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Politique

Catherine Gentilcore du PQ remporte la circonscription de Terrebonne

«On veut un pays!»

Reportage vidéo :
Frédéric Lacroix-Couture
Texte :
Frédéric Lacroix-Couture / La Presse canadienne

Le Parti québécois (PQ) a récolté un cinquième siège à l'Assemblée nationale en reconquérant, lundi soir, la circonscription de Terrebonne sur la couronne nord de Montréal, aux dépens de la Coalition avenir Québec (CAQ).

La candidate péquiste Catherine Gentilcore a remporté l'élection partielle qui a été déclenchée à la suite du départ de l'ex-«superministre» caquiste Pierre Fitzgibbon en septembre dernier.

Voyez le compte-rendu de Jean-François Poudrier dans la vidéo ci-haut.

Dès le dévoilement des premiers résultats, Mme Gentilcore arrivait fortement en tête, déclenchant des cris de joie chez les sympathisants péquistes. 

«On veut un pays!», scandaient-ils, en brandissant des drapeaux du Québec dans une salle d'un hôtel de Terrebonne, dans Lanaudière. Les cris ont monté d'un cran lorsque l'élection de la candidate du PQ a été confirmée, un peu plus tard. 

 

La candidate du PQ a obtenu autour de 53 % des voix. Derrière elle, Alex Gagné, candidat de la CAQ, a récolté près de 29 % des votes. 

Virginie Bouchard, du Parti libéral du Québec, est arrivée au troisième rang avec environ 8 % des suffrages, suivie de Nadia Poirier, de Québec solidaire (QS), récoltant un peu moins de 5 %. En cinquième position, Ange Claude Bigilimana, du Parti conservateur du Québec, a obtenu près de 4 % des voix. 

Le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon a parlé d'une victoire «très décisive et claire». 

«Je suis convaincu que Catherine sera une excellente députée pour Terrebonne et qu'elle ne les laissera jamais tomber pour manque de motivation.»
-Paul St-Pierre Plamondon, chef du PQ devant les militants péquistes, faisant allusion aux raisons évoquées par M. Fitzgibbon lors de son départ.

«On a bien l'intention de reprendre Terrebonne»

Il s'agit d'un deuxième gain pour le PQ depuis les élections générales de 2022. Et c'est une première femme qui se joint au caucus péquiste. La formation souverainiste reprend aussi une circonscription qui lui était autrefois acquise. 

Avant l'élection de M. Fitzgibbon en 2018, les élus du PQ s'y s'ont succédé entre 1976 et 2018, sauf pendant un bref intermède de 2007 à 2008, lorsque la circonscription a été représentée par l’Action démocratique du Québec de Mario Dumont.

Lors des élections générales de 2022, la CAQ avait récolté 49,44 % des voix dans Terrebonne, loin devant le PQ qui avait obtenu 18,88 % des suffrages. 

Pour le chef de la CAQ et premier ministre, François Legault, ce n'est que partie remise. Il est motivé à reconquérir cette circonscription aux élections d'octobre 2026. 

Il s'est présenté devant des militants caquistes en ayant ce message à Mme Gentilcore: «Je veux lui dire d'en profiter. Parce que dans 18 mois, on a bien l'intention de reprendre Terrebonne», a-t-il affirmé dans un discours livré au local électoral de la CAQ. 

La CAQ se voit arracher pour une deuxième fois une circonscription par le PQ dans le cadre d'une partielle en presque deux ans. Le Parti québécois avait remporté l'élection complémentaire dans Jean-Talon, à Québec, en octobre 2023. 

La course dans Terrebonne s'est déroulée dans l'ombre des tensions commerciales entre le Canada et les États-Unis. L'élection complémentaire a d'ailleurs été déclenchée alors que M. Legault se trouvait à Washington afin de dissuader le président Donald Trump d’imposer des droits de douane sur les produits canadiens.

Le PQ était vu comme le grand favori dans cette lutte. Le site de projections électorales Qc125 évaluait les probabilités de victoire à 98 % pour la formation souverainiste. 

Comme lors du déclenchement de l'élection partielle, M. Legault a évoqué, lundi soir, que cet exercice «n'est jamais facile (...) pour un gouvernement».

«C'est l'opportunité pour des citoyens de dire; "je n'ai pas aimé telle décision dans tel dossier et je vais le faire savoir"», a analysé le premier ministre, qui s'est rendu une seule fois dans Terrebonne pendant cette course.

M. St-Pierre Plamondon n'a pas manqué de souligner que la victoire de sa candidate était un message au gouvernement Legault, envers qui les électeurs ont perdu confiance, selon le chef péquiste. 

«En élisant une cinquième députée du Parti québécois, Terrebonne a parlé au nom de la majorité des Québécois qui veulent un renouveau. Le message envoyé au nom des Québécois, il ne pourrait pas être plus clair», a-t-il dit. 

«Le signal que les gens de Terrebonne envoient avant tout, c'est un message très clair à la CAQ. Les Québécois veulent un gouvernement responsable», a pour sa part soutenu Mme Gentilcore aux sympathisants. 

Le chef péquiste a aussi mis de l'avant que cette victoire de la formation souverainiste a eu lieu dans un contexte difficile avec nos voisins du Sud et «où on nous a parlé d'unité canadienne presque tous les jours».

Selon les données disponibles sur le site d'Élections Québec, le taux de participation s'est élevé à environ 37 %.

Ce taux de participation inclut celui des jours de vote par anticipation. Durant cette période, un peu plus de 13 % des 61 450 personnes inscrites sur la liste électorale pour cette élection partielle avaient exprimé leur choix. 

Le coût estimé d’une telle élection est de 725 000 $.

— Avec des informations de Thomas Laberge

Reportage vidéo :
Frédéric Lacroix-Couture
Texte :
Frédéric Lacroix-Couture / La Presse canadienne