pas respecter le décret présidentiel visant à rebaptiser le golfe du Mexique. Cette décision a offert à l'AP une victoire majeure, alors que la Maison-Blanche défie la presse à plusieurs niveaux.
«En vertu du Premier Amendement, si le gouvernement ouvre ses portes à certains journalistes – que ce soit au bureau Ovale, à la East Room ou ailleurs – il ne peut ensuite les fermer à d'autres journalistes en raison de leurs opinions, a écrit le juge McFadden. La Constitution n'exige rien de moins.»
On ignorait si la Maison-Blanche prendrait immédiatement des mesures pour appliquer la décision du juge. Ce dernier a différé l'application de son décret pendant une semaine, laissant au gouvernement le temps de réagir ou de faire appel. Depuis le 11 février, l'AP est empêchée de faire partie du petit groupe de journalistes qui couvrent le président dans le bureau Ovale ou à bord d'Air Force One, avec la possibilité sporadique de le couvrir lors d'événements dans l'East Room.
«Nous nous félicitons de la décision du tribunal», a déclaré Lauren Easton, porte-parole de l'AP. «La décision d'aujourd'hui confirme le droit fondamental de la presse et du public à s'exprimer librement sans représailles de la part du gouvernement. Il s'agit d'une liberté garantie à tous les Américains par la Constitution.»
La porte-parole de la Maison-Blanche Karoline Leavitt, l'une des responsables de l'administration citées dans la plainte, n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires. Dans sa plainte déposée le 21 février, l'AP a poursuivi Mme Leavitt, la cheffe de cabinet de la Maison-Blanche, Susie Wiles, et le chef de cabinet adjoint, Taylor Budowich.
Depuis son retour au pouvoir, M. Trump a mené une offensive contre les médias sur plusieurs fronts. La Commission fédérale des communications (FCC) a engagé des poursuites contre ABC, CBS et NBC News. L'administration a cherché à couper le financement des services d'information gouvernementaux, comme Voice of America, et menace de supprimer le financement public des radiodiffuseurs publics PBS et NPR, accusée d'être trop libérale dans leur couverture de l'actualité.
L'AP avait demandé au juge McFadden de statuer que les responsables du président Trump avaient violé le droit constitutionnel de l'AP à la liberté d'expression en prenant cette mesure — le président et son équipe étant en désaccord avec les termes employés par ses journalistes. Il avait auparavant rejeté la demande de l'AP d'annuler ces changements par le biais d'une injonction.
En raison de sa large portée, l'AP a toujours été incluse dans les «pools» de couverture des événements présidentiels dans des lieux comme le bureau Ovale et Air Force One. Le juge McFadden a averti que sa décision ne présageait pas nécessairement un retour à cette époque.
«La Cour n'ordonne pas au gouvernement d'accorder à l'AP un accès permanent au bureau Ovale, à la East Room ou à tout autre événement médiatique, a-t-il écrit. Elle n'accorde pas de traitement de faveur à l'AP. En effet, l'AP n'a pas nécessairement droit à l'accès permanent au pool de presse, "premier en ligne tout le temps”, dont elle bénéficiait en vertu de l'Association des correspondants de la Maison-Blanche. Mais elle ne peut pas non plus être moins bien traitée que ses paires de la presse».
Le juge a déclaré que sa décision n'interdit pas aux membres du gouvernement de choisir les médias auxquels ils accordent des entrevues ni de choisir les questions des journalistes auxquelles ils répondent lors d'une conférence de presse.