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Cet argent servira à consolider l'offre d'hébergement d'urgence et à développer d'autres ressources.
Le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de la Capitale-Nationale pourra compter sur une aide financière supplémentaire de plus de 2 millions de dollars afin de soutenir et accompagner les personnes en situation d'itinérance ou à risque de le devenir.
La somme a été confirmée mardi par le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant. Pour l'occasion, il était accompagné du ministre responsable des Infrastructures et ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale, Jonatan Julien, du maire de Québec, Bruno Marchand, et du président-directeur général du CIUSSS de la Capitale-Nationale, Guy Thibodeau.
Cette annonce découle de l'engagement pris par le ministre Carmant d'accorder un financement supplémentaire de 15,5 millions de dollars, s'ajoutant à la somme de 4,5 millions de dollars prévue dans le budget 2023-2024, pour répondre aux besoins immédiats en matière d'itinérance au Québec.
«Cet argent servira à consolider l'offre d'hébergement d'urgence et à développer d'autres ressources, en collaboration avec les acteurs des réseaux publics et communautaires du territoire», précise-t-on dans un communiqué du ministère de la Santé et des services sociaux.
«À l'approche de la saison hivernale, cet autre investissement en matière d'itinérance vise à éviter que des personnes se retrouvent à la rue par période de grands froids. Les services qui s'ajoutent seront disponibles 24 heures sur 24, 12 mois par année», a affirmé Lionel Carmant dans le communiqué acheminé aux médias.
L'organisme Lauberivière touchera un peu plus de 630 000 $ de cette enveloppe budgétaire pour consolider ses services et soutenir l'ajout de 12 lits.
Le ministre responsable des Services sociaux ajoute que le plan d'action du gouvernement du Québec en itinérance passe aussi par le rehaussement de l'hébergement de transition et le logement supervisé. «Il suffit maintenant de le mettre en place dans toutes les régions afin de renverser cette tendance à la hausse du phénomène de l'itinérance», a-t-il dit.
«On doit tous en faire plus et travailler tous ensemble, autant pour agir dans l'immédiat, comme aujourd'hui, que pour prévenir l'itinérance.»
Le maire de Québec, Bruno Marchand, accueille favorablement cette annonce jugeant que l'investissement annoncé mardi «est nécessaire».
«C'est un investissement qui permettra à plusieurs organismes de consolider leurs efforts vers un objectif commun: celui de réduire l'itinérance», a-t-il souligné.
Les plus récentes données sur l'itinérance de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) rendues publiques en septembre par le ministère de la Santé et des Services sociaux dévoilaient qu'entre le grand dénombrement de 2018 et celui de 2022, le nombre de personnes en situation d'itinérance visible a bondi de 36% dans la Capitale-Nationale et de 16% en Chaudière-Appalaches.
À ce moment, le maire de Québec, Bruno Marchand, faisait savoir qu'il avait demandé 3 millions de dollars par année sur cinq ans pour sa ville.
M. Marchand est d'avis qu'il est aussi important de s'attaquer aux problèmes qui auront des impacts à plus long terme, comme le logement et la santé mentale.
«On est heureux qu'un peu plus de 2 M$ s'ajoutent dans la région en aide. Et pas seulement en aide périodique, mais en aide pour soutenir nos ressources communautaires notamment dans des espaces qui étaient inaccessibles faute de financement. [...] On a des refuges et on en a besoin. [...] On a besoin de soutenir la transition», a-t-il ajouté.
À voir également : «Ce n’est pas ma vie, ce n’est pas ma place»: les visages derrière l’itinérance
Selon le rapport de l'INSPQ publié en septembre, globalement, le nombre d'itinérants au Québec a augmenté de 44 % par rapport à 2018.
«On peut estimer, sur la base des données disponibles et après avoir fait les ajustements requis, une augmentation de 2523 personnes en situation d'itinérance visible, soit une augmentation de 44 %, ce qui représente une hausse marquée», pouvait-on lire dans la fiche technique du rapport.
Pour amasser les données, l'INSPQ a déployé des centaines d'intervenants, de travailleurs de rue et de bénévoles durant la nuit du 11 octobre 2022 dans 13 régions du Québec.
Le rapport estime à 10 000 le nombre de personnes en situation d'itinérance durant cette nuit. Le rapport émettait toutefois un avertissement concernant sa méthode. «Le nombre estimé de personnes en situation d'itinérance, dans le cadre de cet exercice, ne concerne que la nuit du 11 octobre 2022. Il est inférieur au nombre total de personnes qui connaissent un épisode d'itinérance au cours d'une année.»
La pénurie de logements abordables et la COVID-19 sont des causes identifiées dans le rapport pour expliquer l'augmentation de l'itinérance.
Afin d’avoir un meilleur portrait de la situation, le gouvernement Legault procédera à un dénombrement des personnes en situation d’itinérance en 2024.
Lors de cette annonce, en septembre dans le cadre du Sommet sur l’itinérance de l’Union des municipalités, le ministre responsable des Services sociaux avait fait savoir «qu’il était primordial d’effectuer un suivi de la situation de près»pour évaluer le résultat des actions mises en place».
Le dernier dénombrement date du 11 octobre 2022. Les résultats ont été dévoilés en septembre dernier.
Avec les informations de Jacques-Alain Houle pour Noovo Info