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On s'inquiète de «l'intégrité physique, psychologique et émotionnelle des élèves» et on se questionne «sur la qualité de l'enseignement reçu présentement par les élèves.»
«Très choqué» par les évènements qui ont mené à l'introduction de «concepts religieux» à l'école de Bedford, le premier ministre François Legault a affirmé mardi que son gouvernement se penche sur des solutions pour «renforcer les contrôles et la laïcité» dans les établissements scolaires afin d'éviter que pareille situation ne se reproduise.
Dans un message partagé sur les réseaux sociaux, M. Legault précise qu'il «faut prendre le temps d’examiner toutes les options».
Bonjour tout le monde,
— François Legault (@francoislegault) October 22, 2024
Comme beaucoup d’entre vous, j’ai été très choqué de ce qui s’est passé à l’école Bedford. Qu’on introduise des concepts religieux dans une école publique, qu’on refuse la science pour aider nos enfants, que des enseignants forment un clan et menacent…
M. Legault n'a pas mâché ses mots face aux épisodes qui ont occasionné un véritable climat toxique à cette école de l'arrondissement Côte-des-Neiges. «Il y a quelque chose de très dérangeant dans cette affaire, c’est cette tentative d’un groupe d’enseignants d’introduire des concepts religieux islamistes dans une école publique. Au Québec, on a décidé, il y a longtemps, de sortir la religion des écoles publiques. On n’acceptera jamais de retourner en arrière», a rappelé le premier ministre.
Voyez le compte-rendu de Jean-François Poudrier dans la vidéo.
Onze enseignants ont été suspendus samedi dernier après que des révélations sur leurs comportements aient été rendues publiques. Leurs brevets d'enseignant sont également suspendus, a confirmé le ministre de l'Éducation Bernard Drainville lors d'une conférence de presse mardi après-midi.
En d'autres mots, les enseignants visés par les comités d'enquête n'ont plus le droit de pratiquer leur métier dans les écoles du Québec, le temps de faire toute la lumière sur les évènements. On s'inquiète de «l'intégrité physique, psychologique et émotionnelle des élèves» et on se questionne «sur la qualité de l'enseignement reçu présentement par les élèves.»
Tant le ministre Drainville que le ministre de la Laïcité, Jean-François Roberge, ont été mandatés par M. Legault pour «éviter d'autres situations aussi choquantes et surtout aussi dévastatrices pour les enfants».
Notons que des enquêtes sont en cours dans d'autres établissements montréalais. M. Roberge a profité de la même conférence de presse pour confirmer que des «analyses sont en cours».
Rappelons aussi que deux accompagnateurs ont été dépêchés à l'école Bedford afin d'offrir au ministère de l'Éducation, d'ici la fin du mois de novembre, un plan qui vise à «rétablir un climat sain et sécuritaire, à assurer la compétence des enseignants et à proposer des solutions pour garantir le bon fonctionnement de la direction d'école.»
Un rapport du ministère de l'Éducation indique que le camp dominant d'enseignants en question était «surtout composé de personnes d'origine maghrébine».
On nuance toutefois en affirmant que, «bien que le clan majoritaire soit surtout composé de personnes d'origine maghrébine, des personnes d'autres origines y sont aussi associées. Également, le clan minoritaire est lui aussi composé en partie d'individus d'origine maghrébine, incluant certaines des plus fortes oppositions au clan majoritaire».
Comme l'a rapporté Noovo Info, des enfants ont été insultés et ont été confrontés à d'autres commentaires réducteurs de la part d'enseignants qui travaillaient à l'école.
Le rapport a également fait état de «lacunes dans l’enseignement de la communication orale, des sciences et de la technologie, de l’éthique et de la culture religieuse et de l’éducation à la sexualité» en plus de «certaines pratiques religieuses, telles que des prières dans les salles de classe ou encore des ablutions dans les toilettes communes».
Selon le rapport, le soccer aurait été interdit aux filles et certaines matières, dont l'éthique et la culture religieuse et l'éducation à la sexualité, n'étaient pas ou peu enseignées.
À cet effet, le premier ministre Legault demande à «tous les Québécois» de dénoncer ces situations «sans avoir peur des intimidateurs». «C’est tout le Québec qui doit défendre le choix de la laïcité dans nos institutions publiques», dit-il. «N’ayons pas peur.»
Lundi, en conférence de presse, le Parti québécois a tapé lui aussi sur le clou de la laïcité, déplorant «l'entrisme religieux et idéologique» dans les écoles.
Avec des informations de La Presse canadienne