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Ces premiers travaux consistent à la coupe, la valorisation des arbres et à la préparation du terrain.
Northvolt a obtenu l'autorisation de Québec, qui lui a octroyé un permis d'intervention en milieux humides et hydriques, pour construire sa méga-usine de composantes de batteries électriques à Saint-Basile-le-Grand. Les travaux préparatoires du site débuteront dans les «prochains jours», après l’obtention d’un permis de construction délivré par la municipalité.
Ces premiers travaux consistent à couper, valoriser les arbres et à préparer le terrain. Ils prévoient notamment d'éviter de couper des arbres si ce n’est pas nécessaire et de replanter les arbres vivants coupés dans un ratio de plus de 2,5 pour 1. Près de 9 000 arbres vivants et plus de 5 000 arbres morts seront couper sur le terrain.
«S'il y a un arbre qu'on peut garder, on va le faire. On veut conserver au maximum le couvert forestier sur le site. Il y a d'autres types de contraintes comme des milieux humides, des cours d'eau à protéger, l'habitat potentiel d'un oiseau à protéger. Donc, il faut faire avec ces contraintes. Ça implique du déboisement», a expliqué Laurent Therrien, directeur des affaires publiques chez Northvolt.
Aussi, Northvolt a conclu un partenariat avec le Centre de valorisation du bois urbain (CVBU), qui vérifiera que tout le bois coupé soit valorisé, et qu’une partie puisse être redonnée aux communautés avoisinantes. Une partie du bois sera utilisée comme éléments architecturaux sur certains bâtiments de Northvolt Six.
«Tout comme nous le faisons pour plusieurs municipalités, nous valoriserons les arbres au maximum de leur potentiel, tout en ayant un impact environnemental et social positif dans la communauté», a souligné Maxime Bourdeau, directeur général du CVBU.
Les citoyens pourront suivre l'avancement des travaux et les impacts environnementaux en consultant le site web. Des foires aux questions y sont également disponibles.
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Avec son programme Revolt, l'usine de recyclage de batteries, l'entreprise souhaite se rapprocher de son objectif de fabriquer des batteries à 50% recyclées en 2030.
Dans une entrevue avec Noovo Info, le ministre fédéral de l’Environnement Steven Guilbeault a affirmé que peu importe le projet, il y aura un impact sur la biodiversité, puis justifie pourquoi son gouvernement ne lance pas d’évaluation environnementale du projet.
«En tant qu’humain, il n’y a à peu près rien qu’on peut faire qui n’a pas d’impact sur l’environnement. Tout ce qu’on fait a un impact sur l’environnement en tant qu’espèce», avait-il confié au journaliste Étienne Fortin-Gauthier dans un bilan de fin d'année 2023.
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Pour obtenir les permis, Northvolt a ainsi démontré qu'elle «a évité les zones les plus sensibles et minimisé son empreinte sur le site». Elle a compensé son impact sur les milieux humides et compensera celle sur les milieux naturels, dit-on.
«Notre rôle, c’est de travailler le plus fort possible à réduire au maximum les impacts des gestes qu’on pose»
L'entreprise suédoise assure vouloir prendre «toutes les mesures nécessaires afin d’éviter et de minimiser son impact sur le site». Les milieux de haute importance, tels que l’habitat potentiel du petit blongios et l’habitat de la tortue molle à épines, ont été évités. Par ailleurs, les cours d’eau intermittents et permanents du site seront protégés par une zone tampon en bordure de ceux-ci. Les zones inondables seront laissées intactes.
D'ailleurs, Northvolt a versé une contribution financière de 4,75 millions $ au Fonds de protection de l’environnement et du domaine hydrique de l’État.
En plus, elle compte réaliser un projet de protection des milieux naturels d'une superficie de 30 à 50 hectares sur un autre site, qui comprendra un milieu boisé d’une superficie suffisante pour la faune. Ce projet débutera par l’identification d’un site à protéger et l’établissement d’un protocole qui respectera les exigences du MELCCFP. Les démarches sont en cours à cet égard.
À la mi-novembre, des écologistes ont publié une lettre ouverte disant s'inquiéter pour la faune et la flore du site de Northvolt. «Nous, scientifiques, spécialistes et parties prenantes du secteur de la recherche en biodiversité, appuyés par des experts du climat, nous inquiétons du manque d’informations, de transparence et de rigueur scientifique qui entoure le projet Northvolt. Le site ciblé pour la construction de la giga-usine de Northvolt est un refuge pour la biodiversité, exempt d’occupation humaine.»
Pour les 130 signataires, il n'y a pas de doute: le site de Northvolt regroupe un tas d'espèces vivantes qui doivent être protégées.
«On y trouve l’un des derniers milieux humides de la région, qui abrite de nombreuses espèces fauniques, dont huit sont menacées et légalement protégées, comme les hirondelles de rivage dont la population a chuté de 99% entre 1970 et 2019. Pourquoi le développement économique et la lutte contre la crise climatique impliquent-ils de sacrifier, sans explication, la biodiversité?»
Dans La Presse, Richard Desjardins en a rajouté le 20 décembre. Il dénonce également la timidité des groupes environnementaux à combattre le projet, l'expliquant par l'apparence écologique des projets de batteries électriques.
«Ce qui nous inquiète particulièrement, c’est la réaction plus que timide des ténors de la conservation au Québec établis à Montréal, qui font généralement les manchettes quand on touche à une grenouille à Laval. Sur les sites officiels de Greenpeace, d’Équiterre, de la SNAP, de Nature Conservacy, de la Fondation privée Suzuki, du Front commun sur la transition énergétique – qui totalisent des centaines de milliers d’adhérents – on ne fait encore aucune mention du projet Northvolt… et encore moins d’un appel à la résistance.»
Le gouvernement du Québec imposera à Northvolt un Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) au projet Northvolt, mais seulement sur une petite portion du projet qui concerne la récupération des batteries et non leur production.
De son côté, le ministre Guilbeault avait confirmé à Noovo Info que le fédéral ne lancera pas d’évaluation environnementale pour le projet Northvolt, même si ce mécanisme existe.
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«Au niveau de l’évaluation d’impact fédéral il y a des critères très précis pour que l’évaluation soit déclenchée et pour le projet Northvolt ces critères ne sont pas déclenchés. C’est au gouvernement du Québec à ce moment-là de décider comment il veut faire ça et je ne vais pas commencer à dire au gouvernement du Québec comment faire les choses», avait-il soutenu.
Avec les informations d'Étienne Fortin-Gauthier et de Sabrina Rivet pour Noovo Info ainsi que de La Presse canadienne