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«Depuis le tout début, nous sommes ouverts au dialogue.»
Après le rejet de sa demande d’injonction provisoire rejetée, l’Université McGill «passe à l’étape suivante» pour tenter de faire démanteler le campement propalestinien érigé sur son campus depuis le 27 avril dernier à Montréal. L’établissement d’enseignement supérieur anglophone a annoncé vendredi qu’elle déposera une requête d’injonction interlocutoire.
McGill maintient donc qu’en «qualité de propriétaire des lieux» de sa «propriété privée», elle détient le droit d’autorisation de «l’utilisation de son terrain et de son immeuble», peut-on lire dans un communiqué de l’institution.
L’Université McGill ne veut pas interdire les manifestations sur son campus et dit respecter «pleinement le droit à la liberté d’expression et de réunion pacifique», mais demande à ce que les manifestations demeurent dans les limites de la loi.
«Depuis le tout début, nous sommes ouverts au dialogue», peut-on lire dans le communiqué de l’université. «Ainsi, entre le 3 et le 10 mai, nous avons rencontré six fois les représentants de la communauté mcgilloise présents dans le campement.»
Dans une demande judiciaire d'injonction provisoire datée de vendredi dernier, l'Université McGill affirmait que le campement présente un «risque pour la sécurité, la sûreté et la santé». Elle faisait valoir qu'il a provoqué une escalade des tensions sur le campus. Or, le juge Marc St-Pierre a déterminé «que l’université ne peut faire état d’aucun incident sérieux ou violent depuis l’érection des premières tentes sur le campus le 27 avril 2024».
C'est dire que la cour déboute ce que l'institution d'enseignement supérieur anglophone décrit comme des «échanges verbaux féroces» entre manifestants et contre-manifestants au début du mois, des barils de possibles «déchets humains» sur le site, d'éventuelles violations du code de prévention des incendies et le potentiel du camp d'agir comme «aimant» pour de nouveaux affrontements avec les contre-manifestants.
«Par sa requête d’injonction provisoire, l’Université cherchait à mettre fin non pas aux manifestations sur son campus, mais plutôt à l’occupation de sa propriété pour une durée indéterminée», a commenté l'établissement vendredi. L'institution devra vraisemblablement patienter encore un moment avant de voir les manifestants quitter les lieux, car la nouvelle requête d'injonction interlocutoire devrait engendrer un débat plus approfondi.
Deux étudiants de McGill avaient aussi demandé une injonction provisoire pour forcer les manifestants à s'éloigner d'au moins 100 mètres des bâtiments de l'université, mais leur demande a été rejetée le 1er mai.
À VOIR ÉGALEMENT | Campement propalestinien à l'Université de Sherbrooke: les revendications des manifestants
La différence entre une demande d'injonction provisoire et une requête d'injonction interlocutoire
Les caractéristiques d’une injonction provisoire
Les caractéristiques d'une injonction interlocutoire
Les manifestants ont clôturé une zone contenant des dizaines de tentes dans le terrain inférieur de McGill le 27 avril, à la suite d'une vague de manifestations similaires sur les campus aux États-Unis.
Les manifestants espèrent toujours que McGill, comme les autres universités, cesse toute participation financière dans les entreprises liées à l’effort de guerre. Certains demandent même aux établissements de rompre leurs liens avec toutes les entreprises liées à Israël.
Le 30 avril, McGill a demandé «l'aide de la police» pour démanteler le campement, mais ne l'a pas encore reçue. Selon le dossier déposé au tribunal, la police de Montréal a déclaré à McGill plus tôt ce mois-ci que ses «critères d'intervention policière n'étaient pas remplis» et a suggéré à l'université d'essayer de résoudre le problème par le dialogue.
D'autres campements comme celui de McGill sont apparus à l'Université du Québec à Montréal (UQAM) et à l'Université de Sherbrooke. Les demandes des participants sont similaires à celles des manifestants qui se sont rassemblés sur d'autres campus, mais ils veulent en plus montrer leur soutien aux militants qui participent au campement sur le terrain de l'Université McGill dans la foulée de la demande d'injonction.
Avec de l'information de La Presse canadienne.