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Les autres villes canadiennes devraient prendre l'exemple sur Montréal lorsque vient le temps de promouvoir une culture du vélo, disent des experts en transport urbain.
Les autres villes canadiennes devraient prendre l'exemple sur Montréal lorsque vient le temps de promouvoir une culture du vélo, disent des experts en transport urbain.
Selon Stein van Oosteren, un porte-parole du Collectif Vélo-Île-de-France, le moment est venu pour les villes canadiennes de changer la façon de déplacer leur population. Il rappelle que l'essor du vélo en France et aux Pays-Bas est attribuable au prix élevé de l'essence.
«Les Pays-Bas étaient comme le Canada d'aujourd'hui: un pays axé sur l'automobile. L'auto était la fondation des déplacements. C'était dangereux et peu très désagréable de se déplacer en vélo», rappelle M. Oosteren, de passage à Montréal dans le cadre du festival Go Vélo.
Il soutient que la métropole québécoise est le chef de file du vélo en Amérique du Nord en raison de son réseau de pistes cyclables séparées des voies pour les véhicules moteurs. Ces pistes attirent un grand nombre d'usagers, car elles leur procurent un sentiment de sécurité.
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En Amérique du Nord, il faut souvent être un cycliste expérimenté pour se déplacer en vélo, soutient Owen Waygood, un professeur de Polytechnique Montréal. Des infrastructures plus sûres seront plus utilisées par des femmes, des enfants et des gens plus âgés.
«Montréal a un grand leadership dans ce domaine», dit-il.
Les données révèlent une augmentation de l'utilisation des nouveaux passages du Réseau express vélo, souligne le Pr Waygood. Environ 2000 cyclistes empruntent quotidiennement la piste de la rue St-Denis. «On en compte parfois jusqu'à 8000. C'est impressionnant.»
Les données brutes ne sont pas faciles à obtenir. Le gouvernement québécois mène une étude sur les déplacements tous les cinq ans, mais le Pr Waygood dit qu'elle ne donne qu'un portrait limité de la situation, surtout qu'elle est réalisée pendant l'automne à un moment où bon nombre de citadins ont remisé leur vélo.
Il n'existe aucune étude pancanadienne qui permettrait d'établir des comparaisons entre les villes du pays, déplore-t-il.
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Statistique Canada collige des données sur les déplacements des Canadiens, mais sa plus récente étude sur le sujet date de 2016. À l'époque, le taux de personnes se déplaçant à vélo était plus élevé à Vancouver et à Victoria qu'à Montréal, ce qui est normal, selon le Pr Waygood, étant donné la température moyenne plus chaude dans ces deux villes.
Ry Shissler, responsable des communications à Cycle Toronto, dit que son organisation place Victoria, Vancouver et Montréal au-dessus de la Ville-Reine lorsque vient le temps de promouvoir les déplacements en vélo. Si Toronto est plus plat que Montréal, cette dernière a construit de meilleures infrastructures.
«Nous ne disposons pas du même réseau qui permettrait aux gens de se sentir à l'aise de se déplacer en vélo», affirme Ry Shissler.
Toutefois, les cyclistes torontois peuvent compter sur un système de partage à longueur d'année, tandis que le système Bixi cesse ses activités en hiver à Montréal.
Stephen Miller, chef d'équipe aux communications chez Transit, une application sur les transports collectifs, dit que les gens peuvent plus facilement se déplacer à Montréal sans posséder une automobile en raison des réseaux de transports collectifs.
Plusieurs projets mis en œuvre à Montréal ont été exportés, ajoute-t-il en mentionnant Communauto. La technologie utilisée pour le système Bixi a été mise au point par une société appartenant à la Ville de Montréal. Elle est aujourd'hui utilisée dans d'autres grandes villes comme Toronto, New York et Londres.
«Montréal bénéficie d'avoir une culture mettant l'accent sur l'innovation dans les transports publics», affirme M. Miller.