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«Nous ne précipitons pas les choses», a affirmé le PDG de La Maison Simons, Bernard Leblanc.
Lorsque La Baie d'Hudson a annoncé la liquidation de la quasi-totalité de son empire, certains ont pensé que cette vente serait une opportunité pour deux des derniers grands magasins encore en activité au Canada: La Maison Simons et Holt Renfrew.
Parce que leur taille et leur gamme de produits ressemblent à première vue à ceux de La Baie, ces rivaux auraient pu sembler être les candidats les plus logiques pour les millions de pieds carrés que La Baie et ses entreprises sœurs Saks Fifth Avenue et Saks Off 5 th laisseront derrière elles, mais ni l'un ni l'autre ne semble vouloir reprendre entièrement le flambeau du détaillant en difficulté.
Le porte-parole de Holt Renfrew, Adam Grachnik, a indiqué dans un communiqué que le détaillant de luxe «n'envisageait pas» de tenter de s'approprier les baux de La Baie, mais qu'il «s'engageait à aider ses collègues à saisir toutes les opportunités qu'il pourrait leur offrir».
Le PDG de La Maison Simons, Bernard Leblanc, a également déclaré que son entreprise «n'avait aucune nouvelle annonce prévue», mais qu'elle «était toujours prête à relever les défis et analysait attentivement toutes les opportunités potentielles sur les marchés canadiens».
«Nous ne précipitons pas les choses», a-t-il affirmé dans un communiqué.
«Nous sommes patients pour trouver la bonne opportunité au bon moment, au bon endroit et dans les bonnes conditions. En fin de compte, notre objectif n'est pas nécessairement d'être le plus grand détaillant, mais plutôt le meilleur aux yeux de nos clients.»
Les experts du commerce de détail affirment qu'il s'agit d'une position logique, mais judicieuse pour deux marques qui ont préféré une approche progressive de leur expansion plutôt que de se comporter comme si le gagnant devait rafler la mise.
«Les détaillants sont de plus en plus attentifs au fait que le client souhaite conserver une présence physique, tout en trouvant un équilibre entre cela et la limitation de l'espace immobilier», a affirmé Lisa Hutcheson, stratège du commerce de détail chez J.C. Williams Group.
Si Simons ou Holt Renfrew étaient ses clients, elle indique qu'elle ne les encouragerait pas à se tourner vers les 74 magasins de La Baie, les 13 magasins Saks Off Fifth et les deux sites Saks Fifth Avenue disponible, le plus ancien détaillant du Canada liquidant tous ses magasins sauf six.
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La reprise d'un ou deux sites pourrait être une option à envisager «à l'avenir», car les emplacements se trouvent dans des quartiers commerçants de premier ordre et pourraient être plus abordables à obtenir depuis que la Baie est sous la protection des créanciers, a-t-elle soutenu.
Elle prévient toutefois que le Canada «ne dispose que d'une population limitée pour soutenir ces magasins de plus grande taille, et que cela représenterait un projet de grande envergure, même pour Simons ou Holt Renfrew.»
«La construction de ces magasins a toujours un coût», a déclaré Mmw Hutcheson. «Des millions y sont investis, et il ne s'agit pas seulement du loyer, mais aussi de l'engagement à remplir le magasin avec des stocks et du personnel.»
Le plan de Simons visant à ouvrir des succursales dans les centres commerciaux Yorkdale et Eaton Centre de Toronto, à deux pas de deux des derniers magasins La Baie, d'ici cet hiver, a été élaboré pendant des années et s'inscrit dans le cadre d'un projet d'expansion de 75 millions de $.
Le détaillant, qui a débuté en 1840 comme magasin de produits secs, ne compte plus que 19 magasins.
Bernard Leblanc a expliqué que ce chiffre est faible, car il reflète la tendance de l'entreprise à s'implanter progressivement sur les marchés plutôt que de se précipiter en ouvrant des magasins à chaque coin de rue.
«C'est un pari à long terme pour nous», a-t-il expliqué à La Presse Canadienne au printemps dernier. «Nous avons été patients et continuerons de l'être (car) notre objectif n'est pas d'être le plus grand. Il s'agit avant tout d'être le meilleur dans notre domaine.
Le mode opératoire est similaire chez Holt Renfrew, qui a débuté comme une boutique de fourrures au Québec en 1837.
L'entreprise est aujourd'hui connue pour ses articles de créateurs de luxe et ne compte que six magasins au Canada.
«Il y a de nombreuses années, ils ont décidé de ne pas se lancer dans des achats trop coûteux», explique Lanita Layton, consultante en produit de luxe et commerce de détail et ancienne vice-présidente de Holt Renfrew.
La formule de l'entreprise repose sur un service client de qualité et une superficie très spécifique, permettant au détaillant d'être rentable grâce à son inventaire haut de gamme.
«Ils ne veulent pas se lancer dans un commerce qui ne leur convient pas, et chaque mètre carré supplémentaire augmente les coûts», explique-t-elle.
Elle pense qu'il est peu probable que la marque trouve les magasins de la Baie d'Hudson attrayants, simplement parce qu'ils occupent des espaces qui ne répondent pas aux besoins de la clientèle de luxe ciblée par le détaillant.
Même Simons trouvera certains magasins de la Baie d'Hudson trop grand, a-t-elle dit. «J'imagine que chacun d'entre eux va profiter de ce qui se passe dans la Baie et peut-être agrandir un peu leur section maison et épicerie fine, mais il n'aura pas besoin de 9000 m² », a déclaré la consultante.