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L'opposition a dénoncé jeudi la nouvelle volte-face du gouvernement caquiste dans le dossier du projet de tramway à Québec.
Les partis d'opposition n'ont pas été tendres à l'endroit du gouvernement caquiste et de sa volte-face sur le tramway de Québec. Selon le Parti québécois, la Coalition avenir Québec (CAQ) s'est moquée du maire de Québec Bruno Marchand.
«On a toujours essentiellement mis des bâtons dans les roues de ce projet. Et je pense qu'hier, le maire Marchand a été invité à un dîner de cons où la décision avait déjà été prise», a lancé le péquiste Joël Arseneau.
Mercredi, Bruno Marchand a rencontré le premier ministre François Legault et les ministres Geneviève Guilbault et Jonatan Julien pour les convaincre que la Ville de Québec pouvait piloter le projet de tramway.
Le gouvernement a rejeté la proposition du maire et a plutôt décidé de prendre le contrôle du dossier. Il va aussi mandater la Caisse de dépôt pour qu’elle évalue quelle sera la meilleure option pour un réseau de transport structurant à Québec.
«C'est sûr que je suis très déçu. C'est grave pour la mobilité à Québec, pour l'économie, pour notre capacité à attirer. C'est grave pour la pollution de l'air et pour l'environnement», a lâché le maire Marchand lors d'un point de presse, jeudi.
La CAQ était de plus en plus frileuse à l’égard du projet de tramway en raison de l’explosion des coûts, évalués à 8,4 milliards $.
Le maire de Québec ne sait pas ce qu'il va se passer avec les contrats déjà octroyés. «Au service de l'approvisionnement de la Ville, le téléphone a explosé. Qu'est-ce qu'on fait ou pas? Qu'est-ce qui arrive avec certains éléments, avec le projet, avec les salaires, avec l'expropriation? Ce sont des questions auxquelles le gouvernement n'avait pas de réponses. La réflexion n'a pas été faite», a-t-il expliqué, jeudi, en point de presse avec les médias.
Québec solidaire (QS) – fervent défenseur du tramway– affirme qu’il s’agit d’une autre «promesse brisée» du gouvernement.
«Je sens juste du mépris de la CAQ, mépris pour le monde de la Rive-Sud qui voulait un troisième lien, mépris pour le monde de la Rive-Nord, mépris pour les banlieues, mépris pour le centre, mépris pour le monde de Québec, mépris pour le maire, mépris pour les électeurs», a martelé le député solidaire de Jean-Talon, Sol Zanetti, visiblement ébranlé.
Le chef intérimaire du Parti libéral, Marc Tanguay, a qualifié ce nouveau rebondissement dans ce dossier de «soue à cochons».
«La CAQ n'a pas de vision. Ils lancent des projets un peu partout, là, SRB, tramway, peut-être, on ne sait pas, on verra. (...) Je vous le dis. On va s'en reparler à la fin de leur mandat, à la fin de leurs huit ans, ça va être patate, François Legault, dans la capitale nationale, zéro puis une barre, il n'aura rien livré pendant huit ans», a-t-il tonné.
Le ministre fédéral et député de Québec, Jean-Yves Duclos, voit le revirement de la CAQ comme une «tentative de sabotage» qui «retarde encore davantage la modernisation de notre transport collectif et en augmentera les coûts».
«Malheureusement, en raison d'un manque de leadership en transport collectif pour Québec, notre capitale nationale est à risque de voir le plus grand investissement canadien de son histoire lui glisser entre les doigts», a-t-il écrit sur le réseau social X.
«Cela fait maintenant plus de cinq ans que le gouvernement canadien a promis d’être au rendez-vous et appuie le projet de transport collectif moderne de la Ville de Québec», a ajouté le ministre.
La tentative de sabotage du projet de tramway retarde encore davantage la modernisation de notre transport collectif et en augmentera les coûts.
— Jean-Yves Duclos (@jyduclos) November 9, 2023
Un peu plus tard jeudi, le premier ministre François Legault a donné quelques précisions sur la suite du projet.
«J'ai eu l'occasion de parler avec le président de la Caisse de dépôt. Ce qu'on veut, c'est un projet qui répond aux besoins des citoyens de Québec. Si c'est nécessaire pour la rentabilité éventuelle de la Caisse de dépôt qu'il y ait une contribution du gouvernement, on n'exclut pas ça», a-t-il dit lors d'une conférence de presse à Longueuil.
«Première étape, il faut évaluer toutes les alternatives d'ici six mois. Donc on est plus dans l'étude de qu'est-ce qui est le meilleur projet. Puis ensuite on pourra discuter de la réalisation du projet», a ajouté le premier ministre.
Avec les informations de Laurence Royer pour Noovo Info