Début du contenu principal.
Cette victoire constitue certainement une bonne tape dans le dos.
La candidate péquiste Catherine Gentilcore remporte confortablement l’élection partielle dans Terrebonne. C’est un autre bon coup pour les troupes de Paul St-Pierre Plamondon, dans un contexte où le patriotisme canadien atteint des sommets inédits. Le momentum de Paul St-Pierre Plamondon tient bon.
Plusieurs trouvaient que le Parti québécois était monté «trop vite, trop tôt», et que la faveur de l’électorat pourrait être complexe à garder jusqu’en 2026. Cette victoire constitue certainement une bonne tape dans le dos.
Le Parti québécois a obtenu 52,74 % des voix, la CAQ les suivant assez loin derrière avec 28,78 %.
Le petit caucus péquiste souhaitait ajouter une femme au profil économique pour enrichir son équipe. Bonne nouvelle pour le PQ qui peut ainsi affirmer qu’il tient bon malgré la crise avec les États-Unis.
À VOIR AUSSI | Catherine Gentilcore remporte la circonscription de Terrebonne
Les temps sont durs pour le nationalisme québécois. Celui-ci se heurte à un sentiment canadien plus fort que jamais face à un Donald Trump qui menace notre économie et notre intégrité territoriale. Lorsqu’un adversaire externe nous fait des misères, les divisions internes ont tendance à s’effacer pour un temps. C’est normal, mais le timing est bien mauvais pour le PQ qui veut démontrer qu’il ne perd pas de vitesse. Lui qui trône au sommet des sondages depuis plusieurs mois.
Parler d’indépendance peut sembler moins sexy durant le porte-à-porte de ce comté de banlieue. La candidate péquiste s’était d’ailleurs fait attaquer pendant la campagne pour avoir laissé entendre que l’on ne tiendrait pas de référendum en pleine crise commerciale. Évidemment, on aime bien relever les incohérences en politique. Mais Catherine Gentilcore n’a fait qu’exprimer le gros bon sens. Si le Parti québécois promettait d’aller de l’avant dans un contexte de crise, on aurait crié à l’irresponsabilité. C’est correct de ne pas tomber dans le dogmatisme.
Une élection partielle constitue toujours un coup de sonde intéressant entre les élections générales et il s’agit d’une occasion pour les électeurs d’envoyer des messages au gouvernement en place qui peine, comme à peu près tous les gouvernements avant lui, à gagner ce genre d’exercice électoral.
Mais disons-le franchement, Pierre Fitzgibbon n’a vraiment pas rendu service à sa gang. Laisser un siège facilement prenable pour le PQ, alors que la CAQ essaie de se sortir de son marasme, ce n’était vraiment pas un beau cadeau.
La faillite de Northvolt et le scandale SAAQclic auront marqué cette session parlementaire qui s’avère encore ardue pour le gouvernement caquiste. Rien pour convaincre l’électorat.
Il peut également être difficile de convaincre les électeurs de se déplacer pour se rendre élire un 89e député caquiste. Sur le terrain, on ne sentait pas d’animosité ou de colère envers le gouvernement Legault, comme ça avait été le cas dans Jean-Talon en 2023. Plutôt une certaine apathie…
Les trois autres partis n’ont pas eu une bonne soirée, lundi.
La libérale Virginie Bouchard termine à 8,15 %. Bien que Terrebonne ne soit pas un terreau très fertile pour le Parti libéral, qui n’y a fait élire aucun candidat depuis les années 1970, on caressait l’espoir de mieux faire qu’en 2022. Le PLQ aura au contraire encore descendu de deux points, comme quoi la traversée du désert des libéraux par rapport au vote francophone n’est pas terminée.
Pour QS, qui s'est retrouvé à 4,55 %, il s’agit d’un résultat catastrophique. Lors de l’élection générale de 2022, Québec solidaire avait obtenu un peu plus de 12 % des voix. Je m’interroge sur les efforts qui ont été déployés pour soutenir la candidate Nadia Poirier. Lundi soir, au rassemblement de QS dans Terrebonne, je n’ai vu aucun député… ils n’étaient peut-être pas encore arrivés? La candidate semblait bien seule.
Le candidat conservateur, Ange Claude Bigilimana obtient un résultat de 3,73 %.
La prochaine élection partielle aura lieu dans Arthabaska, un autre comté caquiste, au cours des prochains mois.
Pour recevoir toutes les chroniques d'Antonine Yaccarini, abonnez-vous à notre infolettre, Les débatteurs du samedi.